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Les universités canadiennes surveillent de près l’épidémie d’Ebola

Les bureaux des services aux étudiants étrangers encouragent les ressortissants des pays touchés et les voyageurs qui en reviennent à surveiller l’apparition de symptômes.

par ROSANNA TAMBURRI | 17 SEP 14

Alors que l’épidémie d’Ebola continue de sévir en Afrique de l’Ouest, les universités canadiennes prennent des précautions pour éviter la propagation du virus au pays, même si cette éventualité est très peu probable selon les autorités.

Avec l’arrivée d’étudiants étrangers pour le semestre d’automne, certains craignent que les personnes en provenance des pays touchés puissent introduire le virus au Canada. Les bureaux des services aux étudiants étrangers des universités communiquent avec les étudiants provenant de ces pays et incitent ceux qui arrivent d’Afrique de l’Ouest à prendre leur température pour vérifier s’ils font de la fièvre, et à rester à l’affût des autres symptômes de la maladie. Certains établissements suspendent également tous les séjours d’études et autres déplacements vers la région.

Au début de septembre, le bureau des services aux étudiants étrangers de l’Université Ryerson a envoyé un courriel aux étudiants provenant des pays touchés, demandant à ceux qui ont récemment visité leur pays d’origine de prendre leur température deux fois par jour pendant 21 jours, soit la période d’incubation maximale du virus, conformément aux recommandations de Santé publique Ontario. Les étudiants qui avaient des questions ou des préoccupations étaient invités à communiquer avec le bureau. L’Université Ryerson a choisi d’envoyer un courriel directement aux étudiants concernés plutôt que de communiquer par Twitter ou par les médias sociaux pour éviter d’alarmer inutilement l’ensemble du corps étudiant, explique Arif Abu, coordonnateur du bureau des services aux étudiants étrangers de l’Université.

M. Abu indique que les agents offrant des services aux étudiants étrangers ont reçu une formation sur le virus Ebola, ses symptômes et sa transmission pour éviter qu’ils ne prennent des mesures excessives pouvant être perçues comme du profilage racial. Son bureau n’a aucun moyen de savoir combien d’étudiants et de professeurs canadiens se sont rendus dans la région touchée, conclut-il.

L’Agence de la santé publique du Canada et le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement ont publié un avertissement recommandant aux Canadiens d’éviter tout voyage non essentiel dans les pays les plus touchés par l’Ebola: la Sierra Leone, la Guinée et le Libéria. Un petit nombre de cas a également été signalé dans d’autres pays, comme le Nigeria, la République démocratique du Congo et le Sénégal. Certaines autorités sanitaires provinciales ont transmis des avis directement aux universités et aux collèges au sujet des étudiants et du personnel en provenance des pays touchés. À la fin d’août, la médecin hygiéniste en chef de l’Ontario a envoyé une note aux administrateurs des universités et des collèges de la province, précisant qu’aucun cas d’infection au virus Ebola n’a été signalé au Canada et que les Canadiens courent un risque très faible de contracter la maladie. La note recommandait aux personnes ayant séjourné récemment dans les pays touchés de surveiller leur température et de consulter immédiatement un médecin si des symptômes de la maladie se manifestent, notamment la fièvre, des douleurs musculaires, et des saignements ou des contusions inexpliqués.

Le Bureau canadien de l’éducation internationale (BCEI) estime qu’environ 5 500 étudiants des pays de l’Afrique de l’Ouest étaient inscrits dans des universités canadiennes à la fin de 2013. La majorité d’entre eux étaient originaires du Nigeria et du Sénégal, deux des pays les moins touchés par l’épidémie. Moins de 500 étudiants arrivaient de la Sierra Leone, du Libéria, de la Guinée et de la République démocratique du Congo.

« Dans les faits, le risque est très mince et très bien géré par les professionnels de l’éducation internationale », signale Jennifer Humphries, vice-présidente, services aux membres, politique publique et communications du BCEI. Elle ajoute toutefois que les établissements demeurent vigilants, en raison des enseignements tirés de l’épidémie de SRAS en 2003.

Le BCEI a envoyé un courriel à ses établissements membres en septembre pour les informer du risque encouru et des précautions à prendre. Le message comprenait des renseignements publiés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur la détection et la prise en charge des cas potentiels, ainsi que des avertissements aux voyageurs émis par le gouvernement canadien.

À l’Université Laval, un comité composé de dirigeants de l’Université et de professionnels de la santé se réunit régulièrement pour surveiller la situation, signale par courriel la porte-parole Andrée-Anne Stewart, ajoutant que l’Université a communiqué avec les étudiants provenant des pays touchés et a annulé les séjours d’études prévus dans cette région. Elle précise que 35 étudiants étrangers des pays en cause devaient arriver au cours du semestre d’automne 2014.

Selon l’OMS, plus de 2 000 décès et plus de 4 000 cas d’Ebola confirmés ont été signalés depuis le début de l’épidémie, à la fin de 2013. La propagation du virus ne montre aucun signe de ralentissement, selon l’organisme. Parallèlement, le Centre for Disease Control (CDC) des États-Unis a envoyé un avis aux universités et aux collèges américains pour leur recommander d’éviter les séjours d’études dans les pays touchés jusqu’à ce que l’épidémie soit endiguée, ce qui pourrait prendre six mois ou plus. Le CDC invite également les établissements à retracer les étudiants, les professeurs et le personnel qui se sont rendus récemment dans les pays touchés et à évaluer les risques pour chacun. Il recommande aux personnes ayant séjourné dans ces pays dans les 21 derniers jours de surveiller leur température et l’apparition de symptômes.

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