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Les canotiers à glace de l’UQAR contribuent aux percées en océanographie

Un chercheur de l’ISMER a trouvé une nouvelle vocation au canot à glace : servir la science.

par NATHALIE KINNARD | 07 FEV 17

Debout sur la glace, une main sur son canot, Dany Dumont, professeur-chercheur en océanographie physique à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER), observe de près le comportement des vagues et de la glace dans la Baie du Ha!Ha! et l’estuaire du Saint-Laurent, près de Rimouski. Avec ses étudiants, il mesure notamment l’épaisseur et la rugosité de la glace. Il y dépose également des capteurs qui enregistrent l’amplitude des vagues qui se propagent dans la banquise, pour savoir comment et dans quelles conditions elles parviennent à casser la glace.

M. Dumont a établi un partenariat original avec les canotiers à glace de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), la seule université canadienne à avoir deux équipes mixtes dont tous les membres sont étudiants, afin de se rendre en toute sécurité en pleine mer ou sur la banquise instable. Pour les athlètes, il s’agit d’une occasion supplémentaire de s’entraîner, au service de la science. « À ma connaissance, nous sommes l’une des seules équipes scientifiques à utiliser le canot à glace pour la recherche », précise le scientifique.

« Cette collaboration fait rayonner le canot à glace dans la région » dit Renaud McKinnon, ancien canotier du Nordet de l’UQAR. Photo par Mira Turbide-Chevarie.

La Baie du Ha!Ha! et le parc national du Bic sont ainsi devenus un laboratoire privilégié pour étudier les interactions vagues-glace qui caractérisent l’Arctique et l’Antarctique, où la démarche de M. Dumont serait beaucoup trop coûteuse et pratiquement impossible à appliquer. « Aux pôles, les vagues se propagent sur des dizaines de kilomètres dans la banquise. Ce qui n’est pas sans impact, signale le chercheur. Celle-ci ondule, se fragmente, et devient ainsi plus vulnérable aux échanges de chaleur entre l’atmosphère et l’océan, ce qui peut accélérer sa fonte, particulièrement dans un contexte de réchauffement climatique ».

M. Dumont et ses collègues élaborent donc des modèles qui tiennent compte de ces phénomènes. « D’ici quatre à cinq ans, on pourra les intégrer dans les modèles de prévision météo-océanique, pense-t-il. Ils seront ainsi utiles pour la sécurité des opérations pétrolières extracôtières et la future navigation dans l’Arctique ».

Cette année, le scientifique a même acquis son propre canot. Renaud McKinnon, ancien canotier du Nordet de l’UQAR, l’aide à reconfigurer l’embarcation pour les besoins de la recherche. « Par exemple, je pense employer des rames plus courtes et enlever les bancs du milieu pour y mettre l’équipement scientifique », explique-t-il. Il formera également les nouveaux étudiants de M. Dumont. « Cette collaboration fait rayonner le canot à glace dans la région », rapporte M. McKinnon. Deux étudiants de M. Dumont ont eu la piqure cette année et le chercheur, lui, a reçu un prix en 2015, lors du Défi canot à glace Montréal, pour avoir trouvé une utilisation novatrice à un objet du patrimoine québécois. D’autres rameront-ils dans son sillage ?

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