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Conseils carrière

Pour une supervision efficace des doctorants

Six pratiques exemplaires à l’intention des superviseurs, des étudiants et des membres des comités de supervision

par CAROLYN WATTERS, SUNNY MARCHE + DIETER PELZER | 03 NOV 08

Pour être efficace, la supervision requiert la collaboration de tous : superviseurs, étudiants et membres des comités de supervision.

On trouve toujours la liste des droits et des responsabilités dans les calendriers ou les guides à l’intention des superviseurs et des étudiants, mais on ignore tout de la façon de gérer le processus de supervision en vue de le mener à bien.

Le processus de supervision des doctorants est exigeant et complexe : la recherche et la formation aux cycles supérieurs doivent être de grande qualité; les étudiants doivent terminer le programme dans les plus brefs délais; une nouvelle expertise doit être développée et un nouveau collègue, formé.

Comme la supervision n’est pas une science exacte, elle varie non seulement selon les individus, mais aussi selon les disciplines. La relation étudiant-superviseur peut donc fonctionner à merveille… ou pas du tout.

Voici quelques pratiques exemplaires tirées de notre expérience collective et de discussions entre collègues. Comme le superviseur n’assume pas seul la responsabilité du processus, nos commentaires s’adressent à tous les participants : superviseurs, étudiants et membres des comités de supervision.

Savoir ce à quoi chacun s’attend

Toute relation bénéficie d’une compréhension de ce à quoi chacun s’attend, et la relation étudiant-superviseur n’échappe pas à la règle. Le présent article pourrait servir à entamer la discussion. Il vous faudra prêter attention à de nombreux thèmes, certains aussi banals que l’heure du jour la plus propice au travail, d’autres aussi fondamentaux que le respect de la propriété intellectuelle.

Établir les limites

Établir les limites, c’est en quelque sorte définir le sujet de recherche; c’est déterminer clairement les problèmes qui seront abordés – à l’intérieur des limites – et ceux qui ne le seront pas – à l’extérieur des limites. Cette étape protège contre la tentation de bifurquer en cours de route, et la technique fonctionne évidemment mieux si les problèmes qui sont à l’intérieur des limites peuvent être traités dans les délais prescrits, soit en trois ou quatre ans. Les limites établies pour la recherche proposée détermineront le calendrier et les réalisations attendues.

Se rencontrer souvent

L’insuffisance des rencontres est la cause la plus commune du mauvais fonctionnement d’une supervision; à l’inverse, la fréquence des rencontres est un indicateur de progrès. Rencontrer le comité de supervision au moins une ou deux fois par année permet à l’étudiant de vérifier ses progrès et, à l’étudiant et au superviseur, de se remettre les pieds sur terre. Des rencontres individuelles régulières entre l’étudiant et son superviseur, où s’exprime souvent un curieux mélange de culpabilité, d’encouragements et de planification permettent de faire avancer les choses; elles exercent évidemment une pression qui pousse à démontrer que de réels progrès ont été accomplis.

Les rencontres doivent être structurées : le fait de s’en tenir à un ordre du jour, d’attendre de l’étudiant qu’il présente un sommaire de son travail ou un exposé à chaque rencontre, de conserver un compte rendu des rencontres, de fournir de la documentation sur le processus et de garder à vue le calendrier et les réalisations attendues contribue à se donner des preuves tangibles des progrès accomplis et à éviter les mauvaises surprises.

Avoir un plan B

Aborder un problème de recherche présuppose la compréhension des ressources requises. Tout le monde n’a pas forcément l’occasion d’utiliser le Cyclotron ou de louer un brise-glace pour l’été! Les ressources doivent être abordables et disponibles pendant la durée du programme d’études. Même les projets les mieux planifiés peuvent se heurter à des difficultés et, souvent, à des imprévus de taille : manque de matériel ou de logiciels, bris d’équipement, retard des manuscrits, confusion des données etc. Un retard de trois mois peut perturber considérablement les travaux et obliger l’étudiant, son superviseur et parfois même le comité de supervision à faire preuve de créativité et à passer au plan B afin de pouvoir respecter le calendrier.

En parler

À moins que le projet de recherche ne contienne le code du prochain moteur de recherche Google ou encore un brevet évalué à des millions de dollars, il est profitable d’en parler. Le superviseur doit procurer à l’étudiant des occasions de parler de ses travaux, et l’étudiant doit en profiter; écrire sur le sujet; donner des séminaires pour expliquer son sujet, la méthodologie utilisée et les résultats; participer à des conférences et en parler à tout instant : entre les exposés, au café, dans les couloirs, etc. L’étudiant doit élaborer un baratin qui, en deux minutes, dans l’ascenseur, couvre le sujet, l’idée et les résultats – qui sont bien sûr excellents. Idéalement, le superviseur et l’étudiant racontent la même histoire!

Faire preuve de respect

La relation superviseur-étudiant est avant tout fondée sur le respect : le respect de l’étudiant pour la connaissance du sujet et l’expérience que possèdent le superviseur et les membres du comité de supervision, et le respect du superviseur et des membres du comité pour les besoins et les espoirs de l’étudiant. Ainsi, tout un chacun – pas seulement l’étudiant – accepte les commentaires, adopte un esprit de collégialité dans ses rapports et réagit de manière opportune.

Le respect est avant tout une forme d’honnêteté. Si l’étudiant est tenu d’être honnête lorsqu’il réagit à des commentaires et par rapport à l’intérêt qu’il porte à son sujet, le superviseur est pour sa part tenu de faire preuve d’honnêteté dans ses rapports avec l’étudiant, particulièrement lorsque l’étudiant accuse du retard ou ne donne pas le rendement escompté.

Ces six conseils ne sont pas parole d’évangile, mais ils peuvent servir de point de départ ou de rappel. Au bout du compte, le diplômé frais émoulu deviendra un collègue, et vos rapports se développeront en fonction du respect mutuel qui aura été établi tout au long du processus.

Si nous pouvions ajouter un dernier conseil, ce serait sûrement celui de vous dire de participer pleinement à toutes les étapes : célébrez la réussite, pleurez les pertes et les rejets et riez de l’invraisemblable. Tous les chercheurs s’accordent pour dire que le temps passé en compagnie de leurs étudiants aux cycles supérieurs est très précieux et qu’il s’agit en fait des meilleurs moments. Il n’en tient qu’à nous de faire en sorte qu’il en soit de même pour l’étudiant.

Carolyn Watters, doyenne, Sunny Marche, vice-doyen, et Dieter Pelzer, vice-doyen, composent l’équipe de doyens aux études supérieures de l’Université Dalhousie. Ils participent tous trois régulièrement au Deans’ Blog, (le blogue des doyens), qui expose chaque semaine un point de vue perspicace et éclairant sur des questions relatives aux étudiants aux cycles supérieurs ou au niveau postdoctoral et à leurs superviseurs à Dalhousie.

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