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Sans mot, les images crient les maux

par JOSÉE DESCÔTEAUX | 06 OCT 08

Les petits crânes de squelettes noirs oblitèrent les organes génitaux masculins et féminins. Sur un autre tableau, Pacman se gave de comprimés planants, avant de muer en tête de mort rouge.

Les images font frissonner et éveillent les consciences.

Elles se multiplient par 250 dans le site Concepts for All, un projet réalisé par des étudiants en design de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

La banque de dessins représente les grands maux de l’Homme, tels que la guerre, l’abus sexuel, le racisme et la toxicomanie, ainsi que les causes humanitaires comme l’environnement et les droits de la personne.

Les quelque 60 étudiants finissants au baccalauréat en design graphique de trois groupes du professeur Nelu Wolfensohn ont conçu ces œuvres dans le cadre d’un cours-atelier tenu à la session d’automne 2007 à l’UQAM.

« Ma fille a travaillé notamment pour l’UNICEF et j’ai été frappé par leur difficulté à obtenir les services de graphistes pour leurs campagnes, relate l’enseignant. L’affiche offre la possibilité de donner un message instantané, qui se fige dans le temps. »

Il a donc décidé d’offrir l’accès aux images gratuitement sur le Web aux organismes non gouvernementaux et à but non lucratif.

Les responsables peuvent télécharger et utiliser les dessins de la banque pour leurs communications et leurs campagnes publicitaires. Les étudiants ont pour ce faire accepté de renoncer à leurs droits d’auteur.

Après avoir choisi les thèmes qui les inspiraient, les étudiants designers avaient la voie libre quant au concept et au traitement de leur œuvre.

« La seule exigence était que l’image soit forte, n’aie pas besoin de mots pour parler et soit universelle puisque nous nous adressons à des gens de plusieurs cultures », signale M. Wolfensohn.

Un de ses émules, Maxime Harvey-Carrière, juge que le défi de « dessiner sans communication écrite » était de taille, mais s’estime privilégié de l’avoir relevé, soulignant que les créateurs québécois ne bénéficient pas souvent d’occasions de quitter les sentiers battus du design graphique.

Les images ont déjà frappé le regard d’internautes un peu partout sur la planète.

M. Wolfensohn poursuit sa mission avec une cinquantaine d’autres étudiants. Il compte enrichir la banque d’images d’encore au moins 200 œuvres regroupées sous les mêmes thèmes.

« On n’essaie pas de changer le monde, mais on essaie de l’aider un tout petit peu. »

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