Le budget fédéral de 2010 contenait de bonnes et de moins bonnes nouvelles pour les chercheurs postdoctoraux. Le gouvernement s’est notamment engagé à créer un généreux programme de bourses de recherche postdoctorale, mais apportera également des changements fiscaux qui auront pour effet d’éliminer une exonération dont pouvaient se prévaloir certains chercheurs postdoctoraux.
Les bonnes nouvelles d’abord. Le budget fédéral prévoit le versement de 45 millions de dollars sur cinq ans aux organismes subventionnaires pour la création de 140 bourses de recherche postdoctorale annuellement afin d’attirer les candidats les plus prometteurs au Canada. Les bourses s’élèveront à 70 000 $ par année pendant deux ans.
« En créant ce programme, le gouvernement reconnaît que, pour être novatrice, l’économie a besoin de chercheurs postdoctoraux, estime Carolyn Watters, doyenne de la faculté des études supérieures de l’Université Dalhousie et ancienne présidente de l’Association canadienne pour les études supérieures (ACES).
Le programme devrait grandement aider les universités à recruter des universitaires étrangers. Selon le Ministère des Finances Canada, les candidats canadiens et étrangers y seront admissibles.
Les universités réclament la création de programmes de bourses doctorales et postdoctorales pour que le Canada puisse concurrencer efficacement les pays qui se sont dotés de programmes similaires. Dans une lettre ouverte publiée dans plusieurs quotidiens de Canwest, les recteurs de 13 universités axées sur la recherche ont déclaré que le budget de 2010 « indique clairement aux universités qu’il est temps de jeter les bases d’une reprise économique durable ». Ils estiment que la création du programme de bourses postdoctorales est « une initiative très positive » qui « permettra d’attirer les chercheurs postdoctoraux et d’appuyer l’internationalisation des études supérieures au Canada ».
La valeur des bourses est considérablement plus élevée que la rémunération actuelle des chercheurs postdoctoraux. Selon un sondage mené récemment, une majorité d’entre eux touche un revenu brut se situant entre 35 000 $ et 45 000 $. « Nous estimons que le nouveau programme aura pour effet de relever la barre en matière de rémunération pour d’autres postes de niveau postdoctoral », explique Jesse Greener, président de l’Association des chercheurs postdoctoraux de l’Université de Toronto.
L’annonce de la création des généreuses bourses a suscité des réactions similaires à celles qui avaient été observées lors du lancement du programme de bourses d’études supérieures du Canada Vanier en 2009, également mis sur pied par le gouvernement fédéral afin d’aider les universités à attirer les meilleurs doctorants canadiens et étrangers.
« Beaucoup de mes collègues doivent se réjouir de cet investissement et du fait que le gouvernement estime nécessaire d’appuyer les travaux des chercheurs postdoctoraux et la formation de personnel hautement qualifié dans l’ensemble du pays, affirme Martin Kreiswirth, doyen des études supérieures et postdoctorales de l’Université McGill. Les bourses pourraient toutefois être moins élevées et plus nombreuses, ce qui décuplerait leur effet. »
En ce qui a trait aux mesures fiscales proposées dans le budget, les chercheurs postdoctoraux ne seraient plus admissibles à l’exonération d’impôt applicable aux bourses d’études et de recherche. Une faible proportion des 6 000 chercheurs postdoctoraux du Canada (rattachés pour la plupart aux universités du Québec, à l’Université de l’Alberta, à l’Université Dalhousie et à l’Université d’Ottawa) pouvait utiliser l’exonération fiscale pour que leur rémunération soit entièrement exemptée d’impôt. Les chercheurs rattachés aux autres établissements ne pouvaient s’en prévaloir en raison de leur statut d’emploi.
Les universités considèrent les chercheurs postdoctoraux comme des étudiants, des employés ou des contractuels en fonction de divers facteurs, dont leur description de tâches. Par ailleurs, certains établissements comptent plus d’une classe de chercheurs postdoctoraux. La situation n’est donc pas uniforme dans l’ensemble du pays, puisque ce ne sont pas tous les chercheurs postdoctoraux qui ont droit aux prestations d’emploi et seuls ceux qui ont le statut d’étudiant sont admissibles à l’exonération.
Selon Marianne Stanford, présidente de la Canadian Association of Postdoctoral Scholars et chercheuse postdoctorale à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa affilié à l’Université d’Ottawa, la modification apportée entraînera une importante réduction de salaire pour bon nombre de ses homologues. Certains étudiants aux cycles supérieurs qui reçoivent une bourse exonérée d’impôt seront ainsi mieux rémunérés que leurs collègues postdoctoraux, ajoute-t-elle.
De l’avis de Mme Watters, de l’ACES, la nouvelle règle est utile en ce sens qu’elle permettra de préciser la situation des chercheurs postdoctoraux dans les universités comptant de multiples statuts. Elle est toutefois désavantageuse pour ceux qui ont accepté des contrats en pensant que leur salaire ne serait pas imposable. Mme Watters ajoute que les universités canadiennes seront désavantagées quand viendra le temps de recruter des chercheurs postdoctoraux étrangers. L’ACES prévoit demander au gouvernement de repousser la mise en œuvre de la mesure, qui devrait entrer en vigueur cette année.
Pourtant, tous ne voient pas la nouvelle mesure fiscale d’un mauvais œil. M. Greener affirme que son groupe accueille favorablement la nouvelle. À l’heure actuelle, bon nombre des 1 500 chercheurs postdoctoraux de l’Université de Toronto et de ses établissements de recherche affiliés n’ont droit ni à l’exonération ni aux prestations d’emploi. « C’est comme si nous avions le pire des deux mondes », explique-t-il.
La nouvelle règle, espère-t-il, aidera les chercheurs postdoctoraux à faire valoir qu’ils sont des employés pleinement admissibles aux avantages sociaux. « Nous envisageons d’aborder de nouveau la question avec l’administration à la lumière de cette décision. »
Trouver positives les mesures prises par le gouvernement Harper à propos des stagiaires postdoctoraux devrait nous faire réflechir sur le niveau intellectuel trés faible des dirigeants universitaires qui semblent vivre dans une bulle. Il est vrai que leur salaire mirobolant et leurs mutiples avantages ne les pousse pas à réflechir plus loin que leur petit monde de privilégiés, vieux, aigris et imbéciles. Si nos bonzes se donnaient la peine de faire fonctionner les neurones pour lesquels ils sont soit disant recrutés ils s’apercevraient que les mesures proposées par Mr Harper et sa clique conservatrice, essentiellement composée de créationnistes, diminue drastiquement le financement des études postdoctorales et ne devraient surement pas favoriser le recrutement de nouveaux stagiaires postdoctoraux. On transforme des bourses de 35.000 $ en 70.000 $ (cout = 140 * 35.000 $ = 4.900.000 $) et on taxe tous les stagiaires postdoctoraux (rapport 7000 * 3500 = 24.500.000 $)
soit un gain pour les conservateurs de 19.600.000 $ qui pourront être directement investis pour envoyer nos jeunes canadiens se faire tuer pour l’Empire américain avec la bénédiction de nos universitaires aussi peu visionnaires que rapaces. Quand en plus on connaît la façon dont sont attribués les bourses, on se prend à réver … à ailleurs.