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La longue vie d’Hetep-Bastet

par YVES LUSIGNAN | 06 AVRIL 09

Arrivée à Montréal en 1927, elle a été examinée deux fois par les médecins. Égyptienne d’origine, elle avait trouvé refuge à l’École des beaux-arts de Montréal lorsque, en 1969, elle a été agressée par un étudiant lors d’une contestation étudiante. Elle a été le personnage principal d’un film réalisé en 1996 qui portait sur cette occupation étudiante, puis la vedette d’une exposition présentée en 2003 à la galerie d’art contemporain de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Hetep-Bastet est âgée d’environ 2 600 ans et a beaucoup de vécu. Cette fois, elle est en vedette jusqu’au 16 août au Musée canadien des civilisations, situé à Gatineau, dans le cadre d’une exposition intitulée Tombes éternelles-l’Égypte ancienne et l’au-delà. Vous l’avez deviné, Hetep-Bastet est une momie.

« À tous les cinq ou 10 ans survient un événement qui fait d’elle une vedette », constate avec amusement Louise Déry, directrice de la Galerie de l’UQAM. Ce n’est pas la première fois que la Galerie prête une œuvre pour une exposition, mais c’est la première fois qu’elle prête sa momie fétiche à un musée canadien. Le Musée canadien des civilisations s’est engagé à restaurer le cercueil qui a été fracassé lors de la contestation étudiante; c’était d’ailleurs la condition posée par l’UQAM pour le prêt.

« Le cercueil est arrivé en dix gros morceaux, et il y avait en plus des centaines de petits morceaux de bois et de plâtre. Un vrai casse-tête », raconte Sylvia Kindl, conservatrice principale au Musée. Il a fallu deux mois de travail au restaurateur Ghislain Bérubé pour le remettre en état.

Mais qu’est-ce qu’une momie fait dans une galerie d’art contemporain? C’est une longue histoire. La momie et son sarcophage ont été offerts par le Musée du Caire à l’École des beaux-arts de Montréal en 1927, dans des circonstances qui restent à éclaircir. « Ce n’est pas un vol, assure Louise Déry, mais un don en bonne et due forme ».

Lors de la création, en 1969, de l’Université du Québec à Montréal par la fusion de plusieurs écoles, l’Université hérite des restes d’Hetep-Bastet. La Galerie de l’UQAM ne projette pas de retourner la momie en Égypte pour l’instant puisqu’elle n’a reçu aucune demande en ce sens. « À son retour d’Ottawa, il se pourrait qu’on mette au point une stratégie pour la montrer au public », dit Louise Déry. Longue vie à Hetep-Bastet!

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