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Un animal n’est pas une chose

Un chercheur Québecois a corédigé un manifeste pour la prévention de la cruauté envers les animaux.

par NATHALIE KINNARD | 03 SEP 14
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Qu’ont en commun un chien et un chaise? Ils sont considérés comme des biens meubles selon le Code civil du Québec. Les animaux n’ont actuellement pas plus de droits que des chaussures, et ce statut ouvre la porte à des pratiques déplorables allant de l’abandon d’animaux aux combats de coqs. Pourtant, la science a récemment prouvé que bon nombre d’espèces animales ressentent le plaisir et la douleur. Ne devrions-nous pas alors les considérer comme des êtres sensibles?

« Il est temps que le droit corrige cette injustice flagrante à l’égard des animaux », affirme Martin Gibert, chercheur postdoctoral et chargé de cours à l’Université de Montréal. Mais le Canada, et particulièrement le Québec, est à la remorque des autres pays en matière de protection légale des animaux. Cette situation a poussé M. Gibert, titulaire d’un doctorat en philosophie morale, à corédiger en 2013 le Manifeste pour une évolution du statut juridique des animaux, avec Sophie Gaillard, avocate à la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux, et Élise Desaulniers, auteure de l’ouvrage Vache à lait: dix mythes de l’industrie laitière.

L’initiative s’inspire de la France où un manifeste semblable a dicté l’adoption d’une loi reconnaissant le caractère sensible des animaux. Stevan Harnad, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en sciences cognitives de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), et l’un des premiers signataires du manifeste, croit qu’il faut « sensibiliserles gens et faire changer les mentalités. La population est prête à ce changement. »

En effet, depuis la diffusion du document en janvier 2014, plus de 46 000 signatures ont été recueillies. « On observe un véritable intérêt pour la question du droit animal au Québec, » raconte M. Gibert. Le colloque sur le droit animal tenu à l’UQAM le 16 juillet dernier a d’ailleurs remporté un vif succès.

Accorder un nouveau statut juridique aux animaux constitue, pour plusieurs, la première étape vers une protection légalecontre l’imposition de toute souffrance inutile, que ce soit dans l’élevage et l’abattage industriels ou les expériences scientifiques. M. Harnad va plus loin en affirmant qu’« il faut interdire toute exploitation non nécessaire à la survie de l’être humain ».

Les auteurs du manifeste espèrent rencontrer sous peu la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, de qui relève un changement du Code civil. « L’étape ultime serait qu’un projet de loi soit voté à l’Assemblée nationale »,mentionne M. Gibert. En attendant, il est toujours possible de signer le document sur le site Web lesanimauxnesontpasdeschoses.ca.

COMMENTAIRES
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  1. Carole Meunier / 6 septembre 2014 à 12:21

    e pense que le manque de sensibilité envers les animaux peut dénoter un manque d’empathie envers les humains

  2. Picard / 9 septembre 2014 à 07:12

    Pour que les choses se transforme en être vivant !!

  3. Marco Gagnon / 10 septembre 2014 à 21:35

    Des droits, ils y ont droit comme nous bêtes de ce monde

  4. Valérie côté / 11 septembre 2014 à 00:59

    Les animeaux ont des sentiments autant que les humains . C’est nous les humains les destructeurs de tout

  5. Caroline Marois / 13 septembre 2014 à 13:53

    les animaux sont des êtres

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