Le congrès de l’Association canadienne pour les études supérieures (ACES) a donné lieu à un débat enflammé sur la question de la représentation étudiante, mais la décision de supprimer le siège étudiant au conseil d’administration a été maintenue.
L’ACES a célébré son 50e anniversaire cette année et les étudiants aux cycles supérieurs ont détenu un siège au conseil d’administration de l’Association du début des années 2000 jusqu’au congrès de 2011, où la suppression controversée a été annoncée.
Noreen Golfman, récemment élue présidente de l’ACES, a affirmé après le congrès (tenu du 4 au 7 novembre 2012 à Ottawa), que l’Association avait pris cette décision l’an dernier « parce que nous n’étions pas convaincus que le représentant des étudiants représentait vraiment tous les étudiants aux cycles supérieurs. »
Le représentant étudiant était nommé en alternance par la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCEE) et la Fédération étudiante universitaire du Québec. Selon Mme Golfman, cependant, les étudiants s’affrontaient souvent lors du congrès de l’ACES pour déterminer qui devait les représenter. En outre, les intérêts des étudiants aux cycles supérieurs ne correspondaient pas toujours à ceux du conseil d’administration de l’ACES; les étudiants ont leurs propres priorités en ce qui a trait aux frais de scolarité et au financement, a-t-elle précisé. « C’est devenu très clair à la lumière de ce qui s’est passé au Québec l’été dernier. »
La suppression du siège étudiant l’an dernier a donné lieu à une manifestation modeste, mais aucun geste de protestation semblable n’a été posé cette année. Dans le cadre d’une séance destinée aux étudiants aux cycles supérieurs, nombre d’entre eux ont plutôt exprimé leur mécontentement envers ce qu’ils perçoivent comme l’exclusion de leurs intérêts propres.
Certains représentants étudiants ont demandé que le siège soit rétabli. Adam Awad, président de la FCEE, a affirmé que la représentation étudiante au conseil d’administration de l’ACES est importante et que la suppression du siège envoie un message négatif aux étudiants. Il a souligné que la promotion d’intérêts dans le domaine des études aux cycles supérieurs devrait tenir compte du point de vue des étudiants.
Mme Golfman a soutenu qu’elle ne considérait pas les différents points de vue comme nécessairement compatibles. « Bien que nos activités de promotion d’intérêts, de défense des droits et de surveillance se fassent au nom des étudiants, elles ne correspondent pas nécessairement » à la façon dont les étudiants aux cycles supérieurs définissent leurs intérêts, a-t-elle expliqué. « Nous croyons qu’il est plus sain et plus efficace de faire du lobbying pour les études aux cycles supérieurs, et pas nécessairement au nom des étudiants aux cycles supérieurs. Il s’agit sans doute d’une distinction subtile. »
M. Awad s’est dit en désaccord, soutenant qu’il n’existe aucune distinction entre études et étudiants aux cycles supérieurs. « Voir les études aux cycles supérieurs comme une entité séparée des étudiants revient à parler de recherche sans tenir compte des chercheurs », a-t-il ajouté.
De son côté, l’Alliance canadienne des associations étudiantes (ACAE), qui n’a jamais eu de siège au conseil d’administration de l’ACES, ne prône pas le rétablissement du siège étudiant, mais souhaite que l’ACES s’efforce d’inclure davantage les étudiants aux cycles supérieurs.
« Je ne suis pas entièrement satisfaite en ce moment, car j’ai proposé à l’ACES, après la suppression du siège l’an dernier et de nouveau cette année, qu’il fallait vraiment maintenir un dialogue tout au long de l’année, a affirmé Amanda Nielsen, secrétaire de l’ACAE. Il faut adopter un format structuré propice à la participation inclusive. »
« Je crois qu’il y a un malentendu concernant nos intentions et l’efficacité du type d’engagement que nous recherchons, a souligné Mme Golfman. Nous ne souhaitons surtout pas exclure les étudiants. C’est tout le contraire : nous cherchons à leur donner plus de place dans le programme [du congrès de l’ACES]. »