La Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke lance trois nouveaux projets de formation de médecin en Haïti. Les projets se dérouleront en collaboration avec l’Université de Quisqueya à Port-au-Prince.
La Faculté, qui intervient aussi au Mali et en Uruguay, compte déjà plus de 30 missions universitaires en Haïti. « Notre Faculté a comme orientation d’intensifier ses collaborations internationales, affirme le Dr Paul Grand’Maison, directeur du Bureau des relations internationales de la Faculté. Pour nous, c’est une question de responsabilité sociale. Il est hors de question de nous contenter de faire notre petit truc de notre côté, sans nous soucier des autres. »
L’un des nouveaux projets vise à former des enseignants haïtiens en pédagogie de l’enseignement clinique. « Il s’agit de développer l’expertise de quelques enseignants en formation, en supervision et en évaluation clinique, c’est-à-dire les méthodes permettant de bien enseigner aux étudiants qui poursuivent leur apprentissage dans l’hôpital, auprès de vrais patients », explique le Dr Grand’Maison. Par la suite, les médecins haïtiens pourront eux-mêmes transmettre leur expertise aux autres enseignants et étudiants du pays.
Les deux autres projets sont des initiatives de l’Université de Calgary, auxquels l’Université de Sherbrooke s’est associée. Il s’agit de développer l’enseignement en neurologie et en chirurgie pédiatrique, auprès d’étudiants dont l’apprentissage se limite trop souvent à la neurologie et à la chirurgie chez les patients adultes.
Avoir un impact
Participer à des projets de coopération internationale dans un pays comme Haïti invite à l’humilité. Les problèmes économiques, sociaux et politiques sont majeurs, et il ne suffira pas de quelques professeurs de l’Université de Sherbrooke pour les résoudre. À lui seul, le tremblement de terre a laissé des séquelles majeures. Deux des quatre facultés de médecine du pays ont été complètement détruites. Certains professeurs ont perdu la vie. Ceux qui restent doivent désormais partager leur temps entre plusieurs facultés.
Une fois le choc initial passé, ce terrible événement a été l’occasion de réfléchir sur la formation et la rétention des médecins en Haïti. Il y a maintenant une Conférence des doyens des facultés de médecine, et la collaboration, difficile auparavant, est à l’ordre du jour. Dans ce contexte, les efforts de l’Université de Sherbrooke peuvent porter fruits, soutient le Dr Grand’Maison. « Nos initiatives aident les professeurs et les médecins haïtiens à devenir plus compétents, et à transmettre ces connaissances aux étudiants », dit-il.
La Faculté de l’Université de Sherbrooke cherche à créer des ponts avec d’autres facultés canadiennes et américaines, pour mener des projets de plus grande envergure auprès des quatre facultés de médecine haïtiennes.