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Comment améliorer le soutien à la prochaine génération de chercheurs

En prévision du prochain budget fédéral, des chercheurs et des administrateurs ont profité de la CPSC pour exprimer leurs points de vue sur les mesures de soutien aux stagiaires.

par ANQI SHEN | 04 DÉC 18

En plus d’une augmentation des investissements en recherche fondamentale, le budget de 2018 promettait d’étudier « les moyens de mieux soutenir les étudiants et la prochaine génération de chercheurs par le biais de bourses d’études et de bourses de recherche ».

À la Conférence sur les politiques scientifiques canadiennes (CPSC), tenue du 7 au 9 novembre à Ottawa, des experts ont présenté leurs réflexions sur les modèles de financement pour les étudiants aux cycles supérieurs et les chercheurs postdoctoraux du Canada et des États-Unis.

« Nous avons assisté à une hausse assez importante du nombre de stagiaires [au cours des dix dernières années au Canada], mais le financement des bourses n’a pas suivi le même rythme. Cette situation crée une certaine pression », a expliqué Vivek Goel, animateur de la rencontre et vice-recteur à la recherche et à l’innovation à l’Université de Toronto. C’est d’ailleurs ce que soulignait le rapport du Comité consultatif sur l’examen du soutien fédéral à la science fondamentale, qui recommandait d’augmenter et d’harmoniser le soutien financier aux stagiaires, l’abandon des restrictions concernant la portabilité internationale des bourses attribuées à des Canadiens et la réorientation des bourses Vanier et Banting comme outils de recrutement international.

Le groupe de discussion de la CPSC était composé de Martha Crago, vice-principale à la recherche et à l’innovation à l’Université McGill et membre du Comité consultatif sur l’examen du soutien fédéral à la science fondamentale; Bonnie Le, lauréate d’une bourse de recherche Banting à l’Université de Toronto; Alejandro Adem, chef de la direction de Mitacs; et la conférencière Kay Lund, directrice de la division des travailleurs de la recherche biomédicale aux Instituts américains de la santé.

Trois façons de soutenir les stagiaires ont été abordées : l’attribution directe de bourses comme les bourses de recherche Banting et Vanier, le financement versé aux étudiants par l’entremise des établissements et les subventions de fonctionnement pour chercheurs qui contribuent au soutien de nombreux étudiants aux cycles supérieurs et chercheurs postdoctoraux au Canada.

Selon Mme Lund, les bourses de recherche versées directement favorisent l’indépendance professionnelle des stagiaires, mais les bourses versées par l’entremise des établissements permettent de créer un réseau. Elle a aussi parlé de l’importance de la structure des bourses pour le perfectionnement professionnel.

« Nous exigeons des lauréats de ces bourses d’études et de recherche qu’ils soient chercheurs à temps plein, mais ils peuvent consacrer jusqu’à 25 pour cent de leur temps à d’autres activités, par exemple à raison de dix heures par semaine, ou par blocs de travail rémunéré, a expliqué Mme Lund. Le coût de la vie varie d’un endroit à l’autre, et certains veulent aussi diversifier leurs activités sur le plan du perfectionnement professionnel. »

« Il existe divers mécanismes de soutien pour les étudiants et les chercheurs postdoctoraux, et je crois qu’ils doivent tous être pris en considération, a fait valoir M. Adem, de Mitacs. Les administrateurs peuvent aider à les faire connaître aux professeurs et aux étudiants, car il est très important de les rendre accessibles. »

Mme Le, étudiante et chercheuse postdoctorale étrangère, a raconté avoir trouvé le processus de demande de bourse enrichissant, malgré certains défis et l’admissibilité limitée. « Même si j’ai dû faire quelques contorsions, avoir la possibilité de présenter une demande m’a aidée sur le plan professionnel. J’ai appris davantage par moi-même et j’ai pu compter sur un bon mentor. Il m’a été utile d’avoir non seulement une idée originale, mais aussi de réfléchir à mon projet pendant mes années au baccalauréat et d’entrevoir ce que ces années m’apporteraient ».

Mme Crago, ancienne doyenne des études supérieures, a rappelé l’importance de la « famille scientifique », en mettant en garde contre l’isolement des étudiants qui ne bénéficient d’aucun autre soutien que leur propre bourse de recherche. « La famille scientifique est précieuse. Ceux qui en font partie sont en quelque sorte vos frères et sœurs, vos parents et vos descendants. Elle est votre voie d’accès pour l’avenir », a-t-elle souligné, tout en invitant à « porter une grande attention à ce que le superviseur peut vous apporter ».

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