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Les chercheurs brésiliens sont ouverts à une collaboration accrue avec le Canada

Ce printemps, une trentaine de recteurs canadiens se rendront au Brésil afin de resserrer les liens avec ce pays.

par LÉO CHARBONNEAU | 02 AVRIL 12

Une nouvelle étude révèle le fort enthousiasme du milieu brésilien de la recherche pour la collaboration avec le Canada. L’importante délégation de recteurs canadiens qui se rendra au Brésil ce printemps pour discuter des possibilités de collaboration avec cette économie dynamique arrive donc à point nommé, souligne la principale auteure de l’étude, Halla Thorsteinsdóttir.

Du 25 avril au 2 mai, une trentaine de recteurs tâcheront de renforcer l’image de marque des universités canadiennes au Brésil de même que les liens sur les plans de l’enseignement et de la recherche. Le gouverneur général du Canada (et ancien recteur), David Johnston, sera à la tête de la mission organisée par l’Association des universités et collèges du Canada (AUCC).

L’étude de Mme Thorsteinsdóttir, professeure adjointe à l’École de santé publique Dalla Lana de l’Université de Toronto, porte précisément sur la collaboration Canada-Brésil en biotechnologie de la santé, entre autres parce qu’il s’agit d’un secteur classé prioritaire par les deux pays. Le projet de recherche de Mme Thorsteinsdóttir s’inscrit dans une plus large étude consacrée à la collaboration du Canada avec les pays émergents.

En matière de copublications, le Brésil est un partenaire « moyennement important » pour le Canada puisqu’il figure au 17e rang en ce qui a trait au nombre d’articles corédigés pendant la période couverte par l’étude (de 1994 à 2009). Le Canada est pour sa part le cinquième partenaire en importance du Brésil pour les articles corédigés.

L’importance accordée au Canada par les partenaires du Brésil est ressortie des entrevues réalisées par Mme Thorsteinsdóttir auprès de spécialistes brésiliens. « J’ai été frappée par l’enthousiasme qu’engendre la collaboration avec le Canada. De plus, les Brésiliens affirment pouvoir contribuer largement aux collaborations et être sur un pied d’égalité avec leurs homologues canadiens. »

Marco Prado sent lui aussi « la grande volonté du Brésil à collaborer avec le Canada ». Originaire du Brésil, M. Prado est chercheur à l’Institut de recherche Robarts et professeur à l’Université Western. Il est retourné dans son pays d’origine récemment pour participer à une rencontre entre scientifiques canadiens et brésiliens organisée par le Réseau de centres d’excellence PrioNet Canada.

Le Brésil, explique-t-il, vit un essor important et deviendra sous peu la cinquième économie mondiale. Le pays a investi massivement dans la science au cours des dernières années, créant notamment le programme Sciences sans frontières annoncé l’an dernier, qui permettra à 75 000 étudiants aux premier, deuxième et troisième cycles de même qu’au niveau postdoctoral d’obtenir une bourse en vue d’effectuer un stage de recherche à l’étranger. À cela s’ajoutent les 25 000 bourses financées par le secteur privé.

L’AUCC a annoncé à la fin de mars que le Canada s’attendait à accueillir environ 12 000 de ces étudiants brésiliens d’ici 2016, grâce à un programme lancé par le Bureau canadien de l’éducation internationale, auquel collabore l’AUCC, ainsi qu’à d’autres ententes établies entre les universités canadiennes et le gouvernement brésilien.

Selon Gail Bowkett, directrice adjointe des Relations internationales à l’AUCC, les membres d’un comité consultatif de l’Association étaient tous d’avis que le Brésil devait constituer la prochaine priorité de l’AUCC à la suite de sa mission en Inde en novembre 2010. « Je crois que nous devons nous montrer stratégiques. Les chiffres sur l’augmentation du nombre de publications ne mentent pas. Le Brésil est sans aucun doute le pays à cibler. »

Les recteurs participant à la mission assisteront à la séance d’ouverture de la Conférence des Amériques sur l’éducation internationale à Rio de Janeiro avant de participer à une table ronde avec leurs homologues brésiliens. La délégation de l’AUCC prendra également part à un forum canado-brésilien sur l’innovation et se rendra dans la ville de Campinas, dans l’État de São Paulo, pour visiter la grande université de recherche UNICAMP (Universidade Estadual de Campinas).

La mission au Brésil « vise d’abord et avant tout à situer avantageusement nos établissements et nos activités de recherche, et à faire ressortir leurs points communs avec ceux du Brésil, explique Mme Bowkett. Nous souhaitons revenir au Canada avec des partenariats concrets et des ententes, et nous voulons cultiver des occasions qui permettront à ces partenariats de se développer. »

Ce sont de bonnes nouvelles, parce que « la visite d’une délégation ne suffit pas. Celle-ci doit être suivie de mesures qui permettront réellement aux gens d’établir des liens et de collaborer », ajoute Mme Thorsteinsdóttir. Toutefois, le financement demeure le principal défi à relever, en particulier le manque de subventions conjointes en appui à la collaboration.

M. Prado partage cet avis et aimerait voir les organismes subventionnaires des deux pays collaborer plus étroitement. Il fait remarquer que les Instituts de recherche en santé du Canada ont conclu des accords de subventions conjointes avec d’autres pays, comme les États-Unis, le Royaume-Uni et la Chine, mais les mécanismes de financement canado-brésiliens se font « plutôt rares ». Le Brésil s’est montré prêt à prendre des engagements, mais du côté du Canada, on peut presque dire que c’est « trop peu, trop tard », se désole M. Prado.

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