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Expertise phytosanitaire

par TIM LOUGHEED | 03 DÉC 07

Il sort des universités canadiennes nombre de diplômés capables de traiter des subtilités de la biologie moléculaire et des manipulations génétiques, mais peu connaissent les fondements de la protection des végétaux du pays – cultures et forêts comprises – contre les menaces biologiques responsables de dommages s’élevant chaque année à plusieurs milliards de dollars. C’est pourquoi l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) veut combler les besoins dans ce domaine en créant des liens avec les universités en vue de former la prochaine génération d’experts phytosanitaires. L’ACIA souhaite que les universités en viennent à mettre en place des cours sanctionnés par un certificat, des programmes aux cycles supérieurs et même des postes de recherche consacrés aux complexes enjeux réglementaires relatifs aux plantes et aux arbres.

L’ACIA manifeste aujourd’hui officiellement son intérêt à ce chapitre après plusieurs années de dialogue sur la protection des végétaux avec des organisations similaires des États-Unis, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Ces deux derniers pays disposent de solides réseaux mettant à contribution les ressources universitaires, gouvernementales et privées dans la gestion des espèces envahissantes. Le Cooperative Research Centre for Australian Weed Management, par exemple, réunit chaque année des chercheurs universitaires et des représentants de l’administration publique qui investissent annuellement l’équivalent de près de quatre millions de dollars canadiens dans la gestion des espèces indésirables qui, pour le milieu agricole, se traduisent par des économies d’environ neuf milliards de dollars.

D’après William Lanterman, directeur général de la Direction des stratégies scientifiques de l’ACIA, il n’existe pas au Canada d’initiative concertée de cette nature. Par ailleurs, les étudiants canadiens ne bénéficient pas des mêmes possibilités que leurs homologues australiens en ce qui a trait à l’acquisition de connaissances de première main sur les principaux enjeux agricoles au chapitre de la protection des végétaux ou de la réglementation internationale en la matière.

« De telles mesures sont absolument fondamentales, à l’heure actuelle, pour gérer les déplacements du matériel végétal et garantir sa salubrité », explique-t-il. M. Lanterman ajoute qu’en cas de pullulation d’organismes envahissants, le Canada aura besoin de spécialistes non seulement versés en biologie, mais aussi au fait des traités internationaux ratifiés par le Canada sur la manipulation d’espèces végétales et animales.

Hugh MacIsaac, directeur du Canadian Aquatic Invasive Species Network, un réseau du Great Lakes Institute for Environmental Research de l’Université de Windsor, précise que certains professeurs de Windsor, York et McGill traitent de ces enjeux dans le cadre de leurs cours. Il se dit lui aussi en faveur d’une approche plus dynamique qui, plutôt que de se limiter à la gestion de crises, comprendrait l’affectation de ressources accrues à la prévention et à la supervision des problèmes.

Christine Tibelius, agente senior de programme de la section des espèces exotiques envahissantes de l’ACIA, travaille avec M. Lanterman à une initiative concertée en milieu universitaire. Bien qu’elle n’ait pas encore consulté les universités sur ce que pourrait leur offrir l’Agence, elle est d’avis qu’un tel partenariat générerait des bienfaits mutuels. « Nous savons qu’elles possèdent déjà une expertise dans l’enseignement de l’entomologie, de la phytotechnie et des pathologies végétales, affirme-t-elle. Nous aimerions qu’il existe un programme complet qui traite, entre autres, de l’analyse du risque phytosanitaire, du système de réglementation canadien, du cadre phytosanitaire international et, pourquoi pas, de l’analyse coûts-avantages. Nous avons besoin d’une telle expertise. »

Pour obtenir d’autres renseignements sur cette initiative de l’ACIA, veuillez communiquer avec Christine Tibelius à [email protected].

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