Préoccupée aussi par le fait que, selon elle, ses collègues ne sont pas assez impliqués dans la recherche portant sur les changements climatiques.
C’est pourquoi Mme Rousseau, professeure au département de mathématiques et de statistique et membre du Centre de Recherches Mathématiques de l’Université de Montréal, a eu l’idée de lancer le projet Mathématiques de la planète Terre 2013, une initiative conjointe d’instituts mathématiques en Amérique du Nord dont l’objectif est d’organiser des projets et des activités dans plusieurs pays et qui met l’accent sur la recherche mathématique dans les domaines de l’environnement.
Selon Mme Rousseau, qui est aussi viceprésidente de l’International Mathematical Union de 2011 à 2014, « les gens, et les mathématiciens eux-mêmes, ne sont pas conscients du rôle que peuvent jouer les mathématiques ».
Beaucoup de mathématiciens font de la recherche dans leur coin, sans collaborer avec des chercheurs d’autres disciplines, une habitude que Mme Rousseau voudrait changer. Les solutions aux problèmes de grande envergure, comme les changements climatiques ou les pandémies, font nécessairement appel aux mathématiciens,
estime-t-elle. Même la gestion des ressources naturelles pourrait bénéficier de l’aide des spécialistes du calcul. « Il faut créer des liens entre la biologie et les mathématiques. Ce qu’on essaie de faire, c’est d’élargir les problématiques.»
Mathématiques de la planète Terre 2013 prendra la forme d’une série d’événements qui s’adresseront aussi bien aux spécialistes qu’au grand public, pour discuter des
relations entre les événements que nous connaissons et les mathématiques. Le projet a rapidement séduit : il a maintenant plusieurs partenaires en Europe et 13 établissements en Amérique du Nord, dont un au Mexique.
D’autres spécialités « sentent le besoin d’avoir recours aux mathématiques », avancet-elle. Les événements lui donnent raison : de nombreuses associations de plusieurs disciplines, dont entre autres la géologie et la biologie, se sont manifestées.
« Partout dans le monde, les partenaires se rejoignent », dit-elle. Il ne reste plus qu’à calculer comment les activités se dérouleront en 2013.