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Les bibliothèques universitaires québécoises s’unissent

Les 18 bibliothèques universitaires québécoises se réunissent dans un partenariat sans précédent à l’échelle canadienne.

par CATHERINE COUTURIER | 28 OCT 19

Le Bureau de coopération interuniversitaire (BCI) a annoncé le vendredi 11 octobre la création d’un nouveau partenariat des bibliothèques universitaires québécoises. « C’est l’aboutissement de plus de cinq ans de travail collectif », confie Benoît Séguin, directeur retraité des bibliothèques de l’Université du Québec à Trois-Rivières et aujourd’hui expert-conseil pour le projet au BCI.

L’ensemble des 18 universités québécoises, francophones comme anglophones, participent à ce partenariat porté par le BCI et son sous-comité des bibliothèques. « Tout a commencé par la nécessité pour le groupe des bibliothèques de l’Université du Québec de faire un changement dans son système informatique », raconte Daniel Godon, directeur du service de bibliothèque de l’Université du Québec en Outaouais (UQO). « On soupçonnait alors que le système de la majorité des bibliothèques universitaires arrivait en fin de vie », ajoute M. Séguin.

Le projet a pris une tout autre ampleur lorsque l’ensemble des bibliothèques y a adhéré, mais surtout, avec l’obtention d’un financement du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur de 10,4 millions de dollars dans le cadre de la Stratégie numérique du gouvernement du Québec. « Le simple projet technologique s’est transformé en un véritable partenariat. C’est probablement le projet de mutualisation de service le plus ambitieux à l’échelle des bibliothèques universitaires québécoises », résume M. Séguin. Le comité de pilotage mis sur pied s’est alors doté de valeurs communes et de principes sur lesquels baser ses décisions afin de mettre l’utilisateur au cœur de celles-ci ainsi que de concilier l’intérêt collectif et celui des établissements.

Une plateforme partagée

Au cœur de ce partenariat : une plateforme partagée de services (PPS) utilisant la technologie infonuagique, qui permettra aux étudiants de n’importe quelle université québécoise d’accéder au même catalogue. « Ce sera la même interface, même si chacune des universités aura sa couleur locale », explique M. Séguin. L’étudiant pourra entrer des termes de recherche en anglais ou en français grâce à un système de traduction à la volée. D’un seul clic, il empruntera ensuite un livre papier de n’importe où. Celui-ci lui sera acheminé à son université d’attache, remplaçant l’actuel système de Prêt entre bibliothèques, plus laborieux. Les règles de prêts seront également uniformisées, autant sur le plan de la durée du prêt, que du nombre de documents qu’il est possible d’emprunter.

L’accès aux collections numériques reste pour l’instant variable selon les universités, en fonction des licences. « Nous aimerions investir pour offrir une collection numérique de base accessible à l’échelle du Québec, mais nous ne sommes pas encore rendus là », avance l’expert-conseil.

En plus d’avoir obtenu un financement au-delà de ses attentes, le comité de pilotage a réussi à faire équipe avec un partenaire qui partageait sa vision, WorldShare Management Services d’OCLC. Cette coopérative américaine de bibliothèques sans but lucratif est à l’origine de Worldcat, connu comme étant le plus grand catalogue en accès public au monde. Étant donné que WorldShare Management Services a fait une offre de service moins élevée que ce qui était attendu, le partenariat a permis d’avoir la flexibilité budgétaire pour ajouter deux autres plateformes au projet : GéoIndex et Dataverse. Géoindex rassemble des cartes et des photos aériennes géofichées, alors que les chercheurs pourront déposer, décrire et partager leurs données de recherche sur la plateforme de gestion de données Dataverse, comme l’exigent de plus en plus les organismes subventionnaires.

Un accès et des services élargis

« Pour une université de petite taille comme l’UQO, c’est incroyable de dire que les étudiants et les professeurs auront accès à une collection comparable aux grandes universités de recherche », observe M. Godon. Le partenariat uniformisera l’offre de service de l’ensemble des 18 universités et permettra d’établir une stratégie de collection partagée. « En ayant un catalogue collectif, nous pourrons voir si nous possédons par exemple 50 exemplaires d’un livre à l’échelle du Québec », illustre M. Séguin. Une telle mise en commun permettra aux bibliothèques de libérer de l’espace consacré à des collections papier de moins en moins consultées. Elles poursuivront ainsi leur modernisation et développerons des espaces de travail diversifiés répondant aux besoins des étudiants.

Les tâches du personnel de bibliothèque sont donc appelées à changer. En effet, comme une seule notice bibliographique sera entrée à l’échelle du réseau, les besoins pour les tâches traditionnelles de traitement des collections diminueront. « Nous allons investir dans de nouveaux services à valeur ajoutée. Les bibliothèques ont un rôle à jouer en termes de diffusion et d’organisation de l’information », assure M. Séguin. Services de référence virtuelle, intégration de fonctionnalité de réservation de salle et d’outils pour soutenir la recherche et formations en ligne : la PPS rendra possible une foule de services.

Les plateformes GéoIndex et Dataverse sont déjà disponibles; quant au déploiement de la plateforme partagée de service, il se fera au printemps 2020.

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