Selon un récent rapport de l’Association des universités et collèges du Canada (AUCC), si on considère la charge qu’elles assument par rapport à l’ensemble de la recherche effectuée au Canada, les universités canadiennes seraient des « poids lourds » en matière de recherche et développement (R-D).
En plein essor : Édition 2008 du rapport sur la recherche universitaire et la mobilisation du savoir révèle en effet que les universités canadiennes ont effectué environ 36 pour cent de l’ensemble de la R-D au pays l’an dernier, soit pour une valeur de 10,4 milliards de dollars sur les 29 milliards qui y sont consacrés. C’est bien supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE, selon laquelle la recherche universitaire représente en moyenne 17 pour cent de l’ensemble de la recherche nationale.
Au cours de la dernière décennie, en raison de l’amélioration de la situation financière du pays et de conditions économiques favorables, des investissements considérables du gouvernement fédéral en recherche ont permis la mise sur pied de nouvelles initiatives de financement.
Il n’y a toutefois pas lieu de se reposer sur ses lauriers, affirme Tom Traves, président du conseil d’administration de l’AUCC et recteur de l’Université Dalhousie. « Le reste du monde n’est pas inactif; la course mondiale aux talents s’intensifie. »
Le rendement d’un pays en matière de recherche se mesure par le ratio DIRD‑PIB. Au Canada, les dépenses totales au titre de la R-D (DIRD) équivalaient à environ 1,9 pour cent du produit intérieur brut (PIB) en 2007; une légère baisse par rapport à 2,1 pour cent en 2001. Ces chiffres placent le Canada au 12e rang des pays de l’OCDE et le situent bien en deçà de la moyenne de ces pays, qui est de 2,25 pour cent.
L’Union européenne s’est en outre fixé comme objectif de voir ses dépenses en R-D atteindre trois pour cent du PIB d’ici 2010. Pour l’égaler, le Canada devrait plus que doubler ses investissements en R-D, soit les porter à 70 milliards de dollars par année, indique le rapport En plein essor.
Dans la conjoncture économique, marquée par un resserrement des finances, cette perspective est peu probable. Quoi qu’il en soit, la présidente-directrice générale de l’AUCC, Claire Morris, soutient que, si le Canada veut assurer sa prospérité à long terme, il doit demeurer chef de file en matière de R-D.
« Il est essentiel d’assurer un soutien continu à la R-D, universitaire ou non, pour maintenir la vigueur de l’économie canadienne, poursuit Mme Morris. Comme le souligne En plein essor, la recherche universitaire favorise une économie novatrice et permet de former une main-d’œuvre hautement qualifiée, deux atouts indéniables pour un pays. »
Comme la première édition publiée en 2005, cette deuxième édition d’En plein essor vise à informer le gouvernement et la population des bienfaits que procure la recherche universitaire.
L’édition 2008 d’En plein essor traite particulièrement de l’importance des partenariats entre les universités et le secteur privé, les gouvernements, les collectivités et les collaborateurs étrangers.