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Les universités de banlieue prennent les grandes villes d’assaut

De nombreux établissements sont attirés par les charmes du centre-ville.

par CLAUDIO D’ANDREA | 06 FEV 12

Un soir du début de septembre de l’an dernier, quelque 10 000 personnes ont inondé la Riverfront Festival Plaza de Windsor, Ontario, pour assister à l’une des plus grandes fêtes d’entrée à l’université au Canada. André Capaldi, président de l’Association étudiante de l’Université de Windsor, avait eu l’idée d’organiser un festival de musique électronique au centre-ville. La foule était composée non seulement d’étudiants de l’Université, mais également d’un vaste contingent d’étudiants du Collège St. Clair. Comme le Collège est déjà installé au centre-ville et que l’Université y prévoit une ambitieuse expansion, le nombre d’étudiants qui arpentent les rues des environs devrait augmenter.

Les projets de l’Université de Windsor au centre-ville – le déménagement de son école de travail social dans l’immeuble du Windsor Star et de ses départements d’arts visuels et de musique dans l’immeuble historique Armouries – reflètent une tendance récemment observée dans les villes canadiennes de taille moyenne. D’un bout à l’autre du pays, les universités de banlieue ouvrent des campus dans les centres-villes ou, comme l’Université de Winnipeg au cours des dernières années, augmentent leur présence urbaine.

Nombreux sont ceux qui voient ces campus comme des solutions au problème de la dégradation du centre-ville des petites villes canadiennes. Leo Groarke, vice-recteur à l’enseignement de l’Université de Windsor, soutient que le campus du centre-ville sera un « îlot de renouveau dans une mer de dégradation urbaine ». Toutefois, la ville ne sera pas seule à en bénéficier. « Pour favoriser l’enseignement, l’apprentissage et la recherche, les universités doivent se trouver au cœur des questions qu’elles abordent », déclare-t-il, tout en désignant le centre-ville comme le centre de la scène artistique et culturelle et un point de contact important pour les personnes ayant besoin de services sociaux.

M. Groarke a déjà vécu l’expérience. En tant qu’ancien doyen et principal du campus de l’Université Wilfrid Laurier au centre-ville de Brantford, Ontario, c’est lui qui a dirigé la création de ce nouveau campus. Il a également écrit le livre intitulé Reinventing Brantford: A University Comes Downtown, un ouvrage de référence qui explique comment transformer un centre-ville en y installant un campus.

Le campus de Brantford a ouvert ses portes en septembre 1999. Un peu plus d’une décennie plus tard, en septembre 2011, il comptait 2 700 étudiants et occupait 24 immeubles à titre de propriétaire ou de locataire. M. Groarke se souvient que, au début, des étudiants se demandaient ce qu’ils venaient faire au centre-ville, tandis que d’autres étaient heureux que l’Université « embellisse l’environnement en restaurant de superbes édifices historiques à Brantford ». D’autres universités tentent d’inclure ce modèle de préservation du patrimoine dans leurs projets.

L’Université de Winnipeg est présente au cœur du centre-ville depuis sa fondation en tant que Collège du Manitoba en 1871. Elle aurait pu s’implanter ailleurs dans la ville, mais s’est plutôt lancée dans un ambitieux plan de croissance au centre-ville sous la direction de Lloyd Axworthy, qui est devenu recteur en 2004. Trois ans après son arrivée, l’Université a investi environ 150 millions de dollars dans l’achat de nouveaux immeubles et la rénovation des immeubles existants. Jino Distasio, professeur agrégé de géographie à l’Université de Winnipeg et directeur de l’Institut des études urbaines, voit de grands avantages à travailler « au sein même d’un laboratoire urbain ». Au cours de ses dix dernières années à l’Institut, il a participé à des études sur le sans-abrisme, la santé mentale et le logement – le type de recherche objective et « active » à laquelle la collectivité et les étudiants participent. Il soutient que le centre-ville est un « environnement merveilleusement stimulant ».

Voici quelques autres exemples d’universités déjà installées au centre-ville ou qui prévoient s’y installer :

  • L’Université Simon Fraser a déménagé son école d’arts contemporains de Burnaby dans le quartier Downtown Eastside de Vancouver en 2010.
  • En mai dernier, le Collège universitaire de la vallée du Fraser a annoncé qu’il prévoyait ouvrir un campus au centre-ville d’Abbotsford, à distance de marche de la mairie.
  • L’Enterprise Square de l’Université de l’Alberta a ouvert ses portes en 2008 dans l’ancien immeuble historique de la Compagnie de la Baie d’Hudson au centre-ville d’Edmonton.
  • L’Université Grant MacEwan a annoncé qu’elle vendra deux campus satellites et agrandira son campus du centre-ville pour devenir « l’université du centre-ville d’Edmonton ».
  • Au début de 2012, l’Université Brock prévoit entreprendre les travaux de construction de son centre d’arts culturel et universitaire au centre-ville de St. Catharines, Ontario.
Rédigé par
Claudio d’Andrea
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