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Le gouvernement dévoile la liste des titulaires des chaires de recherche Canada 150

Les universités canadiennes accueilleront bientôt 24 chercheurs de partout dans le monde, dont bon nombre d’expatriés heureux de rentrer au pays.

par NATALIE SAMSON | 04 AVRIL 18

Wendy Hui Kyong Chun, experte en théorie des médias, se réjouit de retourner au Canada après avoir passé plus de 25 ans aux États-Unis. Mme Chun, qui a obtenu son baccalauréat à l’Université de Waterloo, a quitté le pays pour faire ses études supérieures à l’Université Princeton en 1992. Depuis, elle travaille dans des universités de l’Ivy League.

Professeure en culture moderne et médias à l’Université Brown, Mme Chun dit avoir aimé son expérience aux États-Unis, mais ajoute qu’il était essentiel pour elle de rentrer au Canada. « J’ai toujours voulu revenir dans un pays qui a un engagement réel envers l’éducation publique, pour enseigner à des étudiants qui me ressemblent. »

Cette année, Mme Chun pourra concrétiser son projet comme titulaire de la nouvelle Chaire de recherche Canada 150 sur les nouveaux médias à l’Université Simon Fraser.

Mme Chun Chun fait partie des 20 titulaires de chaire de recherche Canada 150 annoncés le 29 mars par la ministre fédérale des Sciences Kirsty Duncan. La liste des chercheurs qui occuperont les prestigieux postes comporte donc maintenant 24 noms. (La ministre avait dévoilé l’identité des quatre premiers titulaires à la fin de l’année dernière.)

Les titulaires sont nommés pour un mandat de sept ans non renouvelable et reçoivent des fonds annuels de 350 000 $ ou de 1 000 000 $. Le gouvernement fédéral a investi 117,6 millions de dollars dans le lancement de ce programme. La Fondation canadienne pour l’innovation versera un financement additionnel de 830 000 $, et les trois organismes subventionnaires administreront le programme.

Le Ministre Duncan (centre) à Ottawa, avec 12 de les nouveaux titulaires de chaire de recherche Canada 150.

Les derniers titulaires de chaire nommés sont :

  • Alán Aspuru-Guzik, Chaire de recherche Canada 150 en chimie théorique et quantique à l’Université de Toronto;
  • Yves Vincent Brun, Chaire de recherche Canada 150 en biologie de la cellule bactérienne à l’Université de Montréal;
  • Wendy Hui Kyong Chun, Chaire de recherche Canada 150 sur les nouveaux médias à l’Université Simon Fraser;
  • Kerstin Dautenhahn, Chaire de recherche Canada 150 en robotique intelligente à l’Université de Waterloo;
  • Borries Demeler, Chaire de recherche Canada 150 en biophysique à l’Université de Lethbridge;
  • James S. Famiglietti, Chaire de recherche Canada 150 en hydrologie et télédétection à l’Université de la Saskatchewan;
  • Carolyn Fischer, Chaire de recherche Canada 150 en économie, innovation et politiques en matière de climat à l’Université d’Ottawa;
  • Shari Louise Forbes, Chaire de recherche Canada 150 en thanatologie médicolégale à l’Université du Québec à Trois-Rivières;
  • Shireen Hassim, Chaire de recherche Canada 150 sur les politiques africaines et le genre à l’Université Carleton;
  • Judith Elizabeth Mank, Chaire de recherche Canada 150 en génomique de l’évolution à l’Université de la Colombie-Britannique;
  • Ian Manners, Chaire de recherche Canada 150 en science des matériaux à l’Université de Victoria;
  • Katherine O’Brien, Chaire de recherche Canada 150 en vaccinologie et santé mondiale à l’Université Dalhousie;
  • Josef Martin Penninger, Chaire de recherche Canada 150 en génétique fonctionnelle à l’Université de la Colombie-Britannique;
  • Jonathan Neal Pruitt, Chaire de recherche Canada 150 sur les dystopies biologiques à l’Université McMaster;
  • Azim Shariff, Chaire de recherche Canada 150 en psychologie morale à l’Université de la Colombie-Britannique;
  • Jonathan L. Sievers, Chaire de recherche Canada 150 en cosmologie théorique et observationnelle à l’Université McGill;
  • Anita Tam Layton, Chaire de recherche Canada 150 en mathématiques pour la biologie et la médecine à l’Université de Waterloo;
  • Julienne Christine Stroeve, Chaire de recherche Canada 150 sur le couplage climat-glace de mer à l’Université du Manitoba;
  • Sari Michelle van Anders, Chaire de recherche Canada 150 en neuroendocrinologie sociale, sexualité et genre à l’Université Queen’s;
  • Jennifer M. Welsh, Chaire de recherche Canada 150 en gouvernance et sécurité mondiales à l’Université McGill.

