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Affronter la réalité des changements climatiques

Un professeur est convaincu que de nombreuses facettes de nos sociétés seront touchées par les changements climatiques.

par JEAN-FRANÇOIS VENNE | 06 NOV 13

« Est-il trop tard ? », demande Claude Villeneuve, professeur à l’Université du Québec à Chicoutimi, dans le titre de son récent essai sur les changements climatiques. Un portrait sans complaisance de la situation actuelle, qui invite à se préparer pour atténuer l’impact du réchauffement climatique, et à redoubler d’ardeur pour le combattre.

« Je ne suis pas catastrophiste. L’avenir n’est pas écrit d’avance. Toutefois, je crois qu’il est crucial de préparer l’adaptation au changement climatique et de s’efforcer de le combattre en changeant notre modèle de société de consommation », avance Claude Villeneuve.

Professeur au département des sciences fondamentales et directeur de la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi, M. Villeneuve n’en est pas à son premier ouvrage sur les changements climatiques; cet essai est son cinquième. Il offre son opinion d’expert, en dehors de la rectitude politique à laquelle se retrouve souvent confiné le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), dont le rôle est d’offrir des conseils aux décideurs en faisant preuve d’une grande prudence. « Quand le GIEC soutient qu’il est entre 95 pour cent et 97 pour cent certain que le réchauffement climatique est provoqué par les humains, il ne s’agit plus d’ergoter sur la différence de deux pour cent, lance M. Villeneuve. Maintenant que l’on connaît la situation, que faisons-nous ? »

Réaliste et engagé

Convaincu que de nombreuses facettes de nos sociétés seront touchées par les changements climatiques, M. Villeneuve s’adresse à un large public. « Les deux défis les plus importants seront l’érosion des berges en bord de mer et l’alimentation, mais il y en aura d’autres, notamment des défis économiques. » Il donne l’exemple des compagnies d’assurance, dont les calculs actuariels sont basés sur des données qui ne tiendront bientôt plus. « Certaines compagnies tentent déjà de s’adapter en stipulant, par exemple, qu’elles n’assurent plus pour les dégâts d’eau si l’eau provient de l’extérieur de l’habitation, souligne-t-il. Mais c’est simplement une adaptation du capital. Cela protège la compagnie, mais pas le citoyen, ni l’État qui devra peut-être se tourner vers l’assurance privée. »

M. Villeneuve s’étonne de la passivité des citoyens, qui semblent croire que le passé est garant de l’avenir et que la planète ne peut connaître de bouleversement radical. Lui-même grand-père à plusieurs reprises, il rappelle que les enfants qui naissent aujourd’hui connaîtront un monde modifié par les changements climatiques.

L’ouvrage de M. Villeneuve se clos sur un dialogue à la fois pessimiste et optimiste, deux tendances coexistent dans la pensée de l’auteur lui-même, mais il refuse le pessimisme, qu’il juge stérile, lui préférant un optimisme lucide menant à l’action. « Il est fondamental, pour s’en sortir, de jumeler le développement des connaissances, une remise en question de notre société de consommation et un engagement social. »

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