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Conseils carrière

Une vie épanouie dans le milieu universitaire

Trouver l’équilibre.

par NICOLA KOPER | 12 SEP 11

Les études qui portent sur l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle dans le milieu universitaire sont rarement encourageantes. Peut-être est-ce en raison du fait que les universitaires se font un devoir de se livrer à l’introspection avant de pouvoir critiquer les autres domaines… Quoi qu’il en soit, les articles sur le sujet portent à croire qu’il est tout simplement impossible de parvenir à l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle dans le milieu universitaire. À titre d’exemple, le magazine Affaires universitaires a publié en 2009 un article intitulé « Are universities family-unfriendly workplaces? », dans lequel l’auteur insinuait que les universités sont de bien meilleures place pour apprendre que pour travailler.

Cette opinion prédominante ne m’a pas du tout rassurée lorsqu’est venu le temps de choisir une carrière universitaire il y a quelques années, mais mes craintes ont vite été apaisées. En fait, je prends maintenant position pour affirmer que la vie universitaire présente d’extraordinaires possibilités de trouver l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle.

Aujourd’hui, par exemple, après plusieurs heures de travail sur le terrain, j’écris et je corrige la thèse d’un étudiant assise à la table de la cuisine du chalet. Je suis tour à tour distraite par la pluie qui obscurcit la rive opposée du lac et par la présence d’un oiseau-mouche à la fenêtre. Un feu crépite dans le poêle à bois. Pas si mal pour un jeudi après-midi!

Si équilibre entre vie privée et vie professionnelle signifie travailler de 9 à 5 du lundi au vendredi et passer à autre chose le week-end, alors ce n’est définitivement pas ce à quoi ressemble ma vie. Le week-end dernier, j’ai effectué un relevé des oiseaux pendant que mon mari pêchait en ramant doucement autour d’un lac du nord pour que je puisse observer les oiseaux. La semaine dernière je formais des étudiants aux méthodes de recherche sur le terrain dans un décor naturel exquis et ceux-ci m’ont montré les améliorations qu’ils avaient apportées à notre équipement : des bouteilles vides de Clamato – très réussies en fait d’améliorations. Le 9 à 5? Très peu pour moi. Je ne pourrais demander mieux que ce que j’ai.

Je pense qu’il y a tout de même des journées de 9 à 5 et que celles-ci procurent l’occasion idéale de régénérer nos vies personnelles. Mon travail est incontestablement saisonnier; les printemps et les étés passés sur le terrain avec mon sac à dos dans les zones marécageuses n’ont rien à voir avec les automnes et les hivers sous la neige passés à transporter des documents et des devoirs à corriger. Est-ce que j’aime autant les saisons d’enseignement que les saisons de recherche? Il n’y a aucun doute. Les salles de classe sont remplies d’idées brillantes et de vitalité, et les étudiants apprécient mon sens de l’humour. Chacune des saisons apporte sa part d’enchantement.

Il y a même du temps pour la famille. Comme dans n’importe quelle profession, la culture organisationnelle varie grandement d’une université à une autre et d’un département à un autre. J’ai toutefois trouvé auprès de mes collègues de tous âges un appui indéfectible à l’égard des responsabilités familiales. Peu de milieux permettent autant d’indépendance et de souplesse que le milieu universitaire. Dans mon cas, cela signifie que la plupart du temps je peux travailler de la maison en fin d’après-midi et être là pour ma fille lorsqu’elle revient de l’école. Le courrier électronique et l’accès sans fil à Internet ont transformé ma vie.

Je suis certaine que de nombreuses familles peinent à concilier vie universitaire et responsabilités familles, mais il existe aussi des universités qui reconnaissent la valeur d’avoir des employés épanouis et qui, par conséquent, facilitent la conciliation.

Je suppose que je devrais maintenant reconnaître les contributions de mon mari : Il ne se fait pas trop prier pour participer aux diverses expéditions mentionnées ci-dessus, observer les oiseaux, modifier l’équipement au besoin ou garder les enfants pendant mes voyages, et il le fait en maugréant mais avec bonne humeur. D’accord, je le reconnais, je n’aurais pas pu y arriver sans lui. Mais il faut dire que la souplesse de mon poste de professeure permet que ce soit moi qui puisse rester à la maison avec les enfants lorsqu’ils sont malades et moi qui parvienne à jongler avec l’horaire des enfants lors des journées pédagogiques. Comme n’importe quel couple, nous avons trouvé notre équilibre bien à nous.

Avant que mes collègues décident que l’optimisme que j’affiche par rapport à mon style de vie est la preuve irréfutable que je ne siège pas à suffisamment de comités, permettez-moi de citer certains côtés négatifs du système : Les premières années sont éprouvantes. La préparation d’un seul cours me prenait jusqu’à 20 heures par semaine; entre l’enseignement, l’élaboration d’un programme de recherche et les publications, il ne restait plus de temps pour quoi que ce soit. Je comprends pourquoi beaucoup de jeunes professeurs quittent le milieu universitaire au cours des premières années. C’est bien dommage, car la charge de travail s’amenuise avec le temps et l’expérience. Il faut seulement tenir bon les premières années et par la suite on peut récolter les fruits de son labeur.

Nicola Koper est professeure agrégée à l’Institut des ressources naturelles de l’Université du Manitoba.

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