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Atelier de l’AUCC consacré à l’enseignement au premier cycle

L’enseignement au premier cycle n’est pas en « crise », mais des changements s’imposent.

par LÉO CHARBONNEAU | 21 MAR 11

Du 6 au 8 mars à Halifax, l’Association des universités et collèges du Canada (AUCC) a organisé un remarquable atelier – qui avait plutôt des allures de sommet – consacré à la transformation de l’enseignement au premier cycle au Canada. La participation active des intervenants présents de même que leur façon d’aborder des questions complexes avec enthousiasme et diligence étaient des plus encourageantes.

L’atelier a rassemblé 65 participants, dont 13 recteurs, plus de 25 vice‑recteurs à l’enseignement et hauts dirigeants, ainsi que 15 représentants du corps étudiant. Parmi les 22 universités représentées se trouvaient aussi bien des établissements de petite taille qui proposent principalement des programmes au premier cycle que des établissements de grande taille axés sur la recherche.

Robert Campbell, recteur de la Mount Allison University, a prononcé une allocution qui a donné le ton à l’atelier lors du dîner d’ouverture. La « promesse » des universités envers la société et les individus, a‑t‑il dit, repose sur la « qualité et l’efficacité de l’expérience étudiante au premier cycle ». Pourtant, au cours de la dernière décennie, on a un peu perdu de vue l’importance primordiale de l’enseignement au premier cycle, son rôle central pour les établissements.

Dans le cadre des discussions en table ronde et des exposés au programme des deux jours de l’atelier, de nombreux participants ont attribué cet état de fait à l’importance excessive accordée à la recherche et à l’enseignement aux cycles supérieurs. D’autres l’ont plutôt attribué à une série de facteurs, parmi lesquels la charge de travail des professeurs, le système de récompenses, l’augmentation des effectifs, ainsi que le problème du financement et des recettes qui n’ont pas augmenté au même rythme que les coûts. Les participants ont également discuté des résultats attendus d’une formation au premier cycle, de la façon d’évaluer ces résultats et des obstacles au changement.

Il était particulièrement réjouissant d’observer les étudiants présents à l’atelier. Leur point de vue n’est pas toujours entendu dans ce genre de discussions, et ils étaient visiblement heureux de pouvoir s’exprimer sur la question. Plusieurs estiment que les groupes d’étudiants pourraient agir comme médiateur neutre (entre les professeurs et l’administration), et quelques-uns aimeraient même jouer un rôle actif dans la conception des cours et des programmes.

L’enseignement au premier cycle traverse-t-il une crise? Bien que la plupart des participants aient refusé de parler de crise, un solide consensus s’est dégagé : la situation actuelle n’est plus tenable, et le système doit absolument trouver une issue sans quoi les universités canadiennes « risquent de voir leur image péricliter », comme l’a fait valoir David Marshall, recteur de la Mount Royal University.

Paradoxalement, plusieurs participants ont souligné que la population ne semble pas se rendre compte du problème : de manière générale, les étudiants et leurs familles persistent à se dire hautement satisfaits de l’enseignement reçu, ce qui ne fait que maintenir une certaine résistance au changement, estiment les participants.

Alors, quelles sont les prochaines étapes? Ray Ivany, recteur de l’Acadia University, a bien résumé le sentiment général à la fin de l’atelier : « Ces derniers jours ont été une réussite sur plusieurs plans, d’abord et avant tout parce qu’ils ont permis de rassembler les intervenants du milieu universitaire autour de la question de l’enseignement au premier cycle et donné lieu à des discussions animées. Par contre, a-t-il ajouté, je doute que ce soit suffisant. »

Le président-directeur général de l’AUCC, Paul Davidson, a invité les participants à envisager comment le changement peut se réaliser « dans leurs propres rôles, au sein de leurs établissements ». Il a en outre rappelé que l’Association travaille à l’élaboration d’un « nouveau message », ou nouveau programme, pour la prochaine décennie et que les résultats de l’atelier serviront à orienter ce nouveau message. Les questions soulevées lors de l’atelier feront également l’objet de discussions lors des réunions des membres en avril « afin que la réflexion puisse se poursuivre ».

Certains participants à l’atelier ont souligné qu’il est important de reconnaître l’innovation à laquelle on assiste en matière d’enseignement et d’apprentissage dans les universités canadiennes. Il pourrait être utile de créer un répertoire de pratiques exemplaires et de modèles novateurs en matière de conception et de prestation de cours. Il serait alors plus facile de voir si ces méthodes peuvent être adoptées par d’autres établissements ou par l’ensemble du système.

Bien entendu, nous devons poursuivre le dialogue, et vous pouvez y prendre part. Faites-nous savoir ce que vous pensez de cette importante question.

À PROPOS LÉO CHARBONNEAU
Léo Charbonneau
Léo Charbonneau is the editor of University Affairs.
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