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Améliorer la sécurité routière au Canada grâce aux véhicules autonomes

Une première sur les routes ontariennes : les véhicules autonomes sont mis à l’essai dans le cadre d’un projet triennal du Centre de recherche automobile de Waterloo.

par RAPHAELA NEHME | 15 MAR 17

Des années de recherche montrent qu’au Canada, l’erreur humaine est la première cause des décès sur la route. L’approbation récente par le gouvernement ontarien d’un programme de recherche triennal sur les véhicules à système de pilotage automatique de l’Université de Waterloo nourrit l’espoir que les automobiles autonomes pourraient bientôt contribuer à rendre les routes plus sûres.

« Les systèmes de pilotage automatique […] permettent aux voitures de détecter les dangers et de s’arrêter avant qu’un accident se produise », affirme Pearl Sullivan, doyenne de la faculté de génie de l’Université de Waterloo et chercheuse au Centre de recherche automobile de Waterloo (WatCAR). Le projet du WatCAR est la première initiative universitaire dans le cadre de laquelle l’essai de ces voitures est autorisé sur les routes ontariennes.

Les chercheurs du projet mettront leur expertise au service du système autonome d’une berline Lincoln MKZ hybride, surnommée « Autonomoose », pour résoudre les éventuels problèmes au fur et à mesure qu’ils surgissent, indique Krzysztof Czarnecki, professeur au département de génie électrique et de génie informatique de l’Université de Waterloo. Les participants programmeront les systèmes du véhicule (appareil de détection et télémétrie par ondes lumineuses [Lidar], radar de vue vers l’avant et mappage) pour qu’il « apprenne » à conduire. Ainsi, pendant qu’une personne conduit, le système Lidar du véhicule prend une image à 360 degrés de la surface de conduite, ce qui permet au véhicule de mémoriser la route.

Selon Ross McKenzie, directeur général du WatCAR, cette voiture n’a jusqu’ici roulé que dans des terrains de stationnement et sur des pistes d’essai. Elle peut déjà réagir à certains obstacles susceptibles de se présenter sur la route (comme des objets). En novembre, elle a d’ailleurs été mise à l’essai dans un stationnement de Stratford, en Ontario, dans des conditions atmosphériques difficiles. Elle devait reconnaître les obstacles sur des routes hivernales.

« Nous n’avions pas fait déneiger ni déglacer la surface, car nous voulions que la voiture expérimente la conduite sur une route glacée et glissante », explique M. McKenzie. Comme prévu, la voiture n’a pas été très performante dans ces conditions. « Le faisceau laser [du système Lidar] n’est pas réfléchi de la même manière sur la glace et sur une chaussée dégagée. Le sol semble plus bas qu’il ne l’est en réalité, comme si la voiture voyait un nid-de-poule », poursuit M. McKenzie.

L’équipe de recherche accueille favorablement ces erreurs, car elles lui permettent de reprogrammer le logiciel de façon à améliorer l’autonomie de pilotage du véhicule. Des essais sur route auront probablement lieu au printemps.

McKenzie précise qu’« à tout moment, un opérateur humain pourra reprendre le contrôle de la voiture ». Il fait remarquer que les risques réels auxquels s’exposent les passagers d’une voiture autonome proviennent plutôt des erreurs que les conducteurs des autres véhicules pourraient faire.

« Les véhicules autonomes sont programmés pour pécher par excès de prudence, affirme M. McKenzie. Notre principal défi est de rendre Autonomoose assez robuste pour faire face aux manœuvres humaines hasardeuses. »

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