Le dévoilement officiel, à l’Université de Moncton, d’un tableau du XVIIe siècle nouvellement restauré est venu clore un chapitre de la fascinante histoire de cette œuvre, une histoire « digne d’un véritable roman ou encore d’un grand film d’intrigues », a révélé le recteur de l’Université, Yvon Fontaine.
L’œuvre imposante, intitulée Présentation de Jésus au temple, avait été offerte en 1969 au Musée acadien de l’Université de Moncton par une église de Grande-Digue, Nouveau-Brunswick. Comme le tableau n’était pas signé, les conservateurs se sont dit qu’il s’agissait sûrement d’une copie d’un ancien tableau.
C’est tout ce qu’on savait de cette histoire, jusqu’à ce que des travaux de restauration soient entamés en 2006.
Lorsque la toile a été enlevée de son cadre, la signature de Louis Boulogne le jeune, peintre du roi sous le règne de Louis XV, a été mise au jour. Une partie du haut et une partie du bas de la toile avaient été repliées en arrière d’un nouveau faux cadre qui recouvrait la signature de l’artiste. De plus, la date 1688 a été découverte sous une couche de peinture qui la masquait.
D’après les recherches, l’œuvre faisait partie de l’envoi en provenance de la France, en 1820, de 60 toiles sauvées de la Révolution française.
Évidemment, beaucoup de démarches et de la recherche ont été effectuées pour confirmer l’authenticité du tableau, sa provenance et les circonstances entourant son arrivée à Grande-Digue. Tout au long du processus, de nombreux spécialistes ont été consultés, dont des conservateurs du Musée du Louvre et du Musée de Versailles.
Bernard LeBlanc, conservateur au Musée acadien, a coordonné les recherches sur ce tableau, qui sera exposé en permanence au Musée.