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Intégrer une culture autochtone à l’université

Voici certaines initiatives prises par les universités afin d’intégrer les Autochtones, leur culture et leurs savoirs à la mosaïque universitaire.

par MOIRA MACDONALD | 06 AVRIL 16
Illustration par Julie Flett
Illustration par Julie Flett

Note de la rédaction – 10 mars 2023
Cet article identifie Vianne Timmons, qui était rectrice de l’Université de Regina au moment de la publication, comme étant membre de la Première Nation micmaque de Bras d’Or, en Nouvelle-Écosse. Le 7 mars 2023, Mme Timmons, alors rectrice de l’Université Memorial, a publié une déclaration (en anglais seulement) précisant ses origines :

« Je ne suis pas Micmaque ou Autochtone. Je n’ai ni grandi dans une communauté autochtone ni appris la culture autochtone. Selon la généalogie, ma famille est inscrite comme faisant partie de la Première Nation micmaque de Bras d’Or, un groupe non reconnu par le gouvernement fédéral et qui tente d’obtenir un statut officiel depuis de nombreuses années. J’ai reçu une carte de statut par la poste […] Au fil du temps, j’ai commencé à ressentir un malaise quant au fait de posséder cette carte puisque je n’ai pas été élevée au sein d’une communauté ou de la culture autochtone, alors je ne l’ai pas renouvelée. »


En septembre 1987, Blaine Favel était assis dans une salle de classe de l’Université Queen’s, à Kingston, Ontario, loin de chez lui, sur la réserve de la Nation crie de Poundmaker, située au nord-ouest de Saskatoon. Ayant grandi dans une famille de chefs et s’étant endurci devant l’intolérance raciale qu’il avait vécue en Saskatchewan, il affichait déjà un penchant pour la défense des droits. Alors, lorsque sa professeure a amorcé son exposé en affirmant que toutes les terres du Canada appartenaient à la Reine, M. Favel a levé la main. « Je lui ai demandé : comment la Reine est-elle entrée en possession de ces terres? »

La professeure novice fut si troublée par la question qu’elle a annulé le reste du cours pour réexaminer son cursus. Certains étudiants ont signifié leur mécontentement, mais M. Favel avait soulevé son argument. Le lendemain, la professeure a repris le cours en parlant du titre ancestral autochtone.

Favel, qui a ultérieurement occupé des postes de direction au sein d’organismes de gouvernance autochtone, du secteur privé et du gouver-nement fédéral, a raconté cette histoire, dans une salle comble, à des recteurs et à des administrateurs d’universités en novembre dernier, à l’Université de la Saskatchewan, dont il est maintenant le chancelier. Ils s’y trouvaient afin de discuter du rapport définitif de la Commission de vérité et réconciliation du Canada et de ce que pourraient faire les universités pour répondre aux 94 appels à l’action qui y sont énoncés. Bien que M. Favel ait reconnu que son ancienne professeure de droit s’était finalement rachetée, il souligne que l’incident illustre à quel point la fiction historique préjudiciable transmise à des générations d’étudiants au pays a masqué les faits. Cette version de l’histoire « était conçue pour ne pas raconter notre histoire, soutient M. Favel. Elle visait à nous déposséder de nos terres. Elle servait à opprimer nos peuples et était simplement raciste. »

Le rapport a clairement indiqué que les universités ont un rôle fondamental à jouer dans la rectification des faits auprès de la prochaine génération de Canadiens. Mais bien avant la publication de ses conclusions en juin dernier, certaines universités avaient déjà pris conscience de la nécessité de donner un nouveau statut aux cultures, aux histoires, aux langues et au savoir autochtones dans le milieu universitaire. Ainsi, de nombreuses universités font un effort conscient pour intégrer les peuples autochtones, de même que leurs philosophies et leurs cultures, aux plans stratégiques, aux fonctions de gouvernance, à l’enseignement, à la recherche et au recrutement. (Cette intention est en grande partie exposée dans les 13 principes d’Universités Canada en matière d’éducation des Autochtones, qui, entre autres choses, visent à favoriser un dialogue interculturel et la « coexistence de la science occidentale et du savoir autochtone sur les campus ».)

