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Des universités adoptent des exigences en matière d’études autochtones

Les étudiants au premier cycle de l’Université de Winnipeg et de l’Université Lakehead devront s’y conformer dès l’an prochain.

par JENNIFER HALSALL | 04 AOÛT 15

l’université de winnipeg exigera bientôt de tous ses étudiants au premier cycle, tous programmes confondus, qu’ils suivent un cours de trois crédits en études autochtones. Cette modification au règlement, une initiative étudiante, s’inspire d’une décision semblable prise par l’Université Lakehead en 2014. Le changement devrait entrer en vigueur en septembre 2016 dans les deux universités.

S’il est vrai que certaines universités exigent des étudiants de certains programmes qu’ils suivent un cours en études autochtones, l’Université de Winnipeg et l’Université Lakehead sont les seuls établissements à l’exiger de tous leurs étudiants au premier cycle.

« J’y vois une valeur ajoutée, d’autant plus qu’au premier cycle les études sont censées être une période où on prend connaissance de nombreuses façons de penser », avance Wab Kinew, vice-recteur adjoint aux affaires autochtones de l’Université de Winnipeg.

Les deux universités ont confirmé que cette nouvelle exigence ne s’appliquera pas aux étu-
diants déjà en cours de baccalauréat.

Moira McPherson, provost et vice-rectrice à l’enseignement de l’Université Lakehead, affirme que les études autochtones servent les étudiants non seulement au cours de leurs études mais aussi par la suite sur le marché du travail.

« Cette initiative est un reflet de notre engagement au profit de la justice sociale, précise-t-elle. Mais nous le faisons aussi pour ajouter du contenu pertinent, authentique et actuel à certains domaines d’études, pour briser les stéréotypes et pour mieux préparer et informer nos étudiants du marché du travail, une fois leurs études terminées. »

À l’Université de Winnipeg, M. Kinew juge que cette initiative permettra aux étudiants de mieux comprendre l’identité culturelle et histo-rique du Canada. « Dans ce pays, qu’on ait du sang autochtone dans les veines ou non, notre identité est en partie autochtone, souligne-t-il. Tous les aspects de la sphère publique et de notre identité commune se sont imprégnés des cultures autochtones, et pourtant, nous sommes loin de comprendre leur contribution et nous n’avons pas reçu une éducation qui salue ces cultures et leur donne leur juste place. »

Les deux universités se sont efforcées d’éviter la voie du cours commun en études autochtones. Les étudiants pourront plutôt choisir parmi un éventail d’options existantes. Ainsi, selon Mme McPherson, de 30 à 50 pour cent des étu-diants au premier cycle à l’Université Lakehead auraient déjà répondu à l’exigence si elle était déjà en vigueur.

Selon Rorie McLeod Arnould, président de l’Association étudiante de l’Université de
Winnipeg, l’établissement offre un choix de plus de 120 cours, auxquels d’autres pourraient se rajouter prochainement. « Il s’agit d’une longue liste de cours, précise-t-il. Tous les étudiants n’ont donc pas à suivre le même cours. » Cet argument l’a aidé à vaincre la réticence de certains étu-diants. La proposition, dit-il, a également pu compter sur le « soutien enthousiaste » des admi-nistrateurs et des professeurs.

Il ne s’agit toutefois pas seulement de combler les lacunes en connaissances autochtones. M. McLeod affirme que la portée de l’initiative dépasse le campus; elle vise à combattre la discrimination envers les Autochtones au Canada.

« Les peuples autochtones sont victimes d’un racisme et d’une discrimination systémiques dans ce pays, déplore-t-il. On ne doit pas rester assis sans rien faire. Cette initiative vise à éclairer les dirigeants de demain dans l’espoir de ne pas répéter les erreurs du passé. » M. McLeod espère également que l’expérience de l’Université de Winnipeg incitera d’autres universités à emboîter le pas.

Parallèlement, les universités canadiennes ont adopté, à la fin de juin, un ensemble de 13 prin- cipes décrivant leur engagement commun à améliorer les possibilités d’éducation offertes aux étudiants autochtones. Universités Canada, l’association qui représente les universités canadiennes publiques et privées à but non lucratif, affirme que l’une de ses priorités à long terme consiste à combler l’écart en matière d’éducation entre les étudiants autochtones et non autochtones. Un des principes adoptés souligne la nécessité d’exposer les étudiants non autochtones à la réalité, à l’histoire, à la culture et aux croyances des peuples autochtones du Canada.

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