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L’apprentissage en langue seconde : les universités doivent faire plus

par LÉO CHARBONNEAU | 04 NOV 09

Une étude attendue depuis longtemps (du moins par moi) a été rendue publique le 29 octobre par Graham Fraser, commissaire fédéral aux langues officielles. En examinant les possibilités d’apprentissage en langue seconde offertes dans les universités canadiennes, il a conclu qu’elles étaient insuffisantes.

M. Fraser reconnaît que les universités offrent certains cours de langue seconde – que l’on pourrait classer parmi les « services » car on y enseigne aux étudiants les rudiments d’une autre langue, la conversation anglaise, par exemple. Il trouve toutefois qu’il y a un manque flagrant de possibilités d’apprentissage « intensif », pour les étudiants qui souhaitent approfondir leurs connaissances en langue seconde dans une discipline particulière comme le génie, la gestion des affaires ou les soins infirmiers.

Le rapport s’intitule Deux langues, tout un monde de possibilités : L’apprentissage en langue seconde dans les universités canadiennes. L’étude se penche sur 84 universités et « cerne d’importantes lacunes qui empêchent les étudiants de parfaire leurs compétences en langue seconde pendant qu’ils poursuivent leurs études supérieures et se préparent à intégrer le marché du travail ». Outre l’étude, le Commissariat aux langues officielles a publié sur son site Web une carte interactive pour aider les étudiants à repérer les établissements universitaires qui offrent des programmes et des possibilités d’apprentissage intensif de langue.

L’étude a pris forme lorsque M. Fraser et d’autres intervenants se sont rendu compte du fait que, bien que les programmes d’immersion française connaissent une grande popularité auprès des étudiants des niveaux primaire et secondaire, très peu d’entre eux poursuivent leurs études universitaires dans une langue seconde. « La possibilité d’acquérir des compétences en langue seconde et de perfectionner celles-ci doit être offerte au-delà des niveaux primaire et secondaire », explique M. Fraser.

Il existe d’excellents programmes d’apprentissage d’une langue seconde au Canada, comme le régime d’immersion de l’Université d’Ottawa, le programme du Collège Glendon affilié à l’Université York et le Campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta. Il est toutefois vrai que la plupart des universités ne considèrent pas l’apprentissage d’une langue seconde comme une priorité.

J’ai abordé ce sujet en 2008 dans un article intitulé « Un sujet qui délie les langues ». La deuxième partie de cet article est consacrée à l’apprentissage en langue seconde et cite intégralement les propos de M. Fraser.

M. Fraser, par l’entremise du ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles, demande au gouvernement fédéral « de convoquer les représentants des universités, des organisations à caractère éducatif et des gouvernements, ainsi que des spécialistes de l’apprentissage linguistique, afin de discuter des moyens d’améliorer les possibilités d’apprentissage en langue seconde dans les universités et de déterminer l’investissement requis, afin de garantir que les jeunes Canadiens et Canadiennes puissent tirer pleinement profit de la dualité linguistique de notre pays ».

À PROPOS LÉO CHARBONNEAU
Léo Charbonneau
Léo Charbonneau is the editor of University Affairs.
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