Les visiteurs du pavillon de biologie de l’Université du Manitoba hésiteront peut-être à pénétrer dans la « chambre froide ». La petite pièce en acier inoxydable aux murs couverts d’étagères permet aux chercheurs de préparer des échantillons à température froide constante. Les visiteurs voudront sans doute enfiler un parka par-dessus leur sarrau de laboratoire avant d’y entrer!
Cette nouvelle chambre froide n’est qu’un des faits saillants des Journées portes ouvertes dans les universités, qui se déroulent d’un bout à l’autre du pays du 4 au 13 novembre. Les établissements participants organiseront des visites et inaugureront les nouvelles installations construites grâce aux fonds du Programme d’infrastructure du savoir du gouvernement fédéral.
« Nous nous réjouissons à l’idée de souligner l’apport du Programme d’infrastructure du savoir, explique Paul Davidson, président-directeur général de l’Association des universités et collèges du Canada. Une cinquantaine d’universités ouvriront leurs portes pour montrer les résultats des investissements publics des deux dernières années. »
L’événement sera également l’occasion de recruter de nouveaux étudiants, de remercier les donateurs privés et d’inviter les députés fédéraux et provinciaux à constater les résultats : les 194 projets financés dans 86 universités par le Programme d’infrastructure du savoir sont pratiquement achevés.
Annoncé au début de 2009, le Programme d’infrastructure du savoir avait pour objectif de créer des emplois en période de ralentissement économique, de mettre à niveau les installations universitaires et d’aider les établissements à rattraper un important retard relativement à l’entretien différé. Les universités et les collèges ont dû soumettre rapidement des plans de projets prêts pour la mise en chantier qui favoriseraient la relance de l’économie.
Le Programme a permis de financer une grande variété de projets, dont celui du Centre pour le développement durable de l’énergie et de l’environnement de l’Université du Cap-Breton, où des chercheurs étudient la production d’énergie propre à partir du charbon. Le Programme a également financé des projets de modernisation et de réparation de l’infrastructure existante. Le 12 novembre, l’Université Laval présentera 17 projets, dont la mise à niveau de son système vieillissant d’approvisionnement en eau.
Au total, Industrie Canada a approuvé des investissements s’élevant à 1,28 milliard de dollars dans les universités canadiennes dans le cadre du Programme d’infrastructure du savoir. Le ministère voulait inciter les universités à trouver des fonds de contrepartie auprès de leur province et de donateurs privés; elles ont recueilli deux fois et demie l’investissement initial du gouvernement fédéral.
À titre d’exemple, l’Université du Manitoba a entrepris plusieurs projets qui ont permis d’ajouter 32 millions de dollars du Programme d’infrastructure du savoir aux 57 millions déjà promis par le gouvernement provincial, l’Université et d’anciens étudiants. « La province nous donnait déjà un bon coup de main, mais le Programme d’infrastructure du savoir a permis d’égaler la subvention provinciale », se réjouit David Barnard, recteur de l’établissement.
L’Université du Manitoba procédera à l’inauguration officielle de son nouvel immeuble de biologie le 9 novembre. Les installations ont été aménagées dans un immeuble vieux de 50 ans qui hébergeait auparavant les étudiants en pharmacie. De petites et de grandes améliorations ont été apportées, comme l’aménagement d’espace pour entreposer les moteurs de bateaux dans le sous-sol et de parcs à poissons, ou l’installation de thermostats réglables dans les bureaux des professeurs. De nouvelles salles de classe, des laboratoires d’enseignement, des systèmes audiovisuels à la fine pointe, un laboratoire informatique et des cubicules ont aussi été ajoutés.
En ce qui a trait aux installations de recherche, les six nouveaux laboratoires sont dotés d’équipement de pointe, comme la chambre froide, un microscope électronique à balayage et une aire de culture qui permet aux chercheurs de reproduire un écosystème de milieu humide pour déterminer comment freiner la prolifération des algues.
« Le nouveau laboratoire est une nette amélioration, fait remarquer Olwin Friesen, étudiante en biologie. J’ai désormais accès aux installations nécessaires pour effectuer mes travaux », dit-elle en pointant la nouvelle hotte.