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L’internationalisation contribue à l’économie et au commerce du Canada : le comité consultatif

Dévoilement d’un ambitieux projet de recrutement d’étudiants, de bourses d’études internationales et de marketing.

par PEGGY BERKOWITZ | 16 AOÛT 12

Le Comité consultatif sur la Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale nommé l’automne dernier par le gouvernement fédéral demande une « stratégie à long terme audacieuse » comprenant des objectifs élevés pour accroître le nombre d’étudiants étrangers et de bourses d’études leur étant accordées, ainsi qu’un programme de mobilité internationale pour les étudiants canadiens.

Le rapport du comité formé de six membres dirigé par Amit Chakma de l’Université Western, était attendu avec enthousiasme par le milieu canadien de l’éducation. Rendu public à Halifax le 14 août par le ministre du Commerce international, Ed Fast, le rapport contient 14 recommandations, mises en contexte et justifiées.

Le premier objectif du comité consiste à doubler, au cours des 10 prochaines années, le nombre d’étudiants étrangers qui se situe aujourd’hui à 239 000. Le Canada devrait cibler principalement les étudiants qui souhaitent s’établir au Canada ou encore devenir des dirigeants dans leurs pays d’origine.

Pour attirer de tels étudiants, le Canada doit offrir des bourses d’études concurrentielles. Le rapport propose donc la création de 8 000 bourses d’études pour attirer au Canada les meilleurs étudiants étrangers au premier cycle. Il précise également que, parmi les investissements canadiens substantiels consacrés aux bourses d’études aux cycles supérieures et au niveau postdoctoral, trop peu de soutien est offert aux étudiants étrangers : tout juste 25 pour cent des Bourses d’études supérieures du Canada Vanier, et 31 pour cent des bourses postdoctorales Banting ont été décernées à des étudiants étrangers en 2011-2012.

L’Association des universités et collèges du Canada (AUCC) a bien accueilli le rapport et affirmé que le comité avait proposé des objectifs réalisables. Le président-directeur général de l’AUCC, Paul Davidson, soutient que « le Canada a besoin de ce type d’initiatives et d’investissements audacieux pour réussir dans le marché très concurrentiel de l’éducation internationale ».

Les membres du comité recommandent que les ressources consacrées aux activités de promotion du Canada soient centrées sur les marchés qui présentent le plus grand potentiel de croissance pour le pays : la Chine, l’Inde, le Brésil, la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (comprenant la Turquie), le Vietnam et le Mexique.

Ils recommandent également la mise en place d’un important programme de mobilité internationale pour les étudiants canadiens, auquel pourront participer 50 000 étudiants par année d’ici 2022.

L’internationalisation de l’éducation au Canada devrait devenir un élément stratégique des programmes et des politiques officielles du gouvernement fédéral, poursuit le rapport, qui définit l’internationalisation comme étant « le processus d’intégration d’une dimension internationale aux activités d’enseignement, de recherche et de service à la collectivité des établissements canadiens ».

Pour y parvenir, le rapport recommande au gouvernement fédéral de créer un conseil sur l’éducation internationale et la recherche qui fournira des avis stratégiques aux ministres du Commerce international, des Finances, de la Citoyenneté et de l’Immigration, et de l’Industrie. Il demande que l’image de marque du Canada soit renforcée car les étudiants choisissent le pays avant de choisir l’établissement où ils veulent étudier. Il soutient aussi que tous les partenaires et les intervenants, y compris les gouvernements provinciaux et les établissements d’enseignement, doivent faire de l’internationalisation une priorité et prendre des mesures concertées.

Les avantages d’adopter une telle politique au Canada comprendraient entre autres une population dotée d’une perspective mondiale très utile d’un point de vue stratégique; des réseaux d’anciens qui retournent dans leur pays d’origine et peuvent aider à ouvrir les portes de marchés étrangers; de l’aide pour résoudre les enjeux démographiques et liés au marché du travail.
« Nous, qui formons le Comité consultatif sur la Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale, estimons que l’éducation internationale sous toutes ses formes produit d’énormes effets positifs dans chaque communauté du Canada, qu’elle soit en milieu urbain ou rural, dans l’Est ou dans l’Ouest du pays, francophone ou anglophone », déclare-t-on dans le rapport.

Le comité affirme que de nombreux éléments fondamentaux sont en place. Un grand nombre de provinces et de territoires, ainsi que des associations et des établissements d’enseignement jouent déjà un rôle de chef de file dans le domaine de l’éducation internationale. « C’est maintenant au Canada de jouer » poursuit-il, citant les données de l’OCDE selon lesquelles « la demande mondiale de services d’éducation supérieure devrait passer de près de 3,7 millions d’étudiants (en 2009) à 6,4 millions en 2025 » et souligne qu’il y a « un énorme potentiel de marché auprès des élèves du niveau secondaire ».

Le rapport considère les services d’éducation à l’étranger comme étant un important moteur de l’économie canadienne qui « représentent la 11e catégorie d’exportations en importance du Canada et se classent au premier rang des exportations canadiennes vers la Chine ».

Il insiste sur la nécessité pour le Canada de maintenir la qualité de son système d’éducation à des coûts concurrentiels. Étant donné la responsabilité des provinces en matière d’éducation, le rapport demande au Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) « d’établir des directives claires sur l’assurance de la qualité et un cadre qui permettra de préserver la réputation du Canada en ce qui concerne la qualité des services d’éducation et du soutien qu’il offre aux étudiants internationaux ».

Le rapport recommande aussi une réforme du traitement des demandes de visas accompagnée d’une augmentation des effectifs à Citoyenneté et Immigration Canada et d’une formation accrue du personnel dans les ambassades et les bureaux à l’étranger.

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