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La passion des mots

par NATHALY DUFOUR | 07 JAN 08

Lorsqu’André Clas a pris la barre de la revue Meta en 1967, le traducteur originaire de France ne s’attendait pas à connaître un tel règne. Et s’il laisse sa place en juin prochain, ce n’est pas par lassitude. « Je sens qu’il est temps de passer les commandes à des plus jeunes », confiait-il récemment à l’hebdo Forum de l’Université de Montréal.

Professeur émérite au Département de linguistique et de traduction de l’U de M, il n’est pas peu fier de ce qu’est devenue Meta au fil des ans. Cotée A par la European Reference Index for the Humanities (ERIH) – à peine 18 pour cent des publications en linguistique reçoivent cette distinction – la revue s’inscrit comme une référence incontournable pour quiconque souhaite déposer une thèse en linguistique ou en traduction.

Le chercheur dans les domaines de la lexicologie, de la lexicographie et de la terminologie tire donc sa révérence de l’enseignement avec à son actif de multiples réalisations. En 1972, il met sur pied, en collaboration avec le CNRS (France), l’Observatoire du français moderne et contemporain. à la même époque, il participe activement à l’élaboration des quatre volumes du Dictionnaire explicatif et combinatoire du français contemporain et à la base de données textuelles TEXTUM, qui contient plus de 300 millions de mots.

Autre fleuron qui s’ajoute au curriculum d’André Clas : la participation active à la confection d’un premier dictionnaire bilingue canadien. Une petite armada de linguistes, de traducteurs et de lexicographes des universités de Montréal, d’Ottawa et Laval y travaille depuis plus de 10 ans. Il s’agit là d’une initiative essentielle puisque le Canada était l’un des rares pays occidentaux à ne pas posséder un dictionnaire intégrant tous ses usages linguistiques.

Avec un tel parcours professionnel, pas étonnant qu’André Clas se soit vu décerner plusieurs distinctions : membre d’honneur de la Société des traducteurs du Québec (devenue l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec), Chevalier des Palmes Académiques du Ministère de l’enseignement français et membre de la Société royale du Canada, pour n’en citer que quelques-unes. Mais pour plusieurs, le dynamique professeur demeurera toujours celui à qui l’on attribue la paternité de l’un des mots les plus fréquemment utilisés de nos jours : courriel. Pérennité assurée!

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