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L’éducation postsecondaire vue par Sophie D’Amours

La rectrice de l’Université Laval expose les priorités qui meubleront son mandat de présidente du conseil d’administration d’Universités Canada.

par PASCALE CASTONGUAY | 07 NOV 19

La rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours, a profité de son discours inaugural à titre de nouvelle présidente du conseil d’administration d’Universités Canada pour évoquer les défis qui attendent le milieu de l’éducation postsecondaire au cours des prochaines années ainsi que les liens qui unissent les universités canadiennes. Cette allocution prononcée devant les membres de l’Association a eu lieu le 30 octobre dernier.

Mme D’Amours identifie « la question de la réconciliation et de l’inclusivité au sens large » ainsi que l’internationalisation des universités comme étant prioritaires au cours des prochaines années. En ce qui concerne l’inclusivité et la réconciliation, la rectrice soutient que c’est un « enjeu important » et qu’il y a « du travail de fond » qui se fait en ce moment.

Celle-ci reconnaît que « cela est difficile » en raison du « manque de ressources dans nos universités pour offrir pleinement l’ensemble des services qui serait requis pour faciliter l’inclusion puis l’adaptation de nos services et de nos programmes ». À son avis, le partage des meilleures pratiques entre les universités est l’un des moyens qui permettent aux chefs d’établissement d’être mieux outillés et de faire preuve de plus d’efficacité dans l’utilisation de leurs ressources sur ce plan. « Des fois, on dit qu’on voudrait que ça aille plus vite, mais de faire le travail de façon rigoureuse va nous aider à avoir un plus haut taux de succès avec nos démarches », estime-t-elle.

Photo par Mike Pinder.

Prêchant par l’exemple en matière de diversité, Mme D’Amours a livré son discours en alternant entre le français et l’anglais. « Pour moi, c’est important de m’exprimer en français avec mes collègues, puis en anglais. » Quoique « ça demande une connaissance et une compréhension de la langue, il y a l’effet culturel qui vient avec l’expression en français et qui apporte de la richesse à la discussion », explique-t-elle.

Quant à l’internationalisation, non seulement elle « fait maintenant partie de la réalité », pour Mme D’Amours, « l’expérience internationale est fondamentale ». En plus d’ouvrir les horizons des étudiants qui vivent une expérience internationale pendant leurs études, elle cite le développement de la résilience et l’appréciation de la diversité comme étant des avantages associés à ces séjours à l’étranger. « C’est important pour les jeunes et moins jeunes étudiants des universités canadiennes d’avoir la chance de vivre une expérience internationale. Si on veut qu’ils soient les leaders de demain, ils doivent être conscients des enjeux globaux », affirme-t-elle.

Dans son discours, elle a également mentionné la capacité des universités à préparer les étudiants pour des carrières qui, dans certains cas, n’existent pas encore. « On l’a fait dans le passé et on va continuer de le faire parce que les métiers se développent puis changent aussi beaucoup. » Elle fait notamment référence aux métiers qui sont appelés à s’enrichir et qui s’appuieront « sur l’intelligence non artificielle des humains pour résoudre des problèmes plus complexes. Il y a des compétences qui vont être assez importantes dans le futur, donc on mise sur ces compétences, puis on enrichit nos programmes le plus possible avec des nouvelles formes pédagogiques. » Elle termine en soulignant l’importance de discuter avec les étudiants de leurs aspirations.  « L’idéal étudiant finit toujours par tracer les grands changements futurs dans nos sociétés, alors quand on arrive à bien le saisir et à l’intégrer dans la discussion pédagogique, on prépare nos étudiants à la lourde responsabilité qu’ils vont avoir dans le futur. »

Celle qui considère l’éducation comme un levier puissant voit ce nouveau rôle de présidente du conseil d’administration comme le reflet de sa grande motivation, c’est-à-dire « de faire en sorte que tous ceux qui veulent étudier et qui ont du talent pour le faire puissent le faire et qu’ils puissent accéder à la meilleure éducation qu’on puisse leur offrir parce que ça change le monde ».

D’ailleurs, au cours de son mandat de deux ans, elle tient à contribuer à ce qu’elle qualifie elle-même de « supra objectif », plus précisément que soit reconnus « à l’échelle internationale le leadership des universités canadiennes, leur talent et leur caractère particulier ». Aux yeux de Mme D’Amours, qui ne cache pas que sa formation universitaire a contribué à définir qui elle est aujourd’hui, les universités canadiennes sont « parmi les meilleures au monde, sinon les meilleures ». Selon la rectrice, « on peut être fier de ce caractère particulier » qui s’exprime par le fait que les communautés universitaires canadiennes « n’ont pas peur de faire le kilomètre extra qu’il faut faire pour rendre la connaissance disponible ».

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  1. Éric E. van Blaeren / 7 novembre 2019 à 15:04

    Que les universités canadiennes soient parmi les meilleurs au monde…Bien sûr. Mais dire qu’elles sont les meilleures vient d’un chauvinisme certain. Pour pouvoir affirmer cela, il faudrait comparer toutes les universités dans le monde entier (Sur tous les continents). La comparaison devraient contenir non seulement des critères objectifs mais des critères tenant comptes des questions de goût. ce qui est impossible. En fait, les « meilleures universités au monde » n’existent pas. Hélas, nos politiciens utilisent souvent ce genre d’affirmations.