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Le scientifique de l’année s’en va à l’Université Laval

Gary Kobinger, connu pour ses travaux de recherche sur le virus Ebola, quitte le Laboratoire national de microbiologie à Winnipeg

par JEAN-FRANÇOIS VENNE | 07 MAR 16
 Dr. Kobinger rejoint l'Université Laval en juillet. Photo: Université du Manitoba.
Gary Kobinger revient à l’Université Laval en juillet prochain. Photo: Université du Manitoba.

Gary Kobinger, qui s’est fait connaître par ses travaux sur le traitement du virus Ebola, poursuivra sa carrière au Centre de recherche en infectiologie (CRI) de l’Université Laval, à Québec. « C’est difficile de quitter le Laboratoire national de microbiologie de l’Agence de santé publique du Canada, admet le microbiologiste. Pendant 11 ans, j’y ai réalisé un de mes rêves, soit travailler dans un laboratoire de classe P4, autorisé à manipuler les micro-organismes les plus pathogènes. »

Lors de son séjour à Winnipeg, il a grandement contribué au développement du traitement expérimental ZMapp contre le virus Ebola et a conçu le premier vaccin efficace contre cette maladie, au moment où l’Afrique de l’Ouest connaissait une grave épidémie. Les laboratoires mobiles créés par son équipe ont fortement simplifié et accéléré l’administration des tests diagnostiques, un outil crucial dans la lutte contre le virus Ebola.

Ces réussites lui ont valu l’honneur d’être élu scientifique de l’année de Radio-Canada. « On ne fait pas de la science pour gagner des prix, mais je suis touché par le fait qu’il est remis par un média, dit-il. Pour moi, cela signifie que nos travaux ont réussi à avoir un écho dans le public. Nous travaillons avec des fonds publics, et les citoyens doivent savoir ce que nous faisons et comprendre l’impact de nos travaux. »

Des ambitions pour le CRI

« Si j’avais les ailes d’un ange, je partirais pour Québec », chante Robert Charlebois. Pour M. Kobinger, il était temps de réaliser un autre de ses rêves, celui de retourner vivre à Québec. « Pour moi la ville de Québec, où j’ai grandi, est la plus belle au monde, lance le chercheur. Je veux redonner à la communauté qui m’a supporté dans ma jeunesse. »

Le mandat de M. Kobinger à l’Agence de santé publique du Canada n’était pas de se concentrer sur les essais cliniques, mais plutôt sur des questions de santé publique. Il en sera tout autrement à l’Université Laval. Son objectif au CRI sera notamment d’élaborer une structure pouvant répondre encore plus rapidement aux pathogènes émergents et ré-émergents.

Selon lui, il importe de réduire le temps de réaction menant de la détection aux essais cliniques de phase un des vaccins et traitements. Il souhaite aussi constituer une biobanque au CRI, où les pathogènes et les lots de vaccins seront conservés dans des conditions assurant le maintien d’une qualité suffisante pour être qu’ils soient utilisés dans des essais cliniques.

Il est d’ailleurs fier de rappeler que le CRI participe à la première étude clinique réalisée sur des humains d’un vaccin contre le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS). Le CRI attend aussi l’approbation de Santé Canada pour démarrer l’étude clinique d’un vaccin contre le virus Zika.

Chose certaine, du côté de l’Université Laval, on se réjouit de l’arrivée de M. Kobinger en juillet prochain. « Il a fait ses preuves autant du côté de la recherche que de l’administration, ce qui est essentiel pour un directeur de centre de recherche, souligne Edwin Bourget, vice-recteur à la recherche et à la création. De plus, son arrivée apportera une grande expertise dans l’élaboration de plateformes pour la création de vaccins. »

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