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Selon une enquête de l’OCDE sur les compétences des adultes, le Canada se situe dans la moyenne

Une mine de données pour les décideurs et les intervenants du secteur de l’éducation.

par PEGGY BERKOWITZ | 23 OCT 13

Le Canada se classe dans la moyenne des 24 pays qui ont pris part à la très attendue Enquête de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur le plan de la littératie, de la numératie et de la maîtrise de l’informatique chez les adultes. Dans la plupart des cas, les notes globales du Canada sont légèrement supérieures ou inférieures à la moyenne.

L’Enquête sur les compétences des adultes a pour but d’évaluer les niveaux de numératie, de littératie et la capacité à résoudre des problèmes par les technologies de l’information des adultes des pays de l’OCDE, en milieu de travail. Elle vise également à mettre en lumière les facteurs qui exercent une influence sur ce plan, y compris l’éducation et l’immigration. Les premiers résultats de l’Enquête (PDF), qui s’inscrit dans le cadre du Programme de l’OCDE pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PIACC), ont été rendus publics le 8 octobre sous la forme d’un rapport de 460 pages.

Signalons qu’il s’agit de la première enquête de ce type menée par l’OCDE depuis 10 ans. Elle portait sur environ 166 000 personnes âgées de 16 à 65 ans.

Parallèlement, Statistique Canada a rendu public son propre rapport, intitulé Les compétences au Canada (PDF), qui comporte une analyse détaillée des résultats de l’Enquête précitée par province et par territoire, ainsi qu’en ce qui concerne les groupes linguistiques, les immigrants (nouveaux et de longue date), la population autochtone (hors réserves et métis seulement) et d’autres groupes encore. Cette analyse a été rendue possible grâce à un échantillonnage de la population de plus de 27 000 personnes au lieu de 5 000. L’Enquête de l’OCDE a été effectuée par Statistique Canada au nom du Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) (CMEC), d’Emploi et Développement social Canada (anciennement Ressources humaines et Développement social Canada) ainsi que d’autres partenaires.

En matière de numératie et de littératie, ce sont les adultes canadiens âgés de 25 à 34 ans qui se sont révélés les plus compétents. En matière de « résolution des problèmes dans des environnements à forte composante technologique », ce sont les 16 à 24 ans qui ont obtenu les meilleures notes. Le CMEC souligne toutefois que « la supériorité des compétences des jeunes adultes par rapport à leurs aînés » est moins marquée au Canada que dans d’autres pays.

Les chapitres du rapport consacrés à la comparaison des compétences des Canadiens nés au pays à celles des immigrants, nouveaux et de longue date, devraient donner matière à réflexion aux intervenants et aux décideurs. Le CMEC souligne en outre que le Canada est un des rares pays dont la population immigrante est proportionnellement plus élevée comparativement à la moyenne des pays de l’OCDE et affiche un niveau de compétences supérieur à la moyenne.

Les immigrants de longue date affichent généralement des compétences inférieures à celles des Canadiens nés au pays dans les trois catégories, à savoir en littératie, en numératie et sur le plan de la maîtrise de l’informatique. Toutefois, au sein de la plus jeune tranche d’âges visée par l’Enquête, les immigrants de longue date affichent des compétences légèrement supérieures à celles des Canadiens nés au pays. D’après les observateurs, il est probable que les jeunes immigrants de longue date concernés aient été formés au Canada.

Littératie : le Canada dans la moyenne

En matière de littératie, le Canada se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE. Deux de ses provinces, soit l’Alberta et l’Ontario, se situent toutefois au-delà de cette moyenne. La tête du classement sur ce plan est occupée par le Japon, la Finlande et les Pays-Bas, alors que l’Italie et l’Espagne se classent en queue de peloton. Les États-Unis se classent sous la moyenne, comme d’ailleurs dans plusieurs autres catégories.

