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Deux nouveaux projets pour combler le manque de données sur l’EPS

par LÉO CHARBONNEAU | 11 FEV 08

Raymond Théberge reconnaît volontiers que trop peu de données sur l’éducation postsecondaire sont disponibles et, à son avis, « il faut faire quelque chose ».

M. Théberge est directeur général du Conseil des ministres de l’éducation (Canada) (CMEC), qui collabore avec Statistique Canada à l’élaboration d’une stratégie pouvant améliorer la collecte et la diffusion de données, non seulement pour l’éducation postsecondaire (EPS), mais aussi pour l’ensemble du secteur de l’éducation.

Certaines universités ont également entrepris d’établir un ensemble de données et des critères communs de production de rapports afin que des données comme les effectifs étudiants, le nombre de professeurs, la taille des classes et les taux de diplomation soient disponibles uniformément partout au pays.

Le manque de données sur l’EPS est connu depuis longtemps, mais on s’en soucie davantage depuis la publication, l’automne dernier, du rapport annuel Regards sur l’éducation par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le document examine 96 indicateurs de l’EPS; le Canada a été incapable de fournir des données relativement à 57 d’entre eux. Paul Cappon, président-directeur général du Conseil canadien sur l’apprentissage, affirme que, sans ces données, le Canada ne peut comparer adéquatement son rendement dans ce secteur avec celui des autres pays de l’OCDE, et risque donc de perdre du terrain.

François Nault, directeur du Centre de la statistique de l’éducation à Statistique Canada, affirme que ces lacunes s’expliquent en partie par la mise en place par l’organisme, il y a quelques années, d’un nouveau système d’information sur les étudiants; recueillir les données et les verser dans le nouveau système a été beaucoup plus long que prévu.

Précisons également que, jusqu’à maintenant, Statistique Canada hésitait à fournir des estimations là où il manquait une partie des données, mais M. Nault précise que l’organisme entend assouplir sa position à ce chapitre.

Récemment, deux rapports provinciaux sur le secteur postsecondaire ont souligné la nécessité d’améliorer la collecte de données. Le rapport Campus 2020 de la Colombie-Britannique, publié en avril 2007, recommande la tenue de discussions intergouvernementales « dans le but d’établir des ententes sur la collecte et la diffusion de données selon des normes et des paramètres qui permettent de les comparer à l’échelle nationale et internationale ». Avantage Nouveau-Brunswick, publié en septembre 2007, souligne que «l’établissement de bonnes politiques repose entièrement sur la qualité de l’information qui, elle, requiert des données exactes ».

Le Conseil des statistiques canadiennes de l’éducation, une initiative conjointe de Statistique Canada et du CMEC, a organisé en octobre dernier un symposium visant à entamer l’élaboration d’une stratégie en matière de données, qui réunissait des fonctionnaires fédéraux et provinciaux ainsi que des représentants d’universités et de collèges, précise M. Théberge.

« Il s’agira d’abord de définir nos besoins […], puis de trouver comment en rendre compte de manière opportune, explique-t-il. Le problème ne réside pas dans le fait que les données sont inexistantes, c’est plutôt une question d’harmonisation. »

Les ministres provinciaux de l’éducation devaient se rencontrer en février, et annoncer ensuite leurs plans d’intervention.

Dans l’intervalle, les universités se penchent sur la question de l’harmonisation des données dans le cadre de l’initiative intitulée Common University Data Canada (CUDC), qui s’appuie sur un projet analogue, Common University Data Ontario, lancé à l’automne 2006, explique Vivek Goel, vicerecteur et provost à l’Université de Toronto. Cette ressource en ligne permet d’accéder à des données sur les universités ontariennes présentées dans un format unique permettant de procéder à des comparaisons. Le Québec et la Colombie-Britannique ont d’ailleurs amorcé des travaux pour mettre en place des initiatives similaires.

M. Goel et Alan Harrison, vice recteur à l’enseignement à l’Université de Calgary, coprésident un comité de direction mis sur pied pour encadrer la stratégie pancanadienne en matière de données. Le groupe s’est réuni à la fin de novembre et espère avoir terminé un modèle national relatif à la communication de données au plus tard ce printemps. M. Goel précise que l’objectif est de permettre à toutes les universités canadiennes de diffuser un ensemble de données communes d’ici l’automne.

Le comité de direction prévoit également se prononcer sur d’autres initiatives nationales relatives aux données sur l’EPS. « À mon avis, il est clair que les universités doivent prendre les rênes dans ce dossier, affirme-t-il. Si nous définissons les indicateurs et les modalités de diffusion des données, la qualité de l’information fournie par les autres intervenants s’améliorera également. »

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