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Conseils carrière

Au-delà de l’examen par les pairs

Comment soumettre un article à une publication extérieure au milieu universitaire.

par ADAM CRYMBLE | 08 MAR 10

« Publie ou péris » est un mantra qui hante les universitaires à différents stades de leur carrière. Le processus est plutôt simple : effectuer des travaux de recherche, rédiger un article et le soumettre à un examen par les pairs. Si tout se passe bien, quelques dizaines de personnes liront votre article et votre CV s’enrichira d’une mention. Cela peut suffire à garnir votre dossier d’examen en vue de l’obtention de la permanence, mais si vous souhaitez diffuser vos connaissances auprès d’un large public, ce modèle comporte des lacunes. Vous pouvez espérer qu’un journaliste tombe par hasard sur les résultats de vos recherches, mais à moins que vous ne veniez de trouver le remède contre le cancer, vous devez agir de façon plus proactive.

Une autre option particulièrement accessible consiste à présenter un article à un journal ou à un magazine. Puisque chaque publication s’adresse à un lectorat précis – allant des chasseurs de dindons aux décideurs canadiens –, vous pouvez cibler le public qui vous intéresse. Le tirage des magazines canadiens de taille moyenne varie entre 10 000 et 75 000 exemplaires, et les plus importants quotidiens peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers de lecteurs. En outre, grâce à leurs titres et compétences, la plupart des universitaires arrivent facilement à convaincre un rédacteur en chef d’accepter leur article. Voici quelques principes simples pour vous aider à accroître vos chances.

Élaborer le concept

Il est peu probable que vous arriviez à publier intégralement un chapitre de votre thèse. Mais si vous avez un sujet bien défini et adapté à un lectorat précis, il se peut que vous attiriez l’attention d’un rédacteur en chef. Quel que soit votre sujet, servez-vous de l’article comme d’une occasion de susciter l’intérêt du lecteur, plutôt que d’offrir une analyse détaillée.

En ce qui concerne la portée de votre concept, si vous ne pouvez pas expliquer votre idée à un étranger en moins de 30 secondes, soit vous n’y avez pas assez réfléchi, soit vous essayez d’aborder un sujet trop large. Selon la maison de publication qui vous intéresse, le compte de mots imposé variera entre 250 et 2 500. Soyez donc réaliste.

Trouver la publication appropriée

La plupart des bibliothèques universitaires possèdent un exemplaire de l’ouvrage The Canadian Writer’s Market, qui répertorie les publications canadiennes par catégorie, en précise le tirage et la fréquence de publication et mentionne les coordonnées du rédacteur en chef, s’il y a lieu. Vous pouvez également vous faire une bonne idée du milieu de l’édition en parcourant les rayons de votre librairie locale ou en jetant un œil aux magazines qui traînent dans les salles d’attente.

Lorsque vous cherchez la publication appropriée, assurez-vous que ses objectifs concordent avec les vôtres. Voici quelques questions pour vous guider :

  • Qui est son lectorat cible?
  • Quel est son bassin géographique?
  • Quel est son style de rédaction?

Si vous écrivez au sujet de la popularité croissante du hockey sur gazon en Colombie-Britannique, ne perdez pas votre temps à harceler le rédacteur en chef d’un quotidien de la région montréalaise tel que La Presse. Dans le même ordre d’idées, ne vous donnez pas la peine de soumettre un article verbeux à un magazine reconnu pour sa concision. Votre objectif est de vendre un concept à un rédacteur en chef, alors mieux vous cadrez avec le style établi et le lectorat cible, meilleures sont vos chances de publication.

Soumettre le texte

Ce que le rédacteur en chef attend de vous varie selon la publication. Vérifiez toujours les directives sur la présentation d’articles sur le site Web d’une publication pour vous y conformer. Si le rédacteur en chef accepte les articles à la pige, ces derniers sont presque certainement assujettis à des directives. Pendant vos recherches, trouvez le nom du rédacteur en chef (et prenez soin de l’orthographier correctement). Des articles soumis de manière générique « à qui de droit » pourraient inciter le rédacteur en chef à croire que vous avez été trop paresseux ou pas assez professionnel pour vous renseigner sur la publication en question.

Si vous souhaitez soumettre un article d’opinion à un journal, bon nombre d’entre eux attendent des articles achevés, puisque ceux-ci ont tendance à porter sur des sujets d’actualité. La plupart des rédacteurs en chef de magazines préfèrent recevoir une « proposition » officielle d’une page envoyée par courriel. Cette courte lettre devrait être adressée directement au rédacteur en chef et comporter :

  • une explication convaincante du sujet que vous proposez;
  • la longueur approximative de votre article, en mots;
  • la raison pour laquelle l’article intéresserait les lecteurs de la publication;
  • ce qui fait de vous la personne la mieux placée pour l’écrire;

Si le rédacteur en chef aime votre sujet, il communiquera avec vous pour vous fournir les précisions d’usage. Dans le cas contraire, tentez votre chance ailleurs. Vous vous passionnez pour vos travaux de recherche, alors pourquoi ne pas les faire connaître à un large public? Y aurait-il lieu de troquer l’adage « publie ou péris » pour « diffuse ou disparais »?

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