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Le Musée médical Maude Abbott de l’Université McGill s’ouvre au grand public

Récemment rénové, le musée qui réunit des milliers d’échantillons retrace l’histoire de l’enseignement de la médecine depuis le XIXe siècle.

par ANQI SHEN | 18 DÉC 18

Le musée abrite un cœur à trois cavités, soigneusement conservé dans le formol et disposé dans une boîte de verre, dont l’histoire lie deux personnalités marquantes de l’histoire de l’Université McGill. Connu sous le nom de « cœur de Holmes », l’échantillon occupe une place de choix parmi les quelque 2 000 objets réunis dans la collection du Musée médical Maude Abbott, ouvert au grand public depuis l’automne dernier.

Le cœur a été prélevé dans les années 1820 dans le cadre d’une autopsie pratiquée par Andrew Holmes, le premier doyen de la faculté de médecine de l’Université McGill. Des années plus tard, ce même cœur a éveillé l’intérêt scientifique de Maude Abbott, pathologiste et enseignante à l’Université McGill au début des années 1900, l’une des premières à étudier les cardiopathies congénitales.

La Dre Abbott, éponyme du musée de l’Université McGill fraîchement rénové, a été nommée conservatrice de la collection d’échantillons médicaux il y a près de 120 ans. Sous sa tutelle, le musée et ses échantillons sont devenus une partie intégrante du programme de médecine de l’Université McGill. « La visée pédagogique du musée médical s’est transformée au fil du temps, explique Richard Fraser, conservateur de la collection et professeur au département de pathologie. Nous utilisons concrètement les échantillons dans certains cours de médecine, comme l’embryologie, mais désormais, nous nous en servons aussi pour enseigner l’histoire de la médecine. »

Cet échantillon d’un ovaire avec un tératome bénin fait partie de la collection du Musée médical Maude Abbott.

Photos du Musée médical Maude Abbott.

Maude Abbott.

Des étudiants dessinent des échantillons.

La principale salle d’exposition du Musée médical Maud Abbott.

Les nerfs et les muscles du visage - moulage en cire.

Ascaris lumbricoides – parasite intestinal (ver rond).

Rick Fraser, directeur du Musée médical Maude Abbott.

Le grand public et les étudiants ont désormais la possibilité de découvrir les échantillons du musée qui ont fait partie de l’étude de la médecine depuis le XIXe siècle. Toutefois, étant donné la richesse de la collection, le nouvel espace muséal rénové du campus expose moins de dix pour cent des échantillons, précise le Dr Fraser (ainsi, parmi les échantillons entreposés figure le « squelette Paget », un squelette de jeune femme qui remonte à 5 000 ans et qui constitue l’objet le plus ancien de la collection).

Lors des visites, le Dr Fraser attire immanquablement l’attention du grand public sur les échantillons illustrant les maladies cardiaques et les AVC. « Ces maladies sont courantes. La plupart des gens en ont entendu parler et connaissent quelqu’un qui en a souffert. Ces échantillons suscitent donc beaucoup d’intérêt », indique-t-il.

Grâce à la collection, les étudiants ont également le loisir d’aborder la médecine et les patients dans une perspective plus humaniste. En effet, l’exposition Immortalizing the Mortal, qu’organisent depuis trois ans la McGill Medical Students’ Society Humanities and Arts in Medicine (société des sciences humaines et des arts en médecine des étudiants en médecine de l’Université McGill) et le Dr Fraser, présente des œuvres visuelles et poétiques d’étudiants consacrées à l’un des objets du musée.

« Il s’agit d’aller au-delà des caractéristiques médicales de l’échantillon et d’envisager la personne dans son intégralité, précise Leila Farahdel, étudiante en médecine à l’Université McGill, qui participe à l’exposition depuis sa création. Nous ne savons rien de la personne, de la manière dont elle a vécu sa maladie, des sentiments qu’elle éprouvait au moment de son décès. » Maintenant en troisième année, elle juge l’exercice d’autant plus important qu’elle s’apprête à entamer sa carrière médicale. « Parfois, on se préoccupe tellement de la maladie qu’on en oublie la personne », conclut-elle.

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