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Terre-Neuve s’engage à éliminer les prêts étudiants

Le financement étudiant consenti par la province est parmi les plus élevés au pays.

par ROSANNA TAMBURRI | 16 AVRIL 14

Les gouvernements de Terre-Neuve et de la Nouvelle-Écosse ont annoncé récemment des changements à leurs programmes d’aide financière aux étudiants. Terre-Neuve devient ainsi la première province à éliminer entièrement les prêts étudiants pour les remplacer par des subventions non remboursables dès l’an prochain, et la Nouvelle-Écosse annule quant à elle les intérêts sur ses prêts étudiants, mais révoque du même coup un remboursement d’impôt destiné aux diplômés qui vivent et travaillent dans la province.

Dans son budget déposé à la fin de mars 2014, Terre-Neuve réserve 14,7 millions de dollars sur deux ans pour la conversion des prêts étudiants impayés en subventions, une mesure applaudie par les groupes étudiants. À compter d’août, la portion provinciale des prêts diminuera de 20 $ par semaine, et la subvention provinciale augmentera du même montant, de sorte que les prêts devraient être complètement éliminés d’ici août 2015.

Terre-Neuve se dote ainsi d’un « modèle d’aide financière aux étudiants presque utopique, sans égal en Amérique du Nord, explique Ken Steele, cofondateur d’Academia Group, un cabinet-conseil en enseignement supérieur de London, en Ontario. C’est bien au-delà de ce que proposent les autres provinces. »

Comme le fait également remarquer M. Steele, Terre-Neuve a été la première à éliminer les intérêts sur les prêts étudiants en 2009, et elle est aujourd’hui la première à remplacer ces prêts par des subventions. L’aide financière par étudiant y est parmi les plus généreuses au pays, et les frais de scolarité, parmi les plus bas. Gelés depuis plus de 10 ans et s’élevant en moyenne à 2 640 $, les frais de scolarité à Terre-Neuve sont les moins élevés de toutes les provinces, à l’exception du Québec (où ils sont de 2 280 $ pour les résidents de la province). Dans son budget, Terre-Neuve s’est engagée à investir 5,1 millions de dollars pour maintenir le gel. Selon Statistique Canada, les frais de scolarité au premier cycle au Canada se chiffraient en moyenne à 5 770 $ en 2013.

« Notre objectif est d’accroître le nombre d’étudiants qui effectuent des études postsecondaires et de les inciter à demeurer ici, pour que leurs talents et leurs compétences permettent de bâtir l’avenir de cette province », peut-on lire dans un communiqué de presse du ministre de l’Enseignement supérieur et des Compétences, Kevin O’Brien. Environ 7 000 étudiants par année devraient recevoir une subvention, ajoute le gouvernement.

La portion fédérale des prêts aux étudiants, consentie dans le cadre du Programme canadien de prêts aux étudiants (PCPE), demeurera inchangée. Grâce à l’élimination des prêts provinciaux, un étudiant au premier cycle à l’Université Memorial devrait voir ses paiements mensuels (qui couvriront uniquement le prêt du PCPE) passer de 300 $ à environ 167 $. La dette étudiante moyenne dans la province devrait passer de 26 600 $ en 2003-2004 à environ 14 800 $ en 2015-2016.

De son côté, la Nouvelle-Écosse s’est engagée à éliminer les intérêts sur la portion provinciale des prêts étudiants. « Nous savons que chaque dollar compte pour les diplômés en début de carrière, et espérons que cette mesure allégera le fardeau financier des jeunes qui choisissent de faire leur vie en Nouvelle-Écosse », déclare la ministre du Travail et de l’Enseignement supérieur, Kelly Regan, dans un communiqué de presse.

Quelque 18 000 étudiants par année pourraient se prévaloir de la mesure d’élimination des intérêts, qui devrait coûter à la province 1,6 million de dollars par année. Pour y être admissibles, les étudiants doivent être des résidents de la Nouvelle-Écosse diplômés d’un établissement postsecondaire et avoir commencé à rembourser leur prêt étudiant le 1er novembre 2007 ou après. La mesure leur permettra d’économiser environ 800 $ pendant la durée de leur prêt.

Une autre mesure annoncée quelques jours plus tard est cependant venue jeter une ombre au tableau. Le gouvernement libéral en poste fera disparaître le crédit d’impôt pour la rétention des diplômés, instauré par le gouvernement néo-démocrate qui l’a précédé. La modification entrera en vigueur rétroactivement le 1er janvier 2014. Le remboursement avait été instauré pour encourager les jeunes à vivre et à travailler en Nouvelle-Écosse après l’obtention de leur diplôme, mais le nouveau gouvernement estime que le programme ne remplit pas son objectif. « Depuis la création du programme en 2009, le nombre de nouveaux diplômés de 20 à 29 ans qui quittent la province n’a cessé d’augmenter pour atteindre 2 600 l’an dernier », précise-t-il.

Grâce au remboursement d’impôt, les diplômés d’un établissement postsecondaire, de Nouvelle-Écosse ou d’ailleurs, pouvaient recevoir jusqu’à 2 500 $ par année et 15 000 $ sur six ans en crédit d’impôt. Les diplômés pourront encore se prévaloir du crédit pendant l’année d’imposition 2013.

Comme l’explique M. Steele, la Nouvelle-Écosse affiche aujourd’hui un des taux d’aide financière par étudiant parmi les plus bas au pays, et des frais de scolarité parmi les plus élevés, en raison des compressions budgétaires imposées aux établissements d’éducation postsecondaire de la province au cours des quatre dernières années.

Parmi les provinces de l’Atlantique, l’Île-du-Prince-Édouard, a supprimé les intérêts sur ses prêts étudiants en 2012, tandis que le Nouveau-Brunswick offre un rabais sur les frais de scolarité pouvant atteindre 20 000 $ aux diplômés qui choisissent de vivre et de travailler dans la province, ainsi qu’un programme d’exonération de remboursement du prêt étudiant à ceux qui obtiennent leur diplôme à l’intérieur du délai minimal et dont la dette fédérale et provinciale combinée excède 26 000 $.

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