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Étude canadienne sur l’inconduite en matière de recherche entreprise par un comité dirigé par Santé Canada

Une nouvelle étude comparera les politiques et leur incidence au Canada avec la situation ayant cours dans huit autres pays

par NICK TAYLOR-VAISEY | 15 DÉC 08

On en sait très peu sur la fréquence et la portée des cas d’inconduite en matière de recherche dans les universités canadiennes, mais cela est sur le point de changer, annoncent plusieurs groupes qui se consacrent intensément au milieu de la recherche postsecondaire.

Le Comité de l’intégrité de la recherche (CIR) – composé de 14 interlocuteurs du milieu de l’éducation postsecondaire, dont l’Association des universités et collèges du Canada (AUCC), et mis sur pied par Santé Canada au début de 2007 – s’est associé à un consultant expérimenté qui sera chargé d’étudier les politiques en place au Canada et ailleurs dans le monde.

Le CIR a embauché Tijs Creutzberg afin de mieux définir l’intégrité en recherche, de déterminer l’ampleur de l’inconduite en matière de recherche au Canada et de proposer des solutions propres à combattre le problème lorsqu’il se présente.

M. Creutzberg et son équipe de six personnes de Hickling Arthurs Low interrogeront environ 100 personnes au Canada et à l’étranger. Le mandat de l’équipe dépasse les limites du seul milieu de la recherche universitaire.

« Ce projet exige une vaste cueillette de données auprès de divers établissements et dans tous les secteurs de l’économie et de la recherche; on s’intéressera donc également aux universités, au secteur privé, à l’administration publique et aux organisations internationales », explique M. Creutzberg.

John Dingwall, analyste principal des politiques à l’AUCC, ajoute qu’un échantillon représentatif d’universités seront approchées, y compris celles qui sont à la source de 90 pour cent de la recherche universitaire au Canada. Huit pays politiquement et culturellement comparables au Canada ou jouant un rôle prépondérant en recherche sur la scène internationale seront également analysés : les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, la France, l’Allemagne, la Norvège, le Danemark et le Japon.

La façon dont l’intégrité en recherche est abordée varie d’un pays à l’autre. Dans certains cas, son cadre est géré à l’échelon fédéral, comme au Canada, mais dans d’autres, les mécanismes applicables en cas d’inconduite en matière de recherche sont différents.

M. Dingwall a pris soin de ne pas présumer à l’avance de l’issue de l’étude en ce qui concerne l’élaboration des options stratégiques. « Nous voulons éviter de privilégier certaines avenues dès le départ. Nous voulons simplement examiner l’ampleur du problème et la gamme de solutions envisageables, avec leurs avantages et leurs inconvénients », indique-t-il.

James Turk, directeur général de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU), s’est lui aussi exprimé avec prudence. « Pour que les discussions sur nos objectifs soient productives, nous devons embrasser tout l’éventail des possibilités », a-t-il précisé, ajoutant qu’il espérait que cette étude « serait le point de départ d’une vaste consultation nationale » pour établir un consensus sur des procédures communes.

M. Turk a toutefois mentionné que la Norvège et le Danemark semblent avoir une approche particulièrement globale et préventive à l’égard de l’intégrité en recherche, et qu’il valait certainement la peine de s’y intéresser.

L’ACPPU comme le Caucus des 2e et 3e cycles de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants ont récemment fait valoir l’importance d’une protection des dénonciateurs pour les étudiants aux cycles supérieurs témoins d’une possible inconduite.

Le genre d’étude que l’équipe de M. Creutzberg entreprend est relativement nouveau dans le milieu de la recherche au Canada. Un rapport de moindre envergure sur l’inconduite en matière de recherche a été déposé en 2006 par Paul Pencharz, docteur en médecine de Toronto, dans la foulée de l’affaire Ranjit Chandra à l’Université Memorial. M. Chandra, professeur à l’Université Memorial, avait été accusé d’avoir falsifié des données dans un article scientifique en 2001 sur les effets bénéfiques des vitamines chez les personnes âgées.

M. Dingwall, de l’AUCC, a insisté sur la portée considérable de la nouvelle étude, rappelant « qu’il faut éviter de fonder des politiques générales sur des cas particuliers ».

Santé Canada, qui n’a pas accordé d’entrevue, a toutefois indiqué dans un courriel que le gouvernement « est déterminé à garantir que les fonds consacrés au financement de la recherche sont dépensés de manière appropriée. Les résultats de l’étude aideront le CIR à déterminer quelles mesures pourraient être prises pour renforcer l’intégrité de la recherche au Canada. »

Le rapport Creutzberg est attendu au début d’avril 2009.

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