Ils se joignent aux quatre titulaires d’une chaire de recherche annoncés en décembre dernier :

  • Donna Rose Addis, Chaire de recherche Canada 150 en neurosciences cognitives de la mémoire et du vieillissement à l’Université de Toronto;
  • Caroline Colijn, Chaire de recherche Canada 150 en modélisation mathématique de l’évolution des agents pathogènes et santé publique à l’Université Simon Fraser;
  • Miguel Ramalho-Santos, Chaire de recherche Canada 150 en épigénétique du développement à l’Université de Toronto;
  • Margo Seltzer, Chaire de recherche Canada 150 sur les systèmes informatiques à l’Université de la Colombie-Britannique.

Le Programme des chaires de recherche Canada 150 a été conçu pour attirer le talent étranger dans les établissements canadiens. Parmi les lauréats, 14 viennent des États-Unis, cinq du Royaume-Uni, deux d’Afrique du Sud, un de Nouvelle-Zélande, un d’Australie et un d’Autriche. (Vous trouverez des précisions sur chacun des titulaires d’une chaire Canada 150 et sur leur domaine de recherche sur le site Web du programme.)

Dans un communiqué, la ministre Duncan a déclaré que les nouvelles chaires « représentaient un gain intellectuel pour le Canada, un pays réputé pour être ouvert, diversifié et accueillant envers les scientifiques et les chercheurs du monde entier sachant s’illustrer ».

Près de la moitié des titulaires sont des expatriés canadiens comme Mme Chun. « Je suis ravie que le Canada ait mis ce programme sur pied, affirme-t-elle. Je suis partie aux États-Unis à contrecœur parce qu’on m’a dit que pour être professeur au Canada, il fallait d’abord quitter le pays. »

À l’Université Simon Fraser, Mme Chun créera le groupe sur les démocraties numériques, un laboratoire qui associe expertise et recherche en sciences humaines et en sciences des données pour étudier des enjeux de justice sociale. Elle aura entre autres pour objectif de montrer à ses étudiants aux cycles supérieurs et au niveau postdoctoral qu’ils n’ont pas à s’expatrier pour faire des travaux de recherche stimulants. « J’espère vraiment que ces chaires permettront aux étudiants canadiens de rester au Canada », dit-elle.

Le gouvernement a aussi déclaré que l’égalité des sexes serait une priorité dans le Programme des chaires de recherche Canada 150. Plus de 58 pour cent des titulaires nommés sont des femmes. Cet aspect du programme plaît à Mme Chun. « Je crois qu’il est vraiment important d’encourager la présence des femmes dans tous les domaines », dit-elle en soulignant avoir été touchée par le massacre de 14 femmes à l’École polytechnique de Montréal en 1989, car elle étudiait au Canada dans un programme de génie à l’époque.

« La tuerie de Montréal a constitué un tournant dans ma vie. […] J’étais en deuxième année de baccalauréat. J’ai commencé à suivre des cours en sciences humaines parce que je cherchais des réponses que le génie ne pouvait pas m’apporter. » Maintenant, son travail combine recherche et expertise dans les domaines du génie, des sciences humaines et des sciences sociales dans l’espoir de résoudre certains des problèmes les plus urgents du monde.

« Les problèmes actuels comme les fausses nouvelles, les chambres d’écho ou les changements climatiques sont trop imposants pour être résolus par une seule discipline, explique Mme Chun. Nous devons remettre en question les principes fondamentaux de chacun de nos domaines avec la plus grande délicatesse possible pour résoudre ces questions épineuses. »

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  1. Rémy Auclair / 5 avril 2018 à 13:30

    Encore une fois, on semble plus favoriser les établissement du U-15 que les autres universités moins en vues. Et pourtant, il est de plus en plus reconnu que le mode de financement actuel de la recherche visant à accorder des sommes plus substantielles à une petite élite de chercheurs oeuvrant dans des domaines phares au détriment de tous les autres membres de la communauté scientifique n’accroîtrait pas la productivité. Au contraire, les chercheurs les plus subventionnés produisent moins d’articles par dollar reçu.

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