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Les frais de scolarité à la hausse

Les universités de certaines provinces souhaitent augmenter les frais, sans toutefois les appeler frais de scolarité.

par DANIEL DROLET | 08 MAR 10

Les étudiants devraient s’attendre à la hausse possible des frais de scolarité et des frais connexes, à l’heure où les universités tentent par tous les moyens de trouver de l’argent. Qu’on parle de « modificateur de marché » (market modifiers) en Alberta, ou de frais de service obligatoires, les augmentations des frais de toutes sortes agacent les groupes étudiants, et dans certains cas, les gouvernements provinciaux.

Certaines universités de l’Alberta mènent la charge en proposant de substantielles augmentations des frais de scolarité pour les programmes professionnels ou dans certaines spécialités. Elles parlent même de frais de service obligatoires. Parallèlement, au Québec, l’Université McGill a annoncé une augmentation phénoménale des frais de scolarité pour son programme de MBA, et l’Université de Montréal (U de M) a reçu un avis de la ministre de l’Éducation pour avoir tenté de soutirer davantage d’argent aux étudiants du programme de dentisterie.

Doug Horner, ministre albertain de l’Enseignement supérieur et de la Technologie, a affirmé en entrevue que la province avait gelé les frais de scolarité en 2004. Ce n’est que récemment qu’on a permis les hausses, a-t-il expliqué, et elles ne doivent pas dépasser celles de l’indice des prix à la consommation. Cette année, l’augmentation a été fixée à 1,5 pour cent.

Toutefois, a poursuivi M. Horner, il semble que les frais dans certains programmes aient été maintenus à un taux trop bas comparativement à d’autres provinces. Le gouvernement a donc permis aux universités d’appliquer une augmentation ponctuelle appelée « modificateur de marché ».

L’Université de Calgary, par exemple, s’est adressée au gouvernement provincial pour que soient augmentés les frais des programmes de droit, d’administration, de médecine, de génie et les frais des programmes aux cycles supérieurs. Les frais de scolarité augmenteraient donc de 17 pour cent en droit, 32 pour cent en médecine, 24 pour cent en administration et 27 pour cent en génie. Selon le vice-recteur à l’enseignement de l’établissement, Alan Harrison, ces augmentations porteraient les frais de scolarité dans ces disciplines au niveau des programmes semblables offerts dans d’autres universités canadiennes, et elles permettraient à l’établissement de maintenir la qualité des programmes.

Le ministre étudiera cette possibilité plus tard au cours de l’année. « Il n’est pas question d’approuver des augmentations générales des frais de scolarité simplement pour recueillir des fonds », a souligné M. Horner.

Autre question délicate, l’Université de l’Alberta a proposé d’appliquer des frais de service obligatoires de 570 $ afin de remédier à l’insuffisance de revenus. Chris Skappak, président de l’Alberta Graduate Council, un groupe qui représente les étudiants aux cycles supérieurs de la province, a émis au lendemain du dépôt du budget provincial du 9 février, un communiqué dans lequel il déclarait que les 570 $ seraient utilisés pour les espaces communs, la sécurité et la durabilité, et que ce montant représente « une hausse de 10 pour cent de ce qu’il en coûte déjà pour fréquenter l’université; ce qui est bien supérieur à la hausse de 1,5 pour cent autorisée par la province ».

Au Québec, la ministre de l’Éducation s’est dite contrariée par le projet de McGill et de l’U de M de hausser certains frais, rapportent les médias.

La Faculté de gestion Desautels de McGill a annoncé en septembre dernier qu’elle prévoyait adopter un modèle autofinancé dans le cadre de son programme de MBA. À compter de l’automne prochain, les frais de scolarité passeront de 1 672 $ (pour les résidents du Québec) ou 4 675 $ (pour les Canadiens hors Québec) à 29 500 $ pour tous.

« Desautels pourra renoncer au financement du gouvernement du Québec pour ces étudiants et couvrir les coûts de tous les éléments du programme, y compris l’enseignement, les services aux étudiants, l’administration du programme et les installations », a déclaré un porte-parole de McGill.

La ministre de l’Éducation du Québec, Michelle Courchesne, a envoyé un avis à l’U de M l’automne dernier lorsque l’établissement a tenté de soutirer des sommes supplémentaires aux étudiants en dentisterie pour couvrir des frais connexes. Toutefois, à la fin de février, un groupe composé de 16 personnalités québécoises (y compris deux anciens ministres des finances libéraux du Québec, deux anciens recteurs et l’ancien chef du Parti québécois, Lucien Bouchard) ont demandé que soient haussés les frais de scolarité au Québec afin d’être portés au niveau national, ainsi que les frais différentiels de certains programmes professionnels.

Le manque de fonds est généralement la raison invoquée pour justifier une augmentation des frais. À l’Université du Manitoba, où les frais de scolarité ont connu une hausse l’automne dernier, le recteur David Barnard a déclaré en octobre que l’établissement aurait besoin de 36,4 millions de dollars supplémentaires pour maintenir les programmes actuels au cours de la prochaine année.

Toutefois, les groupes étudiants envisagent toute hausse des frais de scolarité avec consternation. « Les frais obligatoires, quel que soit leur nom, contribuent à faire augmentent le coût de l’éducation, affirme Duncan Wojtaszek, directeur général du Council of Alberta University Students, une organisation qui représente les étudiants au premier cycle de trois universités albertaines, et l’augmentation des coûts représente un réel obstacle à l’éducation, en Alberta comme partout au pays. »

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