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Nouvelle hausse de l’effectif universitaire au Canada

La récession pousse les étudiants à rester sur les bancs d’école

par LÉO CHARBONNEAU | 22 OCT 09

Le Canada a enregistré la plus importante hausse annuelle de l’effectif universitaire depuis que la double cohorte a submergé le secteur postsecondaire en 2003. Cette année-là, l’élimination de la 13e année en Ontario avait provoqué une augmentation hors du commun du nombre d’étudiants de première année.

D’après les données préliminaires de l’Association des universités et collèges du Canada (AUCC), les effectifs à temps plein au premier cycle ont augmenté de 4,1 pour cent cette année, comparativement à l’an dernier. Aux cycles supérieurs, la hausse s’élève à 7,2 pour cent.

La hausse globale, tous cycles confondus, est de 4,6 pour cent, soit environ 870 000 étudiants à temps plein dans les universités canadiennes : 733 500 au premier cycle et 136 500 aux cycles supérieurs.

« Une telle hausse est prévisible, dans le contexte actuel », estime Herb O’Heron, conseiller principal à la Direction des affaires nationales à l’AUCC. En raison du ralentissement économique, les étudiants repoussent leur entrée sur le marché du travail et investissent dans leur éducation pour se doter des compétences dont ils auront besoin quand le marché reprendra de la vigueur. « Et tout indique, ajoute-t-il, que l’économie aura bel et bien besoin de ces compétences. »

« Les étudiants et leurs parents savent que l’enseignement supérieur donne accès à de meilleures possibilités d’emploi, observe Paul Davidson, président-directeur général de l’AUCC. En fait, au cours des 12 derniers mois, plus de 60 000 nouveaux emplois ont été créés pour les diplômés universitaires, tandis que 390 000 emplois n’exigeant pas de formation universitaire ont disparu. »

Les efforts investis dans le recrutement international contribuent aussi à la hausse. Cet automne, le Canada accueille 7 000 étudiants étrangers à temps plein de plus.

Au Québec, où l’effectif étudiant enregistre une hausse de 3,8 pour cent, la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec est d’avis que plusieurs facteurs expliquent le phénomène : « Par exemple, la conjoncture économique difficile qui a mené à de nombreuses pertes d’emploi, l’implantation de nouveaux programmes ainsi que le recrutement d’étudiants étrangers. »

David Graham, provost et vice-recteur à l’enseignement à l’Université Concordia, s’attendait à une augmentation, mais il reconnaît que les données ont dépassé les prévisions. L’Université s’attendait à recevoir quelque 500 nouveaux étudiants équivalents temps plein (étudiants ETP) mais, en définitive, elle en a accueilli plus du double.

Il ajoute qu’il s’agit d’une bonne nouvelle puisque les universités québécoises sont financées en fonction du nombre pondéré d’étudiants ETP. En contrepartie, « nous sommes très à l’étroit. Cela dit, s’empresse-t-il d’ajouter, les problèmes qui accompagnent la hausse de l’effectif étudiant sont bien moindres que ceux qui découlent d’une baisse. »

Dans les provinces de l’Atlantique, où l’effectif universitaire a augmenté de 1,5 pour cent au premier cycle – mettant fin à quatre ans de déclin – Colin Dodds, recteur à l’Université St. Mary’s et président de l’Association des universités de l’Atlantique, attribue en partie la hausse aux efforts des universités situées en région, qui ont « tout fait pour se faire connaître à l’échelle régionale, nationale et internationale ».

La croissance s’est fait sentir partout, mais à des degrés variables d’un établissement à l’autre, parfois même au sein d’une même province. Par exemple, l’Université du Nouveau-Brunswick a subi une baisse de 2 pour cent et l’Université Mount Allison, une hausse de 9,5 pour cent.

La hausse de l’effectif universitaire n’est pas toujours souhaitable. À l’Université de la Colombie-Britannique, une augmentation de l’effectif a été constatée au premier cycle, mais « nous recherchons plutôt la stabilité », déclare Walter Sudmant, directeur de la planification et de la recherche institutionnelle.

Résultat? « Nous devrons nous débrouiller », dit-il. Certains départements devront ajouter de nouvelles sections de cours obligatoires. Pour ce faire, elles pourront recourir à des chargés de cours. Par contre, les salles de classe risquent d’être bondées et il se peut que « davantage d’étudiants aient du mal à s’inscrire aux cours de leur choix ».

M. Sudmant ajoute que certes son établissement obtient des revenus additionnels issus des frais de scolarité, mais les universités de la Colombie-Britannique ne reçoivent pas de financement public supplémentaire. « Le gouvernement provincial n’injectera pas plus de fonds. Toute forme d’augmentation des dépenses devra donc être entièrement absorbée par les revenus issus des frais de scolarité.

Lisez le communiqué de presse de l’AUCC.

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