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La UBC s’attaque aux différences entre les sexes à la faculté des sciences

par CYNTHIA DUSSEAULT | 10 SEP 07

Un rapport de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) révèle que les professeures de la faculté des sciences n’obtiennent pas la titularisation aussi rapidement que leurs collègues masculins et formule certaines recommandations pour corriger la situation.

Selon An Assessment of the Working Climate for Science Faculty at UBC, publié en mai 2007, un écart entre les sexes est observable pour tous les postes au sein de la faculté des sciences, mais cet écart se creuse considérablement avec l’ascension dans les rangs. Contrairement aux salaires, qui sont régis par des lignes directrices claires et où on observe peu de disparités, la titularisation est une zone floue en raison d’un manque « de politiques et de procédures transparentes et équitables ». D’après l’enquête, cela vaut également pour les bourses et les subventions visant le maintien en poste.

La faculté des sciences a déjà fait un pas pour corriger la situation en nommant Anne Condon au nouveau poste de vice-doyenne aux relations avec les professeurs et aux initiatives stratégiques. Professeure d’informatique à la UBC, Mme Condon faisait partie du comité consultatif à l’origine des recommandations formulées dans le rapport. En fonction depuis le 1er juillet, elle envisage d’utiliser la page Web de la faculté des sciences pour communiquer une vision et des buts ainsi que pour rendre compte des progrès vers l’équité.

Le rapport, écrit par Rachel Kuske, professeure et maintenant directrice du département de mathématiques à la UBC, présente les résultats d’une enquête approfondie reposant sur un sondage mené auprès de professeurs et de chefs de département, sur des données administratives quantitatives et sur des groupes de discussion. On peut y lire que «13 ans après leur entrée en fonction, 46 pour cent des hommes ont atteint le rang de professeur titulaire, contrairement à seulement 14 pour cent des femmes ». Plusieurs facteurs expliqueraient cette situation. Mme Condon explique que l’étude ne comparait pas le nombre d’années de travail des professeurs et des professeures depuis leur embauche, mais seulement le nombre d’années nécessaires pour obtenir une promotion. « Voilà un aspect important à considérer », affirme-t-elle.

La différence entre le temps que mettent les hommes et les femmes pour obtenir la titularisation s’explique en partie par le fait que les femmes sont plus nombreuses à prendre un congé parental que les hommes. Par exemple, les femmes ont plus de difficultés à concilier les responsabilités professionnelles et familiales et sont plus susceptibles de mettre temporairement leur carrière de côté pour des raisons familiales.

En outre, leur charge de travail administratif tend à excéder celle de leurs collègues masculins. Selon Mme Condon, les femmes sont souvent recrutées pour siéger à des comités afin d’assurer une représentation diversifiée ou encore sollicitées pour servir de mentor auprès d’étudiants ou de jeunes professeurs. Le rapport révèle en outre qu’elles « consacrent moins de temps que les hommes à des comités qui contribuent à leur avancement professionnel » et reçoivent moins de bourses de recherche.

Les participantes au sondage ont également déploré le manque de soutien offert par leur département ainsi que des problèmes liés au fait que leurs spécialisations ne correspondent pas à celles des personnes haut placées de leur département. Elles ont dit percevoir des inégalités liées au sexe dans les politiques d’embauche, les programmes de mentorat et les processus d’examen de leur département, ce qui laisse croire que le travail des femmes n’est pas aussi valorisé que celui de leurs collègues masculins.

La question des inégalités entre les sexes au sein des facultés n’est certainement pas nouvelle. Au Canada, l’Université de Calgary, l’Université de Victoria, l’Université McGill et l’Université York ont toutes procédé au même genre d’enquête. Une enquête sur le profil des recrues et leur insertion professionnelle, effectuée par la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) en 2006, a également fait ressortir des difficultés liées à la conciliation travail-famille chez les femmes. à l’Université de l’Alberta, une nouvelle initiative de la faculté des sciences, Project Catalyst, vise à accroître la diversité, en particulier « le pourcentage de femmes » professeures de sciences.

L’Association des professeurs de l’Université de Regina a récemment examiné le temps requis pour obtenir la titularisation dans toutes ses facultés. Son comité spécial sur le statut des femmes a découvert que les hommes passent généralement du rang de professeur adjoint à celui de professeur titulaire en six ans, comparativement à 11 ans pour les femmes. Les facteurs contributifs ciblés par l’Association sont similaires à ceux que présente le rapport de la UBC.

Mme Condon se dit toutefois optimiste et croit que son nouveau poste lui permettra d’aider les femmes à atteindre l’équité sur le plan de l’avancement professionnel et de la reconnaissance. « Grâce au soutien de notre doyen, des chefs de département et à la mise sur pied d’un comité consultatif couvrant l’ensemble de l’université, nous sommes assurément sur la bonne voie. »

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