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L’amitié entre Micmacs et Acadiens prend son envol à l’Université de Moncton

Le Festival Wela’lin permet aux deux peuples d’engager un dialogue.

par MAUD CUCCHI | 12 AVRIL 17

En langue micmaque, Wela’lin veut dire « merci », mot qui convient parfaitement au festival inauguré le 21 mars par le Comité de mieux-être universitaire, à l’Université de Moncton. L’idée est simple : rapprocher les cultures acadiennes et micmaques lors d’une journée de partages culturels ponctuée de spectacles, conférences et discussions. En filigrane, une manifestation de reconnaissance envers cette communauté autochtone qui fut historiquement l’alliée des premiers habitants francophones de la Nouvelle-France.

« Acadiens et Autochtones sont deux peuples ayant été malmenés par les gouvernements successifs au fil des époques, analyse Roger LeBlanc, professeur à l’école de kinésiologie et de loisir de l’Université de Moncton. L’objectif de cet événement était surtout d’éveiller une amitié dormante depuis longtemps. »

L’instigateur du Festival Wela’lin s’est toujours questionné sur le fait que les autochtones du Nouveau-Brunswick parlent majoritairement anglais, et pas français. « Il est frappant de constater que l’Université du Nouveau-Brunswick possède un Centre de recherche autochtone [le Centre régional de recherche de l’Atlantique], mais pas l’Université de Moncton, francophone. » Selon lui, cette réalité linguistique découlerait de facteurs historiques et de lois qui auraient empêché Acadiens et Micmacs de renforcer leurs liens.

Photo du Festival Wela’lin. Photo de Roger G. Leblanc.

Ressouder les relations interculturelles

L’événement a offert une mise en perspective chronologique des rapports entre Micmacs et Acadiens lors d’un panel animé par le professeur d’histoire Maurice Basque. « Il nous a rappelé qu’après le Grand Dérangement, en 1755, des familles micmaques ont risqué leur vie pour cacher des Acadiens victimes de la déportation », précise Georges Semedo Cabral, président du Comité de mieux-être étudiant, responsable du Festival Wela’lin.

Le but de cette journée était aussi de sensibiliser l’ensemble des étudiants à l’histoire constitutive de leur communauté d’accueil. Diversifiée, 21 pour cent de la population étudiante de l’Université de Moncton provient de pays étrangers. « Le festival a réussi à rassembler des participants de tous horizons en rappelant que les peuples autochtones ont aussi leur propre culture », résume M. Semedo Cabral.

Dans le respect des traditions micmaques, la programmation a été élaborée avec l’aide de représentants de cette nation. Elle a débuté le matin par un pow-wow offert par les membres de la communauté d’Elsipogtog pour s’achever en soirée sur les notes d’un concert hip-hop du groupe autochtone City Natives, lauréat d’un Indigenous Music Award.

Ce rapprochement culturel organisé sur le campus aura permis de rappeler à la communauté universitaire et acadienne la forte présence du peuple micmac dans son histoire. L’initiative ne manque pas d’ambition. Les organisateurs actuels souhaitent que cette journée devienne un rendez-vous annuel au campus de Moncton. Dans l’espoir que ce renforcement culturel rayonne au-delà du 150ème anniversaire de la Confédération.

COMMENTAIRES
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  1. pierre vagneux / 15 août 2018 à 11:55

    Bravo finalement les deux frères séparés font des Retrouvailles.

    J’espère que la grande période d’ignorance mutuelle ou de distance dans le passé est sur le point d’être révolue. Que se réveillent et se documentent cette fraternité et cette interrelation qui ont marqué l’arrivée et l’installation de ce qui allait faire naître le peuple ‘acadien en « Acadie* alors pays des Penobscot, Abénaki, Malécite et Micmaques.

    J’avais aimé il y a quelques années lire le roman de Melvin Gallant le métis acadien , c’était déjà un cheminement dans ce sens.

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