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Embauche en sociologie : La préférence accordée aux candidats formés au Canada

Des conférenciers au Congrès rejettent le scepticisme de leur auditoire, affirmant qu’ils privilégient les titulaires de doctorat canadiens.

par TARA SIEBARTH | 27 JUIN 12

Les comités d’embauche des départements de sociologie de certaines universités polyvalentes du Canada accordent la priorité aux candidats canadiens, affirment les participants à une table ronde organisée par l’Association canadienne de sociologie lors de l’édition 2012 du Congrès des sciences humaines.

« Lorsque je siège à un comité d’embauche, nous évaluons d’abord les candidatures canadiennes. Si nous n’arrivons absolument pas à trouver quelqu’un de suffisamment qualifié pour le poste, nous passons alors à la pile de candidatures américaines », explique Karen Stanbridge, professeure agrégée de sociologie à l’Université Memorial. Les autres participants à la table ronde, James Frideres de l’Université de Calgary et Lori Wilkinson de l’Université du Manitoba, abondent dans le même sens.

« Il faut une très bonne raison pour ne pas sélectionner un candidat canadien », affirme Mme Wilkinson, professeure agrégée de sociologie.

Le trio s’adressait à des étudiants aux cycles supérieurs dans le cadre d’un atelier qui portait sur la façon de postuler un emploi universitaire. Des conseils ont été prodigués sur une foule de sujets, du code vestimentaire lors de l’entrevue sur le campus au nombre de diapos à inclure dans la présentation au comité d’embauche. C’est cependant la discussion sur la provenance des candidats choisis qui a suscité le plus vif débat.

De nombreux participants ont été pour le moins surprises d’apprendre que les candidats canadiens ont une longueur d’avance sur leurs homologues formés aux États-Unis dans la course aux postes de professeur. Les questions ont fusé de toutes parts, les membres de l’auditoire cherchant à savoir s’il était préférable pour un Canadien de faire un doctorat aux États-Unis puis de chercher un poste au Canada, ou si les titulaires d’un doctorat décerné par un établissement canadien avaient de réelles chances d’être embauchés dans leur propre pays.

« Bien entendu, chaque département [et établissement] est différent. Selon mon expérience, la préférence est cependant accordée aux titulaires de doctorat formés au Canada lors du processus d’embauche », précise M. Frideres, également professeur de sociologie.

Ces affirmations contrastent fortement avec les commentaires qui ont circulé récemment dans le milieu universitaire au sujet de l’embauche dans certaines disciplines, entre autres dans un article paru dans le magazine Affaires universitaires qui laisse entendre que les étudiants canadiens en philosophie auraient intérêt à obtenir leur doctorat aux États-Unis. Selon cet article paru en 2009 et signé par deux professeurs de philosophie (Wayne Fenske et Leo Groarke), les quatre principaux départements de philosophie anglophones au Canada – ceux de la UBC, de Toronto, de Queen’s et de McGill – embauchent une proportion beaucoup plus élevée de candidats qui ont obtenu leur doctorat aux États-Unis ou à l’étranger. En effet, 80 pour cent des professeurs de philosophie occupant un poste permanent ou menant à la permanence dans ces départements n’ont pas obtenu leur grade au Canada. L’article en a poussé certains à étendre le débat au-delà des départements de philosophie en s’appuyant sur des statistiques sur plusieurs décennies.

Les participants à la table ronde ont rejeté du revers de la main de scepticisme des membres de l’auditoire et se sont montrés catégoriques : ils évaluent exclusivement les candidatures canadiennes, à moins qu’aucune ne remplisse les exigences du poste.

L’édition 2012 du Congrès des sciences humaines a eu lieu du 26 mai au 2 juin à l’Université de Waterloo et à l’Université Wilfrid Laurier. Plus de 7 400 chercheurs et étudiants y ont pris part.

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