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Des sentinelles veillent à la santé mentale des étudiants de l’Université de Montréal

En réponse aux besoins identifiés dans une étude en 2016, cette initiative bonifie les services offerts aux étudiants en matière de santé psychologique.

par JEAN-FRANÇOIS VENNE | 14 DÉC 18

L’Université de Montréal (U de M) a récemment mis sur pied un réseau de sentinelles qui est composé de membres du personnel et chargé de mieux soutenir les étudiants en situation de détresse psychologique. Le réseau compte déjà 85 personnes et pourrait bientôt s’étendre à 100 sentinelles.

« Le réseau agit comme un filet de sécurité pour repérer les étudiants qui vont moins bien et les accompagner vers les services appropriés, explique Sébastien Côté, psychologue au Centre de santé et de consultation psychologique de l’U de M (CSCP). L’idée est d’intervenir tôt, afin de réduire les risques que la situation se dégrade. »

Les bénévoles ont reçu une formation d’une journée offerte par Suicide Action Montréal. Celle-ci était axée sur la reconnaissance des signes d’idées suicidaires et sur l’intervention dans ces situations. « Nous offrirons aussi plusieurs autres formations sur des thèmes aussi variés que l’intervention auprès de certains sous-groupes, comme les étudiants internationaux, ou l’anxiété de performance », ajoute Florence Déplanche, psychologue et coordonnatrice du programme des sentinelles. Nous voulons aider les bénévoles à entrer dans une relation de confiance avec les étudiants. »

Si certains étudiants seront dirigés vers des services psychologiques, les sentinelles pourront aussi les référer à d’autres types de services, comme des ressources académiques ou des réseaux d’étudiants.

Une intervention généralisée

L’instauration de ce réseau fait suite à l’implantation d’autres mesures et services d’aide à la santé psychologique à l’U de M ces dernières années, comme l’accès à un psychologue sur le campus, des ateliers de soutien de groupe, un programme de pairs aidants, etc.

L’établissement a aussi créé un groupe de travail sur la santé mentale. Des appuis nécessaires, selon Matis Allali, secrétaire général de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’U de M (FAÉCUM).

Celui-ci rappelle que la FAÉCUM a publié en octobre 2016 une vaste étude sur la santé psychologique étudiante, basée sur un sondage effectué auprès de 10 000 étudiants. « Les résultats montraient que plus d’un étudiant sur cinq présentait des symptômes dépressifs modérément sévères ou sévères et que le taux d’idéation suicidaire était deux fois plus élevé que dans la population générale », rappelle M. Allali.

La FAÉCUM a donc accueilli très favorablement l’initiative du réseau de sentinelles et affirme sentir une très grande collaboration de la part de la direction de l’université dans l’amélioration des services en santé psychologique. À l’hiver 2019, la FAÉCUM et l’Université collaboreront pour mener une campagne de sensibilisation sur le campus. « Nous voulons amorcer une discussion avec les étudiants et qu’ils sentent que c’est correct de ne pas aller bien, mais que si on travaille tous ensemble on pourra améliorer la situation. »

M. Côté indique pour sa part qu’il faudra aussi songer à augmenter les ressources dont disposent certains services, comme le CSCP, qui flirtent avec la limite de leur capacité.

« À l’U de M, la santé psychologique trouve sa place dans toutes les réflexions sur les politiques institutionnelles et les normes, le fonctionnement académique et l’influence de l’environnement sur la santé mentale des étudiants, rapporte Mme Déplanche. D’ailleurs, toute refonte des programmes doit désormais tenir compte de l’impact qu’elle pourrait avoir sur la santé psychologique des étudiants. »

La question de la santé mentale des étudiants ne se limite bien sûr pas au campus de l’Université de Montréal. L’Union étudiante du Québec (UEQ), qui représente près d’une dizaine d’associations étudiantes, dont la FAÉCUM, vient de terminer sa propre enquête dans l’ensemble des campus québécois. Les données seront rendues publiques en 2019 et l’UEQ entend bien présenter les résultats et ses recommandations au gouvernement québécois, notamment celle portant sur l’adoption d’une stratégie nationale pour combattre ce fléau.

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