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À la défense du sénat

par MAEVE HALDANE | 09 OCT 07

Le sénat universitaire est un organe où se prennent des décisions cruciales sur l’enseignement, mais beaucoup reste à faire pour inciter les professeurs à y siéger.

Souvent, le sénat (parfois appelé « conseil universitaire ») est le lieu d’approbation officielle et définitive des décisions auxquelles il a été difficile pour un sous-comité de rallier une faculté ou un département. On y discute entre autres de recherche, d’aide financière aux étudiants, de changements de procédures administratives et de grades honorifiques.

Les sénateurs, nommés d’office, peuvent être cadres supérieurs, doyens ou membres d’associations étudiantes, leur nombre variant d’une dizaine à près de 200. Des représentants du corps professoral et parfois du reste du personnel sont élus. Mais il peut être difficile d’attirer des participants. Dans certains cas, il semble qu’une même troupe de décideurs y siège semestre après semestre.

Le désintérêt des professeurs n’est que l’un des facteurs qui ont incité Chris Ross, ancien doyen de l’école de commerce John Molson à l’Université Concordia, à demander la constitution d’un groupe de travail responsable d’examiner comment faire du sénat un outil plus utile et plus intéressant. Membre intermittent depuis environ 20 ans, M. Ross trouve que les activités qui s’y sont déroulées ces deux ou trois dernières années « ont été ennuyeuses, pour être franc », et qu’il n’est pas étonnant que personne ne veuille y prendre part.

C’est le même manque d’enthousiasme qui a poussé Paul Thompson, de l’Université de Toronto, à collaborer avec Philippe Constantineau, du Collège militaire royal du Canada, et avec George Fallis, de l’Université York, pour rédiger un document à l’intention du Conseil des universités de l’Ontario sur la participation à la vie universitaire. Selon eux, tous les professeurs tirent parti de la réputation de leur milieu, et on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’ils y contribuent. Pour qu’un établissement demeure sain et dynamique, il doit compter sur une bonne gouvernance.

M. Fallis, professeur d’économie et ancien doyen de la faculté des arts, reconnaît la difficulté de définir avec justesse le mode d’instauration d’une culture de services à la collectivité. Les étudiants au doctorat comprennent l’importance de la recherche et se demandent plus que jamais comment devenir de bons enseignants, mais selon lui, ils sont beaucoup moins conscients des questions qui touchent la gouvernance universitaire et de la place du milieu universitaire dans le monde.

Il faut trouver un équilibre entre le sang neuf et la vieille garde, affirme Jim Berger, professeur de zoologie à l’Université de la Colombie-Britannique. Les divers organes directeurs doivent également favoriser les échanges entre eux. M. Ross a remarqué qu’à l’Université Concordia, le conseil d’administration était coupé du sénat, et il a proposé que les membres d’un groupe assistent aux réunions de l’autre, de façon à renforcer leurs relations.

Les sénats évoluent au même rythme que la culture universitaire. Anthony Paré, professeur en éducation à l’Université McGill qui a siégé au sénat pendant huit ans, estime que, vu la complexification des décisions à prendre concernant l’affectation des fonds et la répartition du budget, l’administration est moins patiente qu’avant pour ce qui est des délibérations et de la réflexion. On a déjà eu le luxe de prendre le temps, mais les administrateurs « ne veulent plus de débats houleux; ils n’ont pas le temps ».

Il y a près de deux ans, lorsque Johanne Pelletier a accepté le poste de secrétaire générale de McGill (responsable des questions administratives du sénat), elle a discuté avec les membres de ce qui devait changer. Le déroulement des réunions a ensuite été assoupli pour permettre à tous les sénateurs de se faire entendre, par exemple en autorisant un changement de président pendant les séances plénières. Mme Pelletier a constitué un comité de réforme du sénat qui passe en revue le mandat des divers comités du sénat et envisage toutes les questions comme étant interreliées. Dans le cadre de la prochaine phase, le comité examinera les règles et procédures, y compris l’ordre du jour, afin qu’une plus grande place soit accordée aux débats et aux discussions.

Selon elle, un sénat ravivé serait un outil intéressant et utile, et il serait dans l’intérêt des nouveaux professeurs de connaître les processus décisionnels. « Les membres du milieu universitaire doivent absolument comprendre le mode de gouvernance, explique-t-elle. Nous voulons utiliser au mieux le temps dont nous disposons. »

Rédigé par
Maeve Haldane
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