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Dans certaines universités, les campagnes de financement constituent un défi de taille

Avec un nombre limité de ressources et d’anciens, les universités de petite taille jouent de leurs relations personnelles pour trouver des donateurs.

par BRIAN OWENS | 08 FEV 17

« Les relations personnelles sont déterminantes dans la collecte de fonds. Les gens donnent aux gens », indique Susan Montague, conseillère principale des campagnes de financement de l’Université du Nouveau-Brunswick, à Fredericton.

« Ces relations personnelles seront décisives au cours des prochains mois », ajoute-t-elle. L’Université du Nouveau-Brunswick a lancé en décembre dernier sa plus importante campagne de financement afin de recueillir 110 millions de dollars destinés à bonifier les bourses, à améliorer les installations et à appuyer la recherche. La campagne, qui a déjà permis de recueillir 77 millions de dollars sous forme de promesses de don, se donne jusqu’en avril 2018 pour atteindre son objectif. L’Université se tourne pour la première fois uniquement vers les dons privés. Ses campagnes précédentes prévoyaient un apport gouvernemental qui correspondait à environ 20 pour cent de l’objectif.

Évidemment, les relations personnelles sont tout aussi importantes pour les établissements de grande taille. Deb Comuzzi, vice-rectrice aux relations extérieures à l’Université Lakehead, estime toutefois que la taille de l’association des anciens n’est pas déterminante. « l’Université de Toronto, par exemple, utilise des techniques identiques à celles des autres universités même si elle a un bassin plus important d’anciens », indique-t-elle.

« Ce qui diffère c’est la portée de la campagne », explique Mme Montague. L’Université du Nouveau-Brunswick compte environ 80 000 anciens, un nombre de donateurs potentiels largement inférieur à celui des universités comme l’Université McGill ou l’Université de la Colombie-Britannique. « Nos anciens sont sensibles à notre cause. Toutefois, d’un point de vue purement mathématique, ils sont moins nombreux à pouvoir faire des dons importants », précise-t-elle, quoique certains finissent par occuper des postes importants et peuvent se servir de leurs réseaux pour accroître la portée des campagnes de financement des universités. L’Université de Moncton a récemment lancé une campagne de financement dans le but de recueillir 50 millions de dollars. Cette campagne est coprésidée par deux anciens premiers ministres du Nouveau-Brunswick. « Les réseaux de telles personnes sont vastes à l’échelle d’une petite province, explique Linda Schofield, directrice des campagnes de financement de l’Université, et proportionnellement aussi importants que ceux d’un ancien d’une grande université d’une autre province canadienne. »

Par exemple, Allison McCain, président de McCain Foods et chancelier de l’Université du Nouveau-Brunswick, a fait jouer ses relations personnelles et ses relations d’affaires avec la Banque Scotia. Il a ainsi obtenu une promesse de contribution d’un million de dollars pour appuyer des programmes d’études à l’étranger.

Les établissements de petite taille doivent également composer avec les perceptions variables des donateurs potentiels. Les gens estiment qu’il est parfaitement normal pour un grand établissement réputé comme l’Université de Toronto d’établir des objectifs de financement caritatif à hauteur de milliards de dollars. « On s’attend à ce que l’Université du Nouveau-Brunswick ait des visées plus modestes », précise Mme Montague.

Les universités de petite taille disposent toutefois d’un avantage. Elles entretiennent souvent des relations beaucoup plus personnelles avec leurs anciens. La taille des campus et des salles de cours permet de créer des liens étroits avec les professeurs et les administrateurs de l’établissement. Mme Comuzzi raconte l’histoire d’un doyen qui a abordé un étudiant à la cafétéria afin de le réprimander gentiment de son absence à un cours. « Ce souvenir est présent quand nous reprenons contact avec un ancien », dit-elle.

Il est plus ardu pour les établissements de grande taille d’établir de tels liens. « Je crois qu’il est difficile de vivre ce genre d’expérience personnelle quand le campus compte des milliers d’étudiants de plus, ajoute Mme Montague. On se sent plus à l’aise dans une université de petite taille. Ça change la donne. »

En raison de sa proximité avec les collectivités locales, l’Université de Moncton contribue selon Mme Schofield à renforcer la collectivité et la culture acadienne depuis sa fondation en 1963. « De toutes les universités canadiennes, c’est probablement la nôtre qui a eu le plus d’influence sur le développement de sa collectivité. Elle a véritablement transformé les Acadiens du Nouveau-Brunswick et l’ensemble de la province. »

Elle souligne aussi que les anciens comprennent l’importance de ce rôle. « Ils savent que l’Université a grandement amélioré leur qualité de vie et renforcé la collectivité. »

Il est particulièrement important d’entretenir de bonnes relations avec les donateurs, surtout quand ils sont peu nombreux. Mmes Montague, Comuzzi et Schofield estiment qu’il est essentiel de remercier les donateurs et de leur démontrer que leur don a eu des répercussions concrètes. « Nous nous efforçons d’exceller au pays en matière de gestion », souligne Mme Montague.

Pour sa part, Mme Comuzzi précise que l’Université Lakehead veille à ce que les boursiers connaissent la provenance des fonds, qu’ils rencontrent les donateurs et qu’ils restent en contact avec les personnes qui leur ont permis de poursuivre des études.

Même s’ils sont plus modestes que les 2,4 milliards de dollars recueillis par l’Université de Toronto, les objectifs de financement des universités de petite taille augmentent rapidement. Mme Montague croit que cette tendance se poursuivra au fil des campagnes. « Ma première campagne de financement remonte aux années 1980 et son objectif était de recueillir 10 millions de dollars. Nos objectifs sont maintenant beaucoup plus ambitieux. »

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