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McGill demande aux étudiants d’éviter les régions à risque

par BALBIR GILL | 03 NOV 08

L’Université McGill a publié une nouvelle directive sur les voyages afin d’éviter que ses étudiants ne soient exposés au danger, mais celle-ci a été vivement critiquée par certains professeurs et étudiants de l’établissement.

En septembre, les doyens de McGill ont reçu du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI) un communiqué interdisant aux étudiants de voyager dans les secteurs de niveau trois (éviter tout voyage non essentiel) ou quatre (éviter tout voyage). Plusieurs secteurs du Moyen-Orient, de l’Afrique et de l’Asie sont concernés. La directive vise les déplacements des étudiants de McGill dans le cadre de stages ou de projets de recherche.

« La directive a des conséquences dévastatrices sur notre programme », explique Stephen Saideman, professeur de sciences politiques et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la sécurité internationale et les conflits ethniques. Dans le cadre de leurs études, ses étudiants se rendent souvent dans des régions où sévit une guerre civile ou un conflit ethnique. Certains d’entre eux préparent actuellement des voyages au Liban et au Pakistan, deux pays où il est interdit de voyager en vertu de la nouvelle directive.

Un éditorial du journal étudiant, le McGill Tribune, soutenait que la directive pourrait nuire à la réputation de l’établissement dans le cadre de programmes et de projets de recherche internationaux. « Les étudiants ne sont pas davantage en sécurité dans les pays où a été émise une restriction générale des déplacements. Les pays visés par un avertissement de niveau deux peuvent se révéler tout aussi dangereux que ceux qui sont considérés comme “à haut risque”. En fin de compte, le niveau de sécurité varie selon la situation ainsi que la préparation des voyageurs. »

Un énoncé plus nuancé des pratiques est en cours d’élaboration et devrait être publié sous peu, indique Morton Mendelson, doyen associé aux affaires universitaires et étudiantes à McGill, ajoutant que la directive actuelle vise à donner des instructions homogènes aux étudiants de tous les départements et facultés en ce qui a trait aux déplacements. « Diverses pratiques étaient auparavant préconisées au sein de l’Université (relativement aux Conseils aux voyageurs du MAECI). »

M. Mendelson explique que, conformément au code civil du Québec, l’Université pourrait se retrouver en mauvaise position si un étudiant était exposé à un danger au cours d’un voyage, et ce, même si l’étudiant avait signé au préalable un formulaire de renonciation. Au Québec, ce dernier ne protège pas les universités comme il le fait ailleurs au Canada.

Les professeurs préoccupés espèrent que l’énoncé à venir assouplira la restriction actuelle des déplacements. « Il est absolument nécessaire que les étudiants acquièrent, dans le cadre de leur formation professionnelle, une expérience sur le terrain dans des régions susceptibles d’être visées par des avertissements, soutient Rex Brynen, professeur de sciences politiques et directeur du Consortium inter-universitaires pour les études arabes et moyen-orientales. « Empêcher les étudiants en sciences politiques et en développement international de se rendre dans des pays touchés par un conflit équivaut ni plus ni moins à empêcher les étudiants en médecine de travailler avec des malades. »

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