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Une nouvelle série de conférences vante l’expertise universitaire pour résoudre les problèmes mondiaux urgents

par NATALIE SAMSON | 05 MAI 16

L’énergie, l’exploration spatiale, la cybersécurité, la diversité socio-économique, l’accès à l’eau, la réconciliation et les migrations humaines sont quelques-uns des grands problèmes auxquels sont confrontés les gouvernements et les collectivités du Canada. En y consacrant une nouvelle série de conférences itinérantes, les universités entendent apporter la preuve qu’elles peuvent contribuer mieux que quiconque à la résolution de ces problèmes.

Le 18 avril, Universités Canada et l’Université de l’Alberta ont officiellement procédé au lancement d’une série de conférences intitulée Convergences, qui rassemble la fine fleur des chercheurs, des politiciens, des fonctionnaires et des dirigeants de l’industrie, du Canada et d’ailleurs.

« Les universités sont le lieu de débats stimulants et de réflexion par excellence, mais elles ont du mal à mettre cela en lumière », déplore Janis Hass, spécialiste principale des communications à Universités Canada, l’association qui représente 97 universités canadiennes (et publie le magazine Affaires universitaires). Universités Canada s’est donc alliée à ses établissements membres pour porter les débats à l’attention du public grâce une série de conférences qui se tiendront un peu partout au pays. Inspirée en partie du modèle des Walrus Talks du magazine The Walrus, chacune de ces conférences aborde un sujet d’intérêt local et mondial, selon une démarche interdisciplinaire.

La conférence d’Edmonton avait pour thème l’avenir des systèmes énergétiques. Andreea Strachinescu, chef de l’unité Nouvelles technologies de l’énergie et innovation à la Direction générale de l’énergie de la Commission européenne, a exposé les objectifs à court terme et à long terme de l’Union européenne (UE) en matière de réduction des gaz à effet de serre. L’une des priorités de l’UE consiste à développer un leadership technologique en matière d’énergies peu émettrices de carbone. Toutefois, selon Mme Strachinescu, la solution technologique doit passer par la coopération internationale : « Il faut réfléchir à la manière de procéder ensemble à la mise au point de nouvelles technologies. »

Imre Szeman, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en études culturelles à l’Université de l’Alberta, a ensuite abordé les dimensions sociales et culturelles liées à l’abandon progressif des cultures fondées sur le pétrole. Le groupe de recherche dont fait partie M. Szeman étudie les pétrocultures, à savoir les cultures des sociétés dont l’organisation est fondée sur les énergies fossiles. « La société canadienne repose sur une pétroculture, a-t-il affirmé, ajoutant que les prochaines étapes pour remédier à la crise environnementale devront relever des sciences humaines ». Selon lui, nous devons réfléchir à de nouvelles manières d’être, de nous comporter et de repenser notre identité. À ses yeux, il s’agit d’un défi si imposant que certains se demandent si nous serons en mesure de le relever.

L’intervention de M. Szeman a été suivie de celle de Thom Mason, directeur du Oak Ridge National Laboratory, au Tennessee. Natif de la Nouvelle-Écosse et diplômé de l’Université de Dalhousie, M. Mason s’intéresse avant tout à la science et aux technologies nécessaires à la résolution des problèmes énergétiques, en particulier aux États-Unis. « Nous avons énormément de travail à faire », a-t-il affirmé. Les défis à relever ont entre autres trait à l’impact environnemental, aux répercussions nationales et mondiales de la rareté de l’énergie, aux conséquences économiques des prix de celle-ci, ainsi qu’à l’accès à l’énergie dans les pays en développement où des milliards de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité. Selon M. Mason, il faudra faire des percées majeures en science fondamentale et en technologies pour parvenir à relever ces défis; une transformation complète du système énergétique mondial s’impose.

Junjie Zhang professeur agrégé à l’Université de Californie, à San Diego, a ensuite présenté une franche évaluation du débat énergétique en Chine, et un aperçu des tendances chinoises en consommation d’énergie. Le « problème du charbon » demeure selon lui le premier défi énergétique de la Chine, mais malgré le fait qu’il soit encore la première source d’énergie, son utilisation est à la baisse et ne représente plus que 66 pour cent de la consommation énergétique du pays.

En Chine, les préoccupations liées à la pollution de l’air, en particulier pour la classe moyenne en expansion, orientent de plus en plus le débat sur la consommation énergétique. M. Zhang a mentionné la pratique des familles chinoises qui acquièrent des résidences dans des villes d’Amérique du Nord, comme San Diego ou Vancouver, pour échapper à la pollution excessive de l’air. Selon lui, si la Chine décide de limiter ses émissions de gaz à effet de serre, c’est en raison des inquiétudes de ses citoyens liés à la pollution de l’air.

Lors de la période de questions qui a suivi, M. Mason a déploré que les technologies énergétiques, qui nous permettent de jouir d’une qualité de vie supérieure à celle des citoyens d’autres pays, ne profitent qu’à une partie de la population mondiale. Selon lui, il est moralement irresponsable de notre part de souhaiter qu’une partie de la population mondiale réduise sa consommation d’énergie, alors que nous ne voulons faire aucun effort pour réduire notre niveau de vie . « Nous pouvons conserver une bonne qualité de vie en réduisant notre consommation énergétique, a-t-il affirmé, soulignant qu’un citoyen des États-Unis consomme en moyenne 100 fois plus d’énergie qu’un citoyen d’Haïti. C’est insoutenable et immoral », a-t-il lancé.

D’autres conférences Convergences sont prévues à Vancouver, à Winnipeg, à Toronto, à Québec et à Halifax. La série s’achèvera par une ultime conférence, prévue à Ottawa en 2017 pour marquer le 150e anniversaire de la Confédération canadienne. La liste complète et les dates des conférences se trouvent sur le site Web d’Universités Canada. Les interventions seront diffusées en direct sur Facebook, et feront l’objet de messages sur Twitter (#Convergences2016).

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