L’exercice consiste réellement à transformer le cœur même de l’université. Selon Shauneen Pete, professeure agrégée d’éducation et responsable de l’intégration de la culture autochtone à l’Université de Regina, « il faut recentrer la vision du monde des Autochtones pour amorcer cette transformation. Il s’agit d’un processus de décolonisation institutionnelle. »

Le plan stratégique de l’Université de Regina pour 2015 à 2020 s’intitule peyak aski kikawinaw, ce qui, en cri, signifie « Nous ne faisons qu’un avec notre mère la Terre. » Ce titre convient tout à fait à une université située sur des terres visées par les traités nos 4 et 6 et dont 13 pour cent des étudiants sont autochtones, une hausse de plus de 50 pour cent depuis 2009. L’intégration de la culture autochtone est l’un des deux thèmes du plan (l’autre étant la durabilité), dans lequel l’administration énonce son intention de faire en sorte que son campus soit le plus « autochtone » au Canada. À cette fin, l’Université a déjà commencé à intégrer le processus à des champs d’action prioritaires comme l’amélioration de la réussite des étudiants, le rayonnement de la recherche et le développement communautaire. Vianne Timmons, rectrice de l’Université de Regina depuis 2008 et défenderesse de longue date de l’éducation des Autochtones, est membre de la Première Nation Mi’kmaq Bras d’Or de Nouvelle-Écosse.

Comme la plupart des universités en voie d’intégrer la culture autochtone, l’Université de Regina s’est dotée d’un comité consultatif autochtone formé de membres autochtones venant du campus et de l’extérieur. Mme Pete, issue de la Première Nation crie des plaines de Little Pine, à plus de quatre heures au nord-ouest de Regina, affirme qu’elle a également invité des Autochtones de sa connaissance à siéger au sénat et au conseil d’administration de l’Université.

L’an dernier en Ontario, l’Université Brock a nommé la cinéaste crie Shirley Cheechoo chancelière, tandis que l’Université Algoma a confié le même poste à son ancienne étudiante Shirley Horn de la Première Nation crie Missanabie. Ces nominations jouent un grand rôle dans les efforts de réconciliation déployés par ces établissements, puisque durant leur enfance, les deux femmes fréquentaient le pensionnat indien Shingwauk, qui se trouvait sur le site actuel du campus d’Algoma.

Par ailleurs, un nombre accru d’Autochtones occupent des postes de direction. Outre Mme Timmons, à l’Université de Regina, on compte aussi Michael DeGagne, membre de la Première Nation de Northwest Angle (réserve no 37) en Ontario, qui a été nommé recteur de l’Université de Nipissing en 2013, Angelique EagleWoman, membre de la tribu Sisseton-Wahpeton Oyate du Dakota du Nord, qui a récemment été nommée doyenne de la faculté de droit Bora Laskin de l’Université Lakehead, ainsi que Wab Kinew, artiste et animateur de radio et de télévision d’origine Anishinaabe, qui a été nommé vice-recteur adjoint aux affaires autochtones à l’Université de Winnipeg en 2014 (il a pris congé au début de l’année pour se porter candidat du NPD à l’élection provinciale du Manitoba, le 19 avril).

L’aspect le plus délicat, et le plus controversé, de l’intégration est probablement son incidence sur les programmes d’études, la pédagogie et la recherche. L’Université de Winnipeg, située dans une ville affichant la plus importante population autochtone urbaine au pays (13 pour cent, un chiffre en hausse), s’est attiré à la fois des louanges et des critiques pour sa décision d’obliger les étudiants au premier cycle à choisir, dès l’automne prochain, au moins trois heures-crédits parmi des cours axés sur la réa-lité autochtone. Des étudiants de plusieurs autres universités réclament également l’adoption d’une telle mesure.

S’opposant à cette décision, l’ancien étudiant Brent Venton écrivait dans le Winnipeg Free Press en décembre dernier que cette mesure « établie en fonction de priorités sociales et politiques, crée un obstacle de savoir obligatoire entre les étudiants et leur avenir » et qu’elle nuit à la liberté universitaire. Quelques jours plus tard, Annette Trimbee, rectrice de l’Université de Winnipeg, et M. Kinew ripostaient dans le Globe and Mail, déclarant que l’exigence de l’Université confère en fait aux étudiants « un avantage concurrentiel » et que « chaque université du pays devrait rendre obligatoire le contenu autochtone ».