Cinq niveaux de littératie ont été établis aux fins de l’Enquête, le plus bas étant le niveau 1 (ou inférieur), chacun étant défini de manière détaillée. Le Canada se classe légèrement au-dessus ou en dessous de la moyenne des pays visés par l’Enquête de l’OCDE, malgré la proportion plus importante de sa population affichant soit les niveaux les plus bas, soit les niveaux les plus élevés.

Numératie : le Canada légèrement sous la moyenne

Dans l’ensemble, en matière de numératie, le Canada se classe légèrement sous la moyenne des pays de l’OCDE, mais très loin du bas du classement. L’Alberta, la Colombie-Britannique et l’Île-du-Prince-Édouard se classent pile dans la moyenne des pays de l’OCDE. Aucune province ne se situe au-dessus de la moyenne. (Les résultats des territoires sont analysés séparément dans le rapport de Statistique Canada. La marge d’erreur les concernant est très élevée, compte tenu de la taille restreinte de l’échantillonnage.)

Le Canada se démarque sensiblement de la moyenne des pays de l’OCDE par l’importante proportion de sa population (23 pour cent) qui se classe au niveau 1, soit le niveau de compétence le plus faible, sur le plan de la numératie, contre 19 pour cent pour la moyenne des pays de l’OCDE. Le Canada se situe toutefois dans la moyenne des pays de l’OCDE par la proportion de sa population qui se classe dans la tranche supérieure (niveaux 4 et 5), soit 13 pour cent.

Résolution des problèmes par les technologies de l’information

Le Canada se classe raisonnablement bien sur le plan de la maîtrise des technologies de l’information, qualifiée aux fins de l’Enquête de « capacité de résolution des problèmes dans des environnements à forte composante technologique ». L’évaluation des participants a été effectuée en fonction de leur capacité à utiliser « la technologie numérique, les outils de communication et les réseaux pour acquérir et évaluer de l’information, communiquer et effectuer des tâches pratiques ». Selon Statistique Canada, il s’agissait en somme, dans le cadre de cette catégorie particulière, d’évaluer l’aptitude à exploiter la technologie numérique au profit de la résolution de problèmes.

Quatre-vingt-un pour cent des participants canadiens ont été en mesure d’utiliser un ordinateur pour répondre à l’Enquête de l’OCDE, contre seulement 74 pour cent dans la moyenne des pays de l’OCDE, plaçant le Canada parmi les sept pays en tête du classement.

Trois niveaux de maîtrise de l’informatique ont été établis aux fins de l’Enquête. Trente-sept pour cent des participants canadiens se sont classés à l’un des deux niveaux supérieurs – contre 34 pour cent dans la moyenne des pays de l’OCDE. Une fois encore, le Canada se classe légèrement au-dessus de la moyenne de l’OCDE par la proportion de sa population qui se situe soit au niveau le plus bas, soit au niveau le plus élevé.

Évolution au fil du temps

Statistique Canada a dressé une comparaison globale des résultats de l’Enquête de l’OCDE menée en 2013, et de ceux de l’Enquête sur la littératie et les compétences des adultes menée en 2003. Bien que les deux enquêtes ne soient pas exactement comparables en raison de différences sur les plans des définitions ainsi que des modes d’évaluation de la littératie et de la numératie (sans compter le fait que l’évaluation de la maîtrise de l’informatique était absente de l’enquête de 2003), cette comparaison laisse malgré tout entrevoir un léger recul des compétences au cours des 10 années qui séparent les deux enquêtes. Statistique Canada a fait savoir qu’une étude approfondie s’imposera pour dégager.

Les premiers résultats de l’Enquête de l’OCDE apportent des données riches et complexes, qu’organismes et chercheurs ne manqueront pas d’analyser au cours des mois et des années à venir. Alex Usher, analyste canadien en matière d’éducation, a abordé les constats initiaux de l’Enquête de l’OCDE sur son blogue, chaque jour la semaine dernière.

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