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Qu’est-ce qu’un bibliothécaire universitaire au juste? Bonne question

L’association des bibliothèques de recherche du Canada a publié une déclaration pour démystifier ce rôle en constante évolution.

par NATALIE SAMSON | 25 JUIN 19

L’association des bibliothèques de recherche du Canada (ABRC) nous explique en quoi le rôle de bibliothécaire universitaire s’est considérablement transformé au cours du XXIe siècle. Dans sa déclaration publiée en mars 2019, l’ABRC indique que le poste de bibliothécaire universitaire est du même échelon que le poste de doyen, et qu’il intervient dans le cadre de plusieurs activités clés de l’établissement comme l’enseignement et l’apprentissage, la recherche, la rétention des employés et des étudiants, la collecte de fonds et l’engagement communautaire.

La plupart des bibliothécaires universitaires au pays assument des responsabilités qui vont au-delà de la bibliothèque. Certains gèrent les presses universitaires, les archives, les musées et les centres d’exposition, plusieurs supervisent les programmes de droit d’auteur et les protocoles de gestion des dossiers, d’autres encore dirigent tous les volets de la stratégie de gestion de l’information de l’université – le tout s’ajoutant souvent à leurs activités de recherche et d’enseignement.

« Au vu de tous les travaux que nous réalisons, la bibliothèque dépasse largement la simple collection de documents papier et numériques, expliquait en entrevue Guylaine Beaudry, alors secrétaire de l’ABRC et bibliothécaire en chef à l’Université Concordia. Nous investissons de nombreuses ressources dans la gestion des données de recherche, dans les données géospatiales et dans les installations de conservation à long terme afin de préserver pour les générations à venir ce que nos prédécesseurs ont construit à l’aide des deniers publics. Nous devons multiplier les occasions de parler de ce que nous faisons. »

Comme l’indique Donna Bourne-Tyson, ancienne présidente de l’ABRC et bibliothécaire à l’Université Dalhousie, la rédaction de la déclaration avait une visée pratique : fournir aux entreprises de recrutement, aux comités d’embauche et aux hauts dirigeants des universités une ressource leur permettant de mettre à jour la description du poste. « Auparavant, quand les universités cherchaient périodiquement à actualiser la description de tâches associée à un poste de bibliothécaire universitaire ou de doyen des bibliothèques à pourvoir, elles ne trouvaient aucun document concluant », a-t-elle précisé.

La nouvelle bibliothèque Webster à l’Université de Concordia. Photo d’Adrien Williams.

Selon Mme Beaudry, la déclaration valorise également l’image de marque des bibliothécaires universitaires. « Les bibliothécaires n’excellent pas en gestion de l’image publique. Nous avons donc décidé de rédiger un document qui nous permettrait de véhiculer un message commun et de mieux communiquer avec les provosts, les vice-présidents et les collectivités – un document qui nous aide désormais à bien décrire le rôle de bibliothécaire universitaire d’aujourd’hui. »

Il faut aussi souligner le fait que les titres de poste peuvent différer d’un établissement à l’autre. Comme le rôle s’est élargi, certaines universités ont décidé d’en modifier le titre. Mme Bourne-Tyson fait ainsi remarquer que le titre de poste est vice-provost, planification numérique et directeur de bibliothèque universitaire à l’Université Queen’s, vice-provost, bibliothèques et ressources culturelles à l’Université de Calgary, vice-provost et bibliothécaire en chef à l’Université de l’Alberta et, depuis peu, bibliothécaire en chef et vice-provost à l’Université d’Ottawa.

Quand Mme Beaudry a été nommée au poste de bibliothécaire en chef en 2014, l’une de ses principales tâches était de superviser la transformation de la bibliothèque Webster de l’Université Concordia. Comme cette rénovation s’articulait autour de nouvelles technologies, il fallait changer d’équipement et d’outils, mais également créer un service d’édition en libre accès et une culture axée sur les méthodologies de données ouvertes.

« Au terme du projet, le recteur et le provost m’ont demandé s’il me plairait… de m’occuper de l’ensemble de la stratégie numérique de l’Université Concordia. » Le titre de son poste est donc devenu vice-provost, stratégie numérique et bibliothécaire en chef. « Mais en toute honnêteté, je n’ai pas constaté de différence dans la façon dont les gens me parlaient ou interagissaient avec moi. Je demeure Guylaine et nous travaillons tous ensemble à l’avancement de l’éducation au sein de notre société. »

Mme Beaudry, qui exerçait les fonctions de directrice du centre d’édition numérique de l’Université de Montréal et de directrice générale d’Érudit avant son arrivée à l’Université Concordia, souligne que le rôle de bibliothécaire universitaire soulève peut-être un peu moins de confusion dans les établissements francophones. Les titres ont tendance à être semblables dans tout le pays. On voit souvent « directeur général » et, à l’occasion, « bibliothécaire en chef », lequel correspond au titre officiel en français de Mme Beaudry à l’Université Concordia.

« Pour ma part, je préfère bibliothécaire en chef, car même si je suis gestionnaire, je suis d’abord et avant tout bibliothécaire. »

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  1. Keita Francedy / 27 juin 2019 à 16:21

    Étudiant diplômé de licence en Sciences-Pô (Guinée)et présentement admis à l’université de Hearst. A travers ces témoignages il faut reconnaître que le rôle de bibliothécaire universitaire à connu d’énorme évolution au sein de la plus part des universités canadiennes notamment celle d’Ottawa dont les mérites sont connus de tous…je suis personnellement séduit du fait de la présence d’éminents professeurs de renommée mondiale qui enseignent de part le monde comme l’université d’Ottawa. Je dirai simplement bravo à vous.

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