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Ouverture d’une résidence pour personnes âgées sur un campus

Les établissements de soins de longue durée sur les campus sont un laboratoire vivant de recherche sur le vieillissement.

par SHARON ASCHAIEK | 20 JAN 16
Le nouvel établissement de soins de longue durée de l’Université de Waterloo est doté d’une « rue principale » intérieure.
Le nouvel établissement de soins de longue durée de l’Université de Waterloo est doté d’une « rue principale » intérieure.

The Village at University Gates, un établissement de soins de longue durée de Waterloo, en Ontario, ressemble aux autres établissements canadiens pour personnes âgées. Médecins, personnel infirmier et autres professionnels de la santé offrent divers services de santé. Les résidents font de l’exercice en groupe, jardinent et jouent au Scrabble. La « rue principale » intérieure, à l’aspect pittoresque, mène à un magasin général, à une bibliothèque et à un centre communautaire. Il y a cependant une grande différence : comme son nom l’indique, le complexe est situé sur un campus.

L’établissement de soins de longue durée fait partie du nouveau Centre d’excellence pour l’innovation en vieillissement de l’Université de Waterloo, ouvert sur le campus en août dernier. En plus de l’établissement de trois étages comportant 192 lits, on y trouve l’Institut de recherche sur le vieillissement Schlegel-UW, un centre de recherche de près de 2 800 mètres carrés construit au coût de 9 millions de dollars. L’Institut est le fruit d’un partenariat entre l’Université et Schlegel Villages, propriétaire et gestionnaire d’établissements de soins de longue durée en Ontario, et qui exploitera la résidence sur le campus de l’Université de Waterloo.

L’intégration de ce complexe pour personnes âgées sur le campus (un concept qu’étudie aussi l’Université de Moncton) vise à simplifier la collaboration entre les professionnels de la santé, les chercheurs, les étudiants et les résidents, et à améliorer la qualité de vie et de soins des personnes âgées. Les universités se trouvent pour leur part mieux placées pour entreprendre des travaux de recherche appliquée en gérontologie et offrir de la formation pratique à leurs étudiants.

« Avec cet aménagement, il est plus facile, pour ceux qui s’intéressent à la recherche sur le vieillissement, de passer de la recherche fondamentale à la recherche appliquée et d’en évaluer les répercussions, explique James Rush, doyen de la Faculté des sciences de la santé appliquées de l’Université de Waterloo. On a utilisé le terme “laboratoire vivant” [pour le décrire] […], car il offre des situations concrètes où il faut évaluer les besoins et les mesures à prendre pour améliorer la qualité de vie de ces personnes. »

Construit sur deux étages, l’institut de recherche est doté de laboratoires de pointe, de salles de classe, qui servent actuellement à la formation de préposés aux services de soutien et d’étudiants en techniques infirmières du Conestoga College, situé tout près, d’une salle communautaire, d’une pharmacie et d’une clinique. L’Institut a aussi créé sept chaires de recherche (des professeurs de l’Université de Waterloo sont titulaires de quatre d’entre elles) consacrées à l’étude de disciplines liées au vieillissement comme la gériatrie, la démence, la nutrition, les appareils médicaux et la prévention des chutes, le tout avec la participation de résidents volontaires de Schlegel Villages. De plus, un étudiant en kinésiologie de l’Université de Waterloo fait actuellement un stage coopératif à l’établissement de soin de longue durée, et de nombreuses possibilités de ce type seront offertes aux étudiants d’autres programmes de l’Université.

« Les étudiants acquièrent une expérience pratique en un seul et même endroit, précise M. Rush. Cela rapproche les étudiants, les chercheurs, les enseignants et les résidents. »

Le complexe pour personnes âgées de l’Université de Waterloo semble être le premier centre du genre axé sur la recherche situé sur un campus canadien (l’Université de Guelph loue une partie de son campus à une collectivité de personnes âgées, mais il ne s’agit pas d’une initiative de recherche). Ce complexe, qui comprendra deux résidences pour personnes âgées, ne fera pas qu’accroître les capacités de recherche sur le vieillissement de l’Université; il permettra aussi aux résidents de s’occuper activement de leur santé en participant à des études ou en s’inscrivant à des cours, par exemple. Selon M. Rush, ce style de vie adapté aux aînés, qui favorise leur socialisation et contraste fortement avec la démarche traditionnelle de placement en établissement, pourrait atténuer les effets du vieillissement de la population canadienne, qui compte pour la première fois de son histoire plus de personnes âgées de plus de 65 ans que de jeunes de moins de 15 ans.

Cette réalité démographique se fait sentir le plus vivement au Nouveau-Brunswick, la province où vit la plus grande proportion de gens âgés de 65 ans et plus au pays. Voilà notamment pourquoi l’Université de Moncton ouvrira un centre de soins infirmiers pour personnes âgées sur son campus dans deux ans. Construit par l’entrepreneur local Shannex, le centre pourra accueillir 60 personnes. On construira ensuite une résidence pour personnes âgées, un centre de soins spéciaux et des appartements. L’Université espère ainsi attirer les meilleurs chercheurs en gérontologie tout en créant des possibilités d’apprentissage par l’expérience pour les étudiants.

« Je crois que les universités doivent mieux écouter les besoins de leurs collectivités, affirme le recteur de l’Université de Moncton, Raymond Théberge, et que le milieu universitaire et les personnes âgées vont très bien ensemble. Notre population est vieillissante, et nous espérons mettre notre expertise et nos futures installations au service de la recherche sur le vieillissement. »

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  1. Monique Haggar / 5 février 2016 à 15:49

    genial comme combinaison: j’aimerais beaucoup en tant jeune retraitée de 70 ans me remettre dans des cours qui m’intéressent comme l’agriculture, l’hôtellerie et/ou le tourisme. Ces initiatives sont des pas dans la bonne direction. Pourvu que les universités voient les retraités comme des étudiants de troisième âge qui pourraient encore contribuer à la société.

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