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Réseaux sociaux, amis ou ennemis des universités?

Malgré les risques de dérapage, les réseaux sociaux sont des outils incontournables.

par JEAN-FRANÇOIS VENNE | 07 AOÛT 12

Les professeurs devraient-ils devenir amis avec leurs étudiants sur Facebook? Que faire si quelqu’un prend violemment à partie un professeur ou un étudiant sur Twitter?

« Il est temps que les universités se réveillent! », affirme le vice-recteur adjoint à l’enseignement de l’Université de Guelph, Serge Desmarais. C’est le message qu’il a livré à la rencontre annuelle de l’Association canadienne du personnel administratif universitaire, qui a eu lieu récemment à Montréal. « Peu d’universités canadiennes ont des politiques claires sur l’utilisation des médias sociaux », déplore-t-il.

Des règles claires

En 2007, deux étudiants de l’Université de Calgary ont créé une page Facebook dédiée à la critique d’une professeure. Leurs commentaires peu édifiants sont venus aux oreilles de l’administration de l’Université, qui les ont expulsés. Le litige s’est retrouvé devant la Cour de l’Alberta, qui a donné raison… aux étudiants, arguant de leur droit d’expression.

« Ce genre de cas aurait eu moins de chance de survenir si l’Université s’était munie d’un code de conduite clair interdisant les remarques désobligeantes en ligne », souligne M. Desmarais. Les atteintes à la réputation en ligne ne connaissent aucune frontière. Les universités ont donc la responsabilité de protéger leur personnel et leurs étudiants, poursuit le professeur de Guelph.

Que faire si un étudiant veut devenir l’ami d’un professeur sur Facebook? M. Desmarais met en garde contre la nature distincte de ce genre d’amitié. « On ouvre son monde à nos amis de manière presque totale, lance-t-il. Veut-on vraiment offrir à nos étudiants un tel accès à notre vie privée ? »

Selon lui, il est préférable de refuser. Si l’on accepte, il faut limiter l’accès à certaines portions de sa page Facebook. Par ailleurs, un site professionnel, comme LinkedIn, pose moins de problèmes puisqu’on y expose peu d’éléments de sa vie privée, comme les photos pas très flatteuses d’une fête de bureau un peu trop arrosée…

Des outils formidables

Malgré les risques de dérapage, les réseaux sociaux sont des outils incontournables. « C’est là que sont les étudiants », note M. Desmarais. Les universités peuvent notamment créer des communautés en ligne dédiées à certains groupes, comme les finissants, les nouveaux inscrits ou les étudiants des divers programmes. « Cela peut susciter un engagement plus fort et plus durable envers l’établissement », poursuit-il.

Les réseaux sociaux peuvent aussi contribuer à l’image de marque des universités auprès de futurs étudiants et de donateurs potentiels.

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  1. Paul Richard / 30 août 2012 à 00:08

    Il est sans doute vrai qu’il est temps que les universités se réveillent. Mais je regrette que les recommendations soient frileuses en ce qui a trait aux possibilités de Facebook et autres reseaux comme outils d’enseignement. Non seulement peut-on rejoindre des étudiants qui sont autrement peu motivés, mais on peut aussi découvrir des ressources remarquables pour faire comprendre la recherche aux étudiants. Par example, dans mon domaine (les sciences de l’environnement) je me sers du site du climatologue Paul Beckwith, de l’université d’Ottawa. Ses rapports sur la fonte des glaces de l’arctique (et les commentaires de ses “friends”) sont un excellent example du travail au jour le jour d’un chercheur scientifique. Le journal de Paul permet à tous (étudiants y compris) d’être temoin des incroyables bouleversements du climat arctique, au fur et à mesure qu’ils se produisent et laissent les chercheurs bouche bée. Je ne peux imaginer une meilleure façon d’intéresser les étudiants à la science.

    Un example du travail de Paul Beckwith dans ce contexte se trouve sur http://enviropaul.wordpress.com/2012/08/29/friending-students-on-facebook/

    Paul Richard, directeur

    Environmental Protection Technology

    Kwantlen Polytechnic University

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