Passer au contenu principal
En Marge

La valeur d’un diplôme obtenu au Canada par rapport à celle d’un diplôme obtenu à l’étranger

Les titulaires de diplômes canadiens ont des taux de chômage deux fois moins importants, révèle l’ENM.

par LÉO CHARBONNEAU | 23 JUILLET 13

La publication de récentes données sur l’éducation tirées de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011 de Statistique Canada, a poussé de nombreux journalistes, analystes de politiques publiques et autres intervenants à interpréter la manière dont se comporte le Canada sur cette importante question. Parmi les principaux résultats, on observe que les femmes obtiennent des diplômes comme jamais auparavant, y compris en sciences, en technologie, en génie et en mathématiques, alors que la plupart des métiers spécialisés sont encore réservés aux hommes.

De nombreuses analyses du taux de chômage selon le niveau de scolarité ont aussi été effectuées. Les données sont positives : de manière générale, plus le niveau de scolarité est élevé, plus le taux de chômage est bas. Le parallélisme de cette relation est assez frappant. Voici les taux de chômage enregistrés pour la main-d’œuvre active de 25 à 64 ans par niveau de scolarité :

  • Sans certificat ni diplôme : 11,3 pour cent
  • Certificat d’apprentissage enregistré : 6,7 pour cent
  • Diplôme d’études collégiales : 5,2 pour cent
  • Baccalauréat : 4,5 pour cent
  • Doctorats : 4,1 pour cent

La seule anomalie mineure se retrouve chez les titulaires de maîtrise dont le taux de chômage se situe à 5 pour cent, soit plus élevé que celui des titulaires de baccalauréat.

Une analyse précise des données selon le lieu d’études (au Canada vs à l’étranger) révèle toutefois quelque chose de très intéressant qui pourrait jouer un rôle dans la perception qu’a le public de la valeur d’un diplôme : les titulaires de diplômes obtenus à l’étranger ont des taux de chômage significativement plus élevés que ceux qui l’ont obtenu au Canada (voir le tableau).

Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Fait à noter, seulement 3,7 pour cent des titulaires de baccalauréat et 3,8 pour cent des titulaires de maîtrise obtenus au Canada étaient sans emploi en 2011, alors que ces taux étaient deux fois plus élevés pour les titulaires de diplômes obtenus à l’étranger, soit de 7,7 pour cent pour le baccalauréat et 7,5 pour cent pour la maîtrise. Dans le cas des doctorats, les taux sont de 3,4 pour cent pour les diplômés d’universités canadiennes, par rapport à 5,0 pour cent pour les diplômés d’universités étrangères.

La même tendance s’observe chez les jeunes adultes de 24 à 34 ans pour qui le taux de chômage moyen se situe à 5,3 pour cent pour l’ensemble des titulaires de diplôme de premier cycle; soit à seulement 4,7 pour cent parmi ceux qui ont obtenu leur diplôme au Canada et à 9,4 pour cent parmi ceux qui l’ont obtenu à l’étranger.

Pourquoi ces données sont-elles pertinentes pour les universités? Parce que, proportionnellement, il y a plus de diplômes obtenus à l’étranger au niveau universitaire qu’aux autres niveaux de scolarité. Parmi les 25 à 64 ans, seuls 6 à 7 pour cent des diplômés des écoles de métier ont obtenu leur diplôme à l’étranger, comparativement à :

  • 8,5 pour cent des diplômés des collèges;
  • 21 pour cent des titulaires de baccalauréat;
  • 34 pour cent des titulaires de maîtrise;
  • 42 pour cent des titulaires de doctorat.

Pour en revenir aux taux de chômage des titulaires de diplômes obtenus au Canada, il importe de préciser qu’ils sont très bas, et considérés par les économistes comme des taux « naturels », comprenant les périodes de chômage saisonnier et volontaire qui se produisent à court terme lorsque les gens changent d’emploi.

Les données ne fournissent aucune explication concernant les causes de cet écart entre les taux de chômage chez les titulaires de diplômes obtenus au Canada et chez ceux qui les ont obtenus à l’étranger. L’écart pourrait s’expliquer par la qualité inégale des diplômes obtenus à l’étranger ou encore par le fait que, comme les titulaires de diplômes étrangers possèdent moins d’expérience de travail au Canada, les employeurs hésitent à les embaucher, mais ce ne sont que des spéculations. Quoi qu’il en soit, ce qu’il faut retenir c’est qu’un diplôme obtenu au Canada confère un réel avantage sur le marché du travail.

À PROPOS LÉO CHARBONNEAU
Léo Charbonneau
Léo Charbonneau is the editor of University Affairs.
COMMENTAIRES
Laisser un commentaire
University Affairs moderates all comments according to the following guidelines. If approved, comments generally appear within one business day. We may republish particularly insightful remarks in our print edition or elsewhere.

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Click to fill out a quick survey