Un cours intitulé Indigenous Ways of Knowing (Savoirs autochtones), qui fait partie du programme d’études du milieu urbain et des quartiers centraux de l’Université de Winnipeg, appuie leur argumentation. Donné par un aîné autochtone et éducateur de la région, ce cours aide les étudiants à comprendre comment les Autochtones de Winnipeg et des environs, où les diplômés sont susceptibles de travailler et vivre, conçoivent le monde et leur rôle social. Les étudiants découvrent l’histoire et les cérémonies autochtones et peuvent participer à des rituels traditionnels, comme la suerie. Kevin Settee, un étudiant Anishinaabe qui réclamait un contenu obligatoire à l’Université de Winnipeg, a suivi le cours. Il est d’avis que l’apprentissage par l’expérience, les cercles de discussion et la recherche communautaire personnalisée l’ont vraiment rendu à l’aise à l’université. M. Settee est actuellement vice-président aux affaires externes de l’association des étudiants de l’Université, s’est porté candidat aux élections scolaires de Winnipeg en 2014 et prévoit poursuivre ses études aux cycles supérieurs.

Suivant une méthode un peu différente, l’Université Lakehead exige que les étudiants suivent au moins un cours d’un semestre comprenant 50 pour cent de contenu autochtone, soit environ 18 heures d’études en classe. Selon Cynthia Wesley-Esquimaux, vice-provost aux initiatives autochtones de l’Université Lakehead, ce contenu pourrait être intégré à des cours que les étudiants suivraient de toute façon. L’une des façons de procéder serait d’intégrer des études de cas autochtones aux lectures obligatoires et aux travaux. « C’est voué à l’échec lorsque les gens se sentent forcés d’acquérir des connaissances qu’ils ne trouvent pas importantes, explique-t-elle. Elles doivent être adaptées au programme auquel elles sont incorporées. À quoi bon dire à des ingénieurs qu’ils doivent apprendre l’histoire de la traite des fourrures? Ce serait ridicule. »

Ce que les ingénieurs potentiels ont besoin d’apprendre, par contre, c’est que le fait de comprendre et de reconnaître les intérêts fonciers des Autochtones pourrait être avantageux pour leurs futurs projets professionnels. À titre d’exemple, Mme Wesley-Esquimaux cite les négociations en cours concernant le Cercle de feu, un énorme gisement de chromite situé dans le Nord de l’Ontario, dont l’exploitation aurait des répercussions sur neuf Premières Nations. « Si le Cercle de feu entre en exploitation, c’est à ces personnes qu’il faudra s’adresser. Il faut donc se renseigner », soutient-elle.

Construite en plein territoire Stó:l-o, l’Université de la vallée du Fraser a amorcé l’intégration de la culture autochtone il y a plus de dix ans. Dans le cadre du projet, les professeurs souhaitant faire approuver un nouveau cours sont incités à y inclure du contenu autochtone. Selon Shirley Hardman, conseillère principale en affaires autochtones de l’Université, lorsque cette politique a été instaurée il y a plusieurs années, il arrivait qu’un professeur inscrive « sans objet » dans cette partie du formulaire. Puis un jour, le président du comité directeur sur l’enseignement au premier cycle a dit « Retournons-lui le formulaire » en lui demandant d’expliquer sa réponse. C’était un geste audacieux, se rappelle Mme Hardman.

La démarche d’intégration a également suscité du scepticisme, et les critiques ne ciblent pas uniquement les exigences relatives aux cours obligatoires. Certains professeurs autochtones et non autochtones se sont dits inquiets de la possibilité que les tentatives de corriger d’anciennes formes d’injustice en créent de nouvelles. Andrea Bear Nicholas, professeure émérite d’études autochtones à l’Université St. Thomas, avance qu’il est toujours bon d’enseigner une version de l’histoire qui représente mieux l’expérience autochtone et que, bien exécutée, l’intégration des cultures autochtones à la structure d’un établissement est sensée, mais seulement dans les universités qui accueillent déjà un grand nombre d’étudiants autochtones. Elle craint qu’à s’empresser, on dénature des traditions mises en péril par une culture dominante et qu’on éloigne ainsi des experts et des aînés de leurs milieux où ils jouent un rôle important.

À son avis, si les universités désirent réellement aider les Autochtones, elles devraient intensifier leurs efforts pour s’associer avec des collectivités autochtones qui ont besoin d’aide afin de préserver leur langue. Si elles outillaient les locuteurs de langues autochtones de techniques d’enseignement efficaces, elles contribueraient à la protection culturelle. (D’après Universités Canada, plus de 30 langues autochtones sont actuellement enseignées dans des universités canadiennes.) « Les mesures mises en œuvre ne doivent pas voir l’université comme une source de savoir autochtone, déclare Mme Bear Nicholas, mais plutôt comme un vecteur pour aider les Premières Nations à préserver ce qui a été détruit par les universités et les systèmes d’éducation. »

Pour les partisans de l’intégration, il importe que les travaux soient dirigés par des Autochtones, avec l’appui d’alliés non autochtones, et que tout le monde participe à l’échange et en tire des leçons. Il est essentiel de sensibiliser l’ensemble du milieu universitaire et d’offrir suffisamment de formation et de soutien pédagogique aux éducateurs (qui sont peut-être nerveux de commettre une maladresse culturelle), soutient Mme Hardman de l’Université de la vallée du Fraser. « Nous ne pouvons pas demander aux gens d’enseigner une matière à laquelle ils ne connaissent rien »,affirme-t-elle. Mme Pete, de l’Université de Regina, qui souhaite créer un environnement plus humain et invitant, a donné des dizaines de séances de formation et distribue un feuillet d’information sur les 100 façons d’intégrer la culture autochtone et de décoloniser les programmes et les cours universitaires. Ce document propose d’augmenter les cours donnés hors campus et sur les réserves, et de trouver des moyens de contrer « les discours dominants au sujet de nos histoires collectives, de nos aspirations contemporaines et de nos défis. »

Les universités suivent de plus en plus ce modèle en ce qui a trait à la recherche communautaire autochtone et l’abordent sous l’angle de « rien à propos de nous sans nous » (un slogan populaire lors de la réunion des recteurs, en novembre). Une collaboration sur une période de cinq ans et estimée à 7,4 millions de dollars entre l’Université Memorial et le gou-vernement du Nunatsiavut contribue à cette orientation grâce à des projets qui répondent aux besoins des collectivités autochtones et découlent de partenariats. Appelée Tradition and Transition Among the Labrador Inuit (Tradition et transition chez les Inuits du Labrador), l’initiative réunira plus de 30 universitaires et porteurs de traditions inuits qui, forts de leurs connaissances et de leurs pratiques, tenteront de comprendre comment revitaliser et protéger la culture inuit.

Si un nombre accru d’étudiants autochtones accèdent à l’université, terminent leurs études et sont encouragés à poursuivre aux cycles supérieurs, il y aura alors plus de professeurs autochtones à embaucher, ce qui constitue un objectif poursuivi par de nombreuses universités. À titre d’exemple, l’Université de Guelph a annoncé en mars qu’au cours des 18 prochains mois, elle embauchera cinq professeurs autochtones à des postes menant à la permanence. L’Université créera également cinq nouvelles bourses à l’intention des universitaires autochtones (d’une valeur de 30 000 dollars par année pour les étudiants au doctorat et de 15 000 dollars à la maîtrise) et une nouvelle bourse postdoctorale de
45 000 dollars remise à un chercheur autochtone.

Bien que les efforts de recrutement de professeurs s’accentuent, plusieurs des personnes interrogées pour cet article ont souligné que si les universités souhaitent pourvoir rapidement des postes dans des domaines spécialisés, comme les langues autochtones en péril, elles devraient peut-être réévaluer leurs critères d’embauche, particulièrement en ce qui a trait aux titres de compétences et aux diplômes. Les personnes versées dans les arts et la culture autochtones n’ont peut-être pas de doctorat, explique Mme Hardman, mais elles peuvent être reconnues dans la communauté. « [C’est] parfois plus difficile à trouver qu’un titulaire de doctorat. »

Accorder une place aux systèmes de connaissances et aux pratiques autochtones dans le milieu universitaire signifie également rajuster les critères concernant le savoir menant aux promotions et à l’obtention de titres de compétences. « Il existe d’autres façons de transmettre le savoir, déclare Peter Stoicheff, pour qui l’intégration de la culture autochtone fait partie du mandat du recteur de l’Université de la Saskatchewan. Nous devons trouver un moyen de le faire avec une souplesse accrue. »

En 2010, le doctorant Alfred Metallic est devenu le premier étudiant de l’Université York à rédiger et à soutenir sa thèse en études environnementales entièrement dans une langue autochtone, le Mi’gmaw, sa langue maternelle, une démarche essentielle selon lui pour exposer les idées qu’il voulait exprimer. L’Université a pris des dispositions particulières afin qu’il puisse soutenir sa thèse devant un groupe d’universitaires autochtones et non autochtones et des membres de sa collectivité de Listuguj, au Québec.

En fin de compte, l’intégration ne se fait en cochant une série de cases. C’est un processus dont le rythme varie selon chaque collectivité où il est entrepris. Certaines universités sont plus avancées que d’autres et ce n’est pas grave, disent les partisans. « Aucun mode d’emploi n’explique comment faire, soutient Mme Hardman. Nous partons de là où nous sommes, avec ce que nous avons en main. On ne peut pas y parvenir sans le soutien et la participation des collectivités. Une fois qu’on obtient leur adhésion à ce principe, il est alors possible de progresser dans cette voie. »

Les visages multiples de la culture autochtone dans les universités: Lieux et symboles sur les campus

  • Des constructions d’inspiration autochtone sont érigées sur de nombreux campus, comme en témoignent les bâtiments suivants : le Gordon Oakes Red Bear Student Centre de l’Université de la Saskatchewan, conçu par l’architecte amérindien Douglas Cardinal (créateur du campus principal de l’Université des Premières Nations du Canada); la maison longue de l’Université de la Colombie-Britannique, un bâtiment primé qui reflète les traditions de la côte du Nord-Ouest; la maison des peuples autochtones de l’Université de Victoria, dotée d’un hall d’honneur et d’une salle des Anciens; et le Pavillon des Premiers-Peuples du campus de Val-d’Or de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), un espace étudiant mettant en vedette l’architecture autochtone, un tipi et une œuvre de l’artiste huron wendat Ludovic Boney. L’Université Laurentienne a récemment commencé la construction du Centre autochtone de partage et d’apprentissage, alors que l’Université de l’Alberta a proposé l’ouverture de la Maskwa House of Learning, un centre pour étudiants autochtones.
  • Sur certains campus, les plantes traditionnelles soulignent la place importante de la nature dans la culture et le savoir autochtones. C’est le cas du pin blanc de l’Université Brock, du jardin en roue médicinale de l’Université du Nouveau-Brunswick, de l’Indigenous Food and Medicine Garden de l’Université Western et du Native Medicine Garden de l’Université de Toronto.
  • Les pow-wow occupent une place importante dans les cérémonies et la vie culturelle de nombreuses universités canadiennes et sont même le sujet d’un cours à l’Université de Regina.
  • L’Université St. Thomas a créé un logo spécialement pour illustrer la double identité de ses étudiants et diplômés autochtones. De la même façon, l’UQAT s’est dotée d’un logo représentant ses liens avec les communautés autochtones locales et son engagement envers le savoir interculturel.
  • En 2010, le campus Okanagan de l’Université de la Colombie-Britannique a fait installer sur ses routes des panneaux de rue en anglais et en nsyilxcen, la langue des premiers habitants de la région.

 

Resources et programmes d’études

  • En janvier, l’Université du Cap Breton a commencé à offrir un cours d’introduction sur la bande micmaque (Learning from Knowledge Keepers of Mi’kma’ki), son premier cours en libre accès.
  • L’Université du Québec à Chicoutimi propose un programme de certificat en technolinguistique autochtone préparant les étudiants à travailler
    pour la préservation, la promotion et la revitalisation des cultures et des langues autochtones.
  • L’Université du Manitoba a créé une nouvelle maîtrise en travail social dans le cadre d’un programme de savoir autochtone qui commencera à accueillir des étudiants cet automne.
  • L’Université polytechnique Kwantlen et la Première Nation de Tsawwassen dirigent conjointement une ferme-école de huit hectares à l’intérieur du territoire de la bande. Ce programme de 10 mois comprend divers cours, dont un sur les systèmes alimentaires autochtones.
  • En 2015, le Département d’anthropologie de l’Université de Montréal a lancé un programme interdisciplinaire en études autochtones. Parallèlement, à compter de l’automne prochain, l’Université du Québec à Montréal offrira aux étudiants de plusieurs disciplines du premier cycle une spécialisation de 18 crédits en études autochtones.
  • C’est à l’automne également que le nouveau programme de baccalauréat en éducation autochtone de l’Université Trent accueillera sa première cohorte d’étudiants.
  • Plusieurs facultés de droit proposent des programmes de droit autochtone. Dans au moins deux d’entre elles (Université de la Colombie-Britannique et Université Lakehead), des cours sur les questions juridiques autochtones font partie du programme obligatoire.
  • La plupart des universités canadiennes offrent une gamme de ressources (financières, scolaires ou autres) aux étudiants autochtones. Le Conseil des universités de l’Ontario a élaboré Future Further, un portail en ligne dressant la liste des services de soutien et des programmes accessibles dans les établissements de la province. En outre, Universités Canada a publié un ensemble de principes décrivant comment les universités peuvent éliminer l’écart entre les Autochtones et les non-Autochtones en matière d’éducation, en plus d’appuyer le savoir autochtone sur les campus.

 

 

Projets et chaires de recherche

  • Jeff Reading, de l’Université Simon Fraser, est titulaire de la première chaire de la First Nations Health Authority sur le mieux-être et la santé cardiovasculaire au St. Paul’s Hospital, qui adopte un point de vue « holistique » sur la santé cardiovasculaire des Autochtones. Keith G. Brown, vice-recteur aux affaires internationales et autochtones de l’Université du Cap Breton, est titulaire de la chaire Purdy Crawford en études commerciales autochtones de l’Université.
  • L’auteur et artiste Gerald McMaster occupe la Chaire de recherche du Canada en culture visuelle et en pratiques de conservation aborigènes à l’Université de l’École d’art et de design de l’Ontario. Finalement, Fulbright Canada a confié à l’Université de l’Île de Vancouver une nouvelle chaire de recherche itinérante en études autochtones axée sur la réconciliation et l’éducation des Premières Nations.
  • Certains projets de recherche rassemblent plusieurs partenaires, dont la plateforme First Peoples-First Person, point de rencontre des organisations communautaires, des Autochtones et des chercheurs de l’Université de la Saskatchewan, de l’Université Dalhousie, de l’Université Lakehead et de l’Université de l’Alberta s’intéressant au bien-être et aux méthodes de guérison des populations autochtones. Le gouvernement du Nunatsiavut et l’Université Memorial collaborent dans le cadre d’un projet mariant recherche universitaire et recherche traditionnelle sur la préservation et la revitalisation de la culture et de la langue des Inuits du Labrador. Quant à l’Université Trinity Western, elle a créé l’Institute of Indigenous Issues and Perspectives, axé sur le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
  • Depuis 2001, le Réseau de recherche et de connaissances relatives aux peuples autochtones DIALOG de l’INRS, qui compte plus de 150 membres provenant de 19 établissements du monde entier, permet aux chercheurs francophones d’échanger des connaissances sur les questions autochtones. Également établi au Québec, le CIÉRA (Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones) est un centre de recherche multidisciplinaire de l’Université Laval.
  • Le Conseil de recherches en sciences humaines a publié un énoncé de principe, une version révisée de la définition du programme de recherche autochtone et des lignes directrices pour l’évaluation fondée sur le mérite afin de contribuer au perfectionnement des chercheurs qui connaissent la perspective autochtone et s’en soucient. – Natalie Samson

 

Rédigé par
Moira MacDonald
Moira MacDonald est journaliste à Toronto